Conakry : des vendeuses du marché ENCO 5 en colère contre le maire de Ratoma

Des femmes du marché Enco5, dans la commune de Ratoma, ont battu le pavé dans la matinée ce lundi, 10 avril 2023. Elles ont manifesté leur colère contre la tentative de déguerpissement visant leurs conteneurs et tables, situés derrière les murets. Elles accusent le maire de Ratoma, Alpha Oumar Sakho d’agir en complicité avec le propriétaire du centre commercial Djindji qui veut les faire quitter les lieux, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Munies d’ustensiles et autres objets métalliques, ces vendeuses du marché Enco5 ont scandé des slogans hostiles au maire de la commune de Ratoma, Alpha Oumar Sacko. Elles se disent opposées à une décision du maire qui vise à les faire partir des lieux qu’elles occupent pour leurs activités commerciales. Ces dames disent être là depuis plus d’une décennie.

Adama Bayo, présidente des femmes d’Enco5

Selon Adama Bayo, présidente des femmes du marché Enco5, le maire de Ratoma a pris de l’argent avec le propriétaire du centre commercial Djindji à l’effet de dégager la devanture de son centre. « Hier nuit, c’est le maire qui a commis les gens de venir mettre des croix sur nos conteneurs. Ils nous demandent de quitter nos places au profit du centre qui est derrière nous. Ils veulent dégager des milliers de femmes ici pour faire plaisir au propriétaire du centre commercial. Pourtant, ce centre nous a trouvé ici. Nous sommes aussi des guinéens, c’est ici que nous gagnons notre vie. Un chef doit être rassembleur, mais c’est le maire Sacko qui est en train de diviser les femmes ici. Le propriétaire de ce centre est allé donner de l’argent au maire pour nous déguerpir devant son centre. Il a choisi celui qui a l’argent au détriment de nous les pauvres. Il a acheté ce centre avec une issue. Aujourd’hui, il veut élargir ça contre nous… Nous sommes bien au courant du déguerpissement en cours, mais cette opération n’a rien à avoir avec ça. Ils nous ont dit de quitter la route, de ne pas dépasser les murets. Mais sauf que nous sommes derrière les murets. Ce n’est pas une affaire de route, c’est de la mafia », accuse-t-elle.

M’Mahawa Camara, manifestante

Très remontée contre le maire avec qui d’ailleurs elle est prête à en découdre, M’Mahawa Camara, manifestante, dit être prête à y mourir pour préserver sa place. « La cour que le président Alpha Condé nous a donnée pour qu’on quitte la route, c’est de là qu’ils veulent nous chasser. Nous sommes prêtes à y mourir. Nous n’allons jamais nous laisser faire. Il n’a qu’à envoyer la machine, il marchera sur nos corps ici. C’est le maire qui est derrière tout ça. Mais, nous ne reculerons pour rien », a-t-elle dit avant d’interpeller le président Mamadi Doumbouya qui doit s’impliquer avant que le pire ne se produise.

Malick DIAKITE pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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