L’ancien Directeur général du Fonds d’Entretien Routier (FER) était à la barre de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) ce mercredi, 15 mars 2023. Souleymane Traoré est poursuivi devant cette juridiction pour des faits présumés de blanchiment de capitaux, corruption d’agents publics, détournement de deniers publics, enrichissement illicite et surfacturation portant sur plusieurs montants en francs guinéens et en devises, a constaté sur place Guineematin.com à travers ses reporters.
Si Ibrahima Kassory Fofana, Dr Mohamed Diané et Oyé Guilavogui, anciens dignitaires du régime Alpha Condé, ont refusé de comparaître, ce n’est pas le cas de Souleymane Traoré.
Interrogé par la Cour, représentée à cette audience par le président Francis Kova Zoumanigui assisté de Mamadou Tahirou Baldé et de Mohamed Samoura, l’ancien DG du FER a nié les faits mis à sa charge.
Après avoir identifié le prévenu, la Cour lui a signifié les charges qui pèsent contre lui. « Vous êtes renvoyé devant cette Cour pour avoir à Conakry, en tout cas depuis temps non couvert par la prescription de l’action publique, détourné ou soustrait les sommes de 10 milliards 510 millions 112 milles 592 francs guinéens ; 387 mille 489 dollars, et 71 mille 730 euros au préjudice de l’Etat guinéen. D’avoir dans les mêmes circonstances, en votre qualité d’agent public, après une mise en demeure, été dans l’incapacité de justifier l’origine, les licites des ressources qui vous ont permis d’être en possession d’un patrimoine ou de mener un train de vie sans rapport avec vos revenus légaux; d’avoir ensuite, dans les mêmes circonstances de temps et des lieux, converti des fonds en sachant qu’ils proviennent d’une activité criminelle ou d’une participation à une activité criminelle dans le but de cacher ou dissimuler l’origine licite desdits biens ; d’avoir accepté directement ou indirectement de libéraliser pour vous même, afin d’accomplir et/ou de vous abstenir d’accomplir un acte dans l’exercice de vos fonctions officielles; d’avoir fait procéder à une surfacturation sur le coût d’achat d’un complexe d’un immeuble principal R+6 et d’un duplex R+2 bâti sur une superficie de 2000m² environ, situé au quartier Cameroun, dans la commune de Dixinn et abritant le siège du Fonds d’entretien routier », a décliné le juge Francis Kova Zoumanigui dans la lecture de l’ordonnance de renvoi de l’ancien DG du FER.
Le prévenu a nié les charges qui lui sont notifiées. La Cour a aussitôt renvoyé le dossier au 27 mars prochain la continuation des débats.
Depuis la CRIEF, Mamadou Laafa Sow, Mamadou Tanou Bah et Mohamed Doré pour Guineematin.com