Célébration du 8 mars : des femmes de Coyah interpellent le Colonel Doumbouya sur leurs difficultés

L’humanité célèbre ce mercredi, 8 mars 2023, la journée internationale des droits des femmes. Cette journée, instituée par les Nations Unies, consiste à attirer l’attention des gouvernants et décideurs sur les droits des femmes et des moyens de les aider à sortir de leurs difficultés. En prélude à cette célébration, des femmes de la préfecture de Coyah haussent le ton et interpellent le président de la transition sur leurs pénibles conditions de vie et de travail. Rencontrées ce lundi, 6 mars 2023, par un reporter de Guineematin.com, elles invitent les autorités de la transition à se pencher sur les situations des femmes.

Thérèse Doualamou, citoyenne de Coyah

Thèse Doualamou, administratrice civile, dénonce les difficultés des femmes tant au foyer qu’à leur lieu de travail. Elle invite les autorités à penser aux femmes. « La fête du 8 mars est très importante pour nous les femmes, en ce sens que ça prouve la valeur de la femme dans la société. Et c’est ce qui nous motive davantage à s’approprier la célébration du 8 mars de chaque année. Aujourd’hui, beaucoup de femmes sont assujetties à des traitements peu catholiques dans leurs foyers. Celles qui travaillent dans les usines ici souffrent aussi, elles travaillent beaucoup pour un salaire misérable. Ce sont, entre-autres, les problèmes des femmes. L’État doit penser aux femmes dans ce sens afin d’améliorer nos conditions de vie et de travail. J’invite les femmes à prendre au sérieux ce qu’elles font comme activité, de ne pas se laisser faire », conseille-t-elle.

Pour sa part, Kadiatou Bah, cadre de la direction préfectorale de la promotion féminine de Coyah, demande au gouvernement d’alléger le panier de la ménagère pour les femmes. Elle invite les femmes à plus de courage pour espérer être au même niveau que les hommes.

Kadiatou Bah, fonctionnaire à la direction préfectorale de la promotion féminine de Coyah

« Nous sommes contentes de la journée qui nous est dédiée, dans la mesure où c’est une occasion pour nous les femmes de réclamer nos droits. Je demande aux autorités d’améliorer nos conditions de vie et de travail. Vous imaginez, une femme qui est obligée de se lever très tôt le matin pour faire des travaux ménagers avant de venir au service. En plus, ils nous demandent de rester au bureau jusqu’à 17 heures. C’est difficile. Au-delà de ça, le marché aussi est devenu très cher. Le prix du poisson et presque tous les condiments sont chers au marché. Le gouvernement doit également penser à alléger le panier de la ménagère pour les femmes. À toutes les femmes, je leur dirais, si nous voulons être au même diapason que les hommes, c’est de prendre courage, étudier pour faire le succès dans leur domaine respectif », a-t-elle lancé.

M’balia Camara, vendeuse de fruits à Coyah

M’Balia Camara, vendeuse de fruits et président de l’Union des vendeuses de fruits au marché de Coyah, dévoile leur calvaire avec les tracasseries policières. « Le fait d’instituer la journée du 8 mars comme journée de la femme nous réjouit à plus d’un titre. Il faut le dire aussi que c’est grâce à la venue du colonel Mamadi Doumbouya que cette célébration a pris de l’ampleur cette année. Mais, il faut dire au président que c’est nous les femmes qui attachons la ceinture actuellement. Nous par exemple, nous partons jusqu’à Farmoria pour acheter les fruits que nous revendions ici. Mais, les agents nous fatiguent beaucoup dans l’acheminement de ces fruits. Ils nous demandent de payer des millions quand ils arrêtent notre convoi. Pourtant, nous avons des enfants à nourrir, des problèmes de famille et nos affaires personnelles à prendre en charge. Par rapport à la subvention accordée aux femmes l’année dernière par le président Mamadi Doumbouya, je n’ai jamais entendu parler de ça. Néanmoins, nous les vendeuses des fruits, nous lui demandons cette année de faire face à nous aussi ».

Interrogé pour la circonstance, Moussa Kefina Camara, chargé des questions de l’enfance et directeur par intérim de la direction préfectorale de la promotion féminine de Coyah, se réjouit des efforts de la junte au pouvoir en faveur des femmes. Mais selon lui, beaucoup d’efforts restent à fournir pour les femmes de Coyah réunies en groupements.

Moussa Kefina Camara, directeur par intérim de la direction préfectorale de la promotion féminine de Coyah

« C’est vrai que les femmes sont confrontées à beaucoup de problèmes dans la préfecture de Coyah, mais qu’à cela ne tienne, celles réunies en groupement excellent peu-à-peu dans leurs domaines aujourd’hui. Les groupements qui ont bénéficié de la subvention accordée aux femmes l’année dernière par exemple ont réalisé des exploits, notamment dans la culture maraîchère. Cette année, nous avons même réservé des stands lors de la célébration du 8 mars pour que ces femmes qui ont bénéficié de la subvention viennent exposer le résultat de leur travail aux autorités et à la population de Coyah. Il y a une cinquantaine de groupements ici, mais il n’y a que 7 groupements qui en ont bénéficié. C’est pourquoi, si possible, nous demandons au président d’augmenter cet argent afin d’atteindre un nombre important de femmes. En terme des difficultés, il faut dire aussi que le problème de viols ne finit pas à Coyah, mais avec nos interventions avec l’OPROGEM et les autres acteurs de la chaîne, nous arrivons à démanteler certains cas et les poursuivre à la justice », a-t-il dit avant d’annoncer que le 8 mars sera célébré en différé dans la préfecture de Coyah le 12 mars prochain.

Malick DIAKITE pour Guineematin.com

Tél. : 626-66-29-27

Facebook Comments Box