N’Zérékoré : « c’est le péché qu’on doit combattre durant ce temps de carême chrétien… » (Abbé Laurent LAMAH)

Abbé Laurent LAMAH, Curé de la paroisse Saint Pierre

A l’image de leurs coreligionnaires du monde, les fidèles catholiques de Guinée ont débuté le carême chrétien le mercredi, 22 février 2023. À N’Zérékoré, ce moment de pénitence, qui commence le mercredi des cendres jusqu’au jour de Pâques, excepté les dimanches, se passe dans de bonnes conditions. Dans un entretien accordé ce lundi 06 mars 2023 au correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture, le directeur du service de communication du diocèse de N’Zérékoré, curé de la paroisse Saint Pierre et Paul de Gonia, l’abbé Laurent LAMAH est revenu sur le sens de ce carême chrétien.

La carême chrétien est une période de privation, de prières, d’abstinence et d’aumônes. Le Père Laurent LAMAH, curé de la paroisse Saint Pierre et Paul de Gonia, directeur du service de communication du diocèse de N’Zérékoré, apporte des précisions.

« Le mot carême chrétien signifie le quarantième jour, et le quarantième jour fait allusion au jour de Pâques. Puisque que quand vous prenez à partir du mercredi de carême, le 22 février dernier où nous avons pris les cendres, vous comptez jusqu’à Pâques, ça va faire 40 jours, exceptés les dimanches. Puisque les dimanches, on ne jeûne pas. Et donc, ça fait 40 jours, et carême ça veut dire le quarantième jour. C’est aussi un exercice spirituel que l’église catholique demande à ses fidèles de vivre dans le sens de leur conversion, dans le sens de leur repentir et donc, ce moment commence par le mercredi des cendres également. Ce jour-là tous les fidèles chrétiens se mobilisent dans les églises pour recevoir les cendres qui symbolisent la faiblesse de l’homme, l’impureté de l’homme, le péché qui indique que l’homme est un pécheur et il prouve devant Dieu, à travers cette imposition des cendres, que l’homme n’est rien devant Dieu, l’homme n’est que pécheur. Et Donc pour manifester sa volonté de repentir, ils reçoivent les cendres pour manifester leur humilité devant Dieu. Ils s’humilient devant Dieu et lui demandent Pardon pour leurs péchés », a-t-il expliqué.

Pour le directeur du service de communication du diocèse de N’Zérékoré, depuis le début du carême le mercredi 22 février jusqu’à date, le constat est reluisant. Les fidèles sont motivés et curieux sur la notion de carême. « Depuis mercredi des cendres, en ce qui concerne ma paroisse ici, je trouve que les gens sont mobilisés. Ils viennent nombreux pendant les différentes messes. Sur le chemin de croix, j’ai constaté aussi que lorsque je passe à la radio pour les émissions, je trouve que les gens sont intéressés. Ils veulent comprendre ce que c’est que le carême. Je vois que beaucoup de fidèles sont intéressés et ils veulent vraiment faire de leurs mieux pour mieux pratiquer leur carême », a dit le père Laurent LAMAH.

Parlant sur les spécificités du carême, le père Laurent LAMAH dit qu’il se vit dans le cœur et non dans la bouche. « L’une des spécificités du carême chrétien, c’est qu’il se vit dans le cœur. Il ne s’agit pas de montrer à tout le monde que, voilà, je suis en train de jeûner. Chaque chrétien jeûne et garde son jeûne entre lui et son Dieu. Quand quelqu’un te demande si tu jeûnes, mais tu n’es pas obligé de lui répondre par Oui ou par Non. Tu peux lui dire simplement que c’est entre mon Dieu et moi. Je ne le dis à personne ».

Parlant des principes du carême chrétien, l’Abbé Laurent LAMAH, Curé de la paroisse Saint Pierre et Paul de Gonia dit qu’il repose sur 3 piliers. « Le carême chrétien comporte trois piliers : il y a la prière, l’aumône et le jeûne. Parce que généralement, les gens pensent que c’est le jeûne seulement qui constitue le carême, non. Le jeûne fait partie du carême. C’est un élément constitutif des trois piliers du carême chrétien. Et donc, celui qui prie, qui décide de mettre au centre de sa vie chrétienne la prière et décide de la vivre intensément, il est en train de faire carême. Et un autre peut choisir, compte-tenu peut-être de son état de santé, il ne peut pas jeûner, il peut aussi choisir de faire l’aumône. L’aumône qui consiste à faire des dons, à partager ce qu’on a le plus cher à ceux qui sont dans le besoin et donc, celui qui pratique l’aumône, il est en train de faire son carême. Puisque, il le fait dans le sens d’être configuré à Dieu, de vivre ou pratiquer la volonté de Dieu. Et donc, il ne le fait pas pour son propre plaisir mais il le fait parce que c’est une recommandation de Dieu. Et donc, le jeûne qui est le troisième pilier consiste à se mortifier. C’est vrai, il faut te priver de la nourriture, de la boisson et de certaines choses qu’on aime bien. On se prive de cela pour manifester notre désir de souffrir et de participer à la souffrance et à la passion de Jésus pour le salut des hommes », a-t-il indiqué.

Pour terminer, le père Laurent LAMAH fait une demande aux chrétiens catholiques. « Puisque c’est le péché qu’on doit combattre durant ce temps de carême, il est bon de poser des actes de pénitence, de pardon et qui ne sont autres que les marches de carême, le partage, l’aumône, la prière et ainsi de suite. Voilà que chacun de nous est invité à entrer à lui-même, à voir ce qui ne va pas et à reconnaître ses torts vis-à-vis de Dieu mais aussi envers le prochain pour qu’au sortir de ce carême, chacun de nous soit transformé comme le demande le Pape François, que chacun soit transfiguré », a-t-il invité.

Abbé Laurent LAMAH, Curé de la paroisse Saint Pierre

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah pour Guineematin.com

Tél : 00224 620 166 816/666 890 877

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