Assassinat de Diariou Sakho à Tombolia (Conakry) : Jean Grovogui risque 30 ans d’emprisonnement

Accusé d’avoir participé à un vol qui a coûté la vie à une dame du nom de Diariou Sacko en décembre 2016 à Tombolia, dans la commune de Matoto, Jean Grovogui risque 30 ans d’emprisonnement. Au terme des réquisitions et plaidoiries dans ce dossier, tenues hier mardi 14 mars 2023, au tribunal de Mafanco, le procureur n’est pas allé du dos de la cuillère. L’avocat qui défend l’accusé a dénoncé les réquisitions du parquet avant de demander des circonstances atténuantes pour son client, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Jean Grovogui, en détention depuis le 15 février 2017, est jugé à Mafanco pour vol aggravé et assassinat. Selon nos informations, le 22 décembre 2016, Fatou Sacko, une mineure à l’époque, avait dirigé son petit ami Ibrahima Sory Sylla, Jean Grovogui et d’autres chez sa maman, Diariou Sacko pour procéder à un vol. Au cours de l’opération, ils ont attaché la dame pour voler une importante somme d’argent avant de lui ôter la vie. Alors que les autres en fuite, notamment Ibrahima Sory Sylla, présenté comme cerveau de l’opération, ce sont Jean Grovogui et Fatou Sacko qui sont jugés dans ce dossier criminel.

Lors des précédentes audiences, Jean Grovogui a reconnu avoir participé au vol mais non à l’assassinat de Dame Diariou Sacko. Il a ensuite présenté ses excuses au tribunal et à la famille.

Dans ses réquisitions, le procureur Kanfory Ibrahima Camara va demander au tribunal de retenir Jean Grovogui dans les liens de la culpabilité. Pour la répression, le magistrat va requérir sa condamnation à 30 ans de réclusion criminelle.

Dans ses plaidoiries, l’avocat de la défense, maître Abdoul Salam Sylla, a dit que l’ordonnance de renvoi qui a saisi le tribunal criminel n’a jamais fait état de l’association de malfaiteurs, contrairement à ce qu’a soutenu le parquet dans ses réquisitions. « Le ministère public demande à ce qu’on le condamne sur la base de l’infraction d’association de malfaiteurs. Premièrement, ça n’existe pas parce que le tribunal criminel n’est pas saisi pour ça. C’est plutôt l’assassinat ainsi que le vol aggravé que l’ordonnance de renvoi qui a saisi tribunal criminel a fait état. Mais, nous savons effectivement que monsieur Jean Grovogui a été dans la maison de la famille Sacko pour commettre un vol, mais il n’a jamais tué, il n’a jamais participé à un quelconque crime. Celui-là qui a été reconnu comme le véritable coupable, c’est monsieur Ibrahima Sory Sylla. Vous savez qu’en matière criminelle, c’est comme en droit pénal, la responsabilité pénale est individuelle. Il n’y a pas de responsabilité collective. S’il y a condamnation, c’est celui-là qui a agi, celui-là qui a tué ; mais, Jean Grovogui n’a pas tué. Et l’article 116 alinéa 3 que j’ai évoqué parle des circonstances atténuantes du fait que lui-même reconnaît avoir participé au vol et non au crime. Les autres accusés, en l’occurrence Ibrahima Sory Sylla, un certain Papé et un certain Seydou Bangoura ne sont pas là… ».

Pour le cas de la fille Fatou Sacko, âgée de 15 ans, accusée d’avoir conduit les braqueurs chez sa mère, elle avait été conduite au Tribunal pour Enfants pour y être jugée.

Finalement, le tribunal par la voix du juge Ibrahima Sory I Traoré a mis le dossier en délibéré. La décision sera rendue le 28 mars 2023.

Kaïn Naboun TRAORÉ pour Guineematin.com

Tel : 00224 621144891

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