François Lounceny Fall à la barre : « mon problème dans ce procès, ce sont les victimes »

François Lounceny Fall, victime du massacre du 28 septembre 2009

L’homme politique et diplomate guinéen, François Louncény Fall, poursuit sa déposition ce mercredi, 29 mars 2023, devant le tribunal criminel de Dixinn (délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry). Il comparaît en qualité de partie civile devant cette juridiction de première instance et il répond encore aux questions des avocats de la défense. Et, dans une séance de questions-réponses avec Me Antoine Pépé Lama, un des avocats du capitaine Moussa Dadis Camara, François Lounceny Fall a déclaré que dans ce procès des évènements du 28 septembre 2009.

Guineematin.com vous propose ci-dessous un extrait de ces échanges entre Me Antoine Pépé Lama et François Louncény Fall.

Me Antoine Pépé Lama : Je vous prends aux mots. Vous l’avez dit ici et je le reprends sous le contrôle du tribunal. Vous aviez dit et je répète les mots tels que vous les avez prononcés : « nous étions en situation de détention à l’Etat-major de la gendarmerie et même à la clinique Ambroise Paré ». Est-ce que vous maintenez cette affirmation ?

François Lounceny Fall : Maître, il est loisible de comprendre que même ceux qui sont venus, le Premier ministre, le Grand imam et tous ceux qui sont venus nous ont dit qu’ils ont obtenu du capitaine Moussa Dadis Camara le droit à la liberté pour nous de retourner chez nous. Donc, on avait été privés de liberté. C’est ce qu’ils nous ont dit. Donc, ils sont venus pour nous autoriser de rentrer chez nous. Nous avons été autorités de partir, alors on n’avait pas la liberté de partir.

Me Antoine Pépé Lama : Si c’est vrai que vous avez été détenu à l’état-major de la gendarmerie à l’époque, ça veut dire que Toumba qui vous a conduits à l’état-major est la personne qui vous a arrêtés, oui où non ?

François Lounceny Fall : Il (Toumba) nous a déposés à la gendarmerie. Je vais vous dire une chose : Toumba n’est pas mon problème, mon problème dans ce procès, ce sont les victimes. Toumba a été un élément qui passe. C’est comme tous les autres, mais ce que je veux dire, c’est qu’il nous a déposés à la gendarmerie. Nous y étions du moment où nous avons été pris à la tribune, jusqu’au moment où on nous a laissés partir chez nous, nous étions entre les mains des forces de défense et de sécurité. De la tribune du stade, jusqu’à la clinique Pasteur, au moment où on est venu nous dire : vous avez la liberté maintenant de sortir, vous pouvez aller chez vous, je considère que nous étions dans une espèce de détention préventive.

Me Antoine Pépé Lama : Ça ne supposerait pas que la personne qui vous a fait descendre des gradins du stade sans votre autorisation, votre avis, pour vous déposer à l’état-major de la gendarmerie, est cette personne qui vous a arrêté alors ?

François Lounceny Fall : Le tribunal appréciera cela. J’ai donné beaucoup d’explications sur toute cette question. Le tribunal appréciera.

Propos enregistrés et décryptés par Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com

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