Arrivé aux environs de 12 heures à Moribayah (une sous-préfecture relevant de la préfecture de Forécariah, dans la région de Kindia), le président de la Transition, Colonel Mamadi Doumbouya, a procédé ce samedi, 18 mars 2023, à la relance des travaux de construction des infrastructures ferroviaires et portuaires du projet Simandou. Le chef de l’Etat guinéen a mis l’occasion à profit pour décliner ses ambitions aux partenaires de la Guinée dans ce mégaprojet minier.
Il a notamment souhaité que ce projet soit une « opportunité d’emploi et d’affaires » pour les Guinéens et qu’il serve de « véritable catalyseur de développement économique » et devienne « un modèle de gouvernance vertueuse pour faire de la Guinée un acteur majeur du marché mondial du minerai de fer ». Le Colonel Mamadi Doumbouya a aussi invité les partenaires au respect des engagements pour garantir l’équilibre des intérêts dans ce projet, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.
Le projet Simandou était aux arrêts depuis juillet 2022. Et, sa relance ce samedi fait suite à la signature, le 8 mars dernier, d’un « pacte d’actionnariat » entre l’Etat guinéen, Rio Tinto, Winning Consortium et Baowu Steel. Ce pacte d’actionnariat qui est venu boucler une série de négociations qui a même permis à la Guinée et à ses partenaires de créer une « Coentreprise » dénommée ‘’Compagnie Transguinéen (CTG).
« Cette relance des travaux est le fruit des négociations approfondies qui ont été menées depuis quelques mois et qui témoignent de ma volonté résolue à réaliser ce projet dans l’intérêt du peuple souverain de Guinée… Comme vous le savez, dès le mois de décembre 2021, lors de ma rencontre avec les partenaires industriels, j’ai décliné ma vision des projets miniers de façon très claire qui est basée sur le juste équilibre entre les intérêts des investisseurs et ceux de la République de Guinée. C’est dans le cadre de la matérialisation de cette vision que j’ai demandé aux dirigeants des deux sociétés, Rio Tinto et Winning Consortium, de se mettre ensemble, avec l’Etat guinéen, pour réaliser le projet Simandou. Et ça, au sein d’une coentreprise afin de rendre économiquement viable et faciliter l’obtention du financement. Cela a permis, dans un premier temps, la signature de l’accord cadre du co-développement du projet Simandou entre l’Etat, Rio Tinto et Winning Consortium. Et ça, ça a été fait le 25 mars 2022 (il y a un an). Ensuite, les différents documents qui ont été signés, à savoir : les statuts de co-entreprise, c’est-à-dire la Compagnie du transguinéen (CTG) signé le 27 juillet 2022, l’accord commercial township signé le 22 décembre 2022 avec l’arrivée du Groupe Baowu (Baowu est venu dans les négociations pour accélérer le financement du projet), la signature récente du pacte d’actionnariat de la société Transguinéenne constituent la mise en œuvre du continu de ma vision », a indiqué le Colonel Mamadi Doumbouya.
Le développement de la mine de fer de Simandou va permettre l’aménagement d’importantes infrastructures intégrées, composées entre autres d’une voie ferrée qui traversera la Guinée sur une longueur de 670 kilomètres. La Guinée a une participation d’au moins 15% dans ce projet. Et, le colonel Mamadi Doumbouya tient à faire de Simandou une réussite. Le Chef de l’Etat guinéen souhaite que ce projet soit un « véritable catalyseur de développement économique » et un « modèle de gouvernance vertueuse pour faire de la Guinée un acteur majeur du marché mondial du minerai de fer ». Et, tout ceci, dans le respect des normes environnementales et sociales.
« Les travaux de construction des infrastructures ferroviaires et portuaires du projet Simandou, ces différents documents contractuels prévoient pour l’Etat une participation d’au moins 15% qui est non contributive, qui est non dilutive, et garantissent que les infrastructures à la construction doivent permettre la mutualisation avec d’autres projets miniers situés le long du corridor Simandou-Forécariahn d’environ 670 kilomètres ; le transport des passagers et des marchandises ; la prise en compte du contenu local, c’est-à-dire du travail pour les Guinéens ; la formation pour le transfert de la technologie et de compétences ; la création d’emploi et l’opportunité d’affaires pour les Guinéens et la participation de l’Etat dans la prise de décisions stratégiques de gouvernance à la co-entreprise CTG. Ces différents points constituent pour l’Etat des exigences fondamentales pour la réalisation du projet Simandou. Mon ambition est que le projet Simandou serve de véritable catalyseur de développement économique de notre pays et devienne un modèle de gouvernance vertueuse pour faire de la Guinée un acteur majeur du marché mondial du minerai de fer. Mais, également, de faire de la Guinée un grand acteur de notre continent dans le domaine de l’industrie d’acier, à la transformation sur place du minerai de fer de Simandou. Dans la même perspective, un parc industriel sera développé dans la zone portuaire pour faire de notre pays un fournisseur de biens et services pour l’ensemble de la sous-région… La réalisation du Transguinéen doit permettre d’amener le pays vers un développement durable dans le respect des normes environnementales, sociales et de gouvernance. Pour garantir la qualité de la construction des infrastructures et s’assurer du respect des normes et standards de construction en la matière, l’Etat a recruté un bureau d’ingénieur-conseil international sur le contrôle et la supervision des travaux. Certes, l’Etat guinéen est très enthousiaste concernant la relance des travaux de Simandou ; mais, dans le même temps, il reste lucide et attend les documents de garanti des maisons mères des partenaires industriels pour le financement du projet Simandou tel que convenu et prévu dans le pacte d’actionnariat signé le 8 mars dernier », a déclaré le Colonel Mamadi Doumbouya.
Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com
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