Sénégal : Ousmane Sonko lance le premier acte de « désobéissance civique » contre le pouvoir de Macky Sall

Ousmane Sonko, leader du Pastef

Le maire de Ziguinchor et leader du Pastef, Ousmane Sonko, accentue la défiance contre le pouvoir du président Macky Sall. L’opposant et candidat déclaré de la présidentielle de février 2024 a lancé hier, vendredi 14 avril 2023, le « premier acte de la campagne de désobéissance civique » contre l’actuel président sénégalais. C’était en réaction à l’arrestation du secrétaire général de son parti, Bassirou Diomaye Faye, par des agents de la division des investigations criminelles. Cet incident intervient en pleine période d’inscriptions sur les listes électorales dans le pays.

Selon les informations, Bassirou Diomaye à cause d’une de ses publications sur Facebook où il dénonce le comportement de certains sénégalais qui ont choisi de servir les intérêts du président Macky Sall. Effectivement, dans cette publication mise en cause, le secrétaire général du parti de Ousmane Sonko a accusé des magistrats d’avoir dénier le droit du président du Pastef de faire appel dans l’affaire qui l’oppose à Mame M’Baye Niang, le ministre sénégalais du Tourisme. Il a aussi dénoncé « un procès contre l’éligibilité du président Ousmane Sonko » et accusé certains magistrats de s’être donnés comme mission « d’égorger, de dépecer et de servir de la viande fraîche d’opposants politiques au président Macky Sall pour qu’il décide, selon ses manies et ses phobies, à quelle sauce il voudrait les manger ».

En soutien donc Bassirou Diomaye qui a déjà été arrêté par la police, Ousmane Sonko a demandé ce vendredi aux Sénégalais de partager cette publication sur leurs pages sur les réseaux sociaux en guise de désobéissance civique.

« Ce matin (vendredi), nous avons eu une longue discussion avec monsieur Jean Luc Mélenchon et l’honorable député Arnaud Le Gall de la France Insoumise. Nos échanges ont particulièrement tourné autour de la géopolitique mondiale, des relations entre l’Europe et l’Afrique, mais plus particulièrement entre la France et le Sénégal… Nous avons aussi abordé avec beaucoup de lucidité la question des dérives autocratiques et des reculs démocratiques. J’étais alors à mille lieues de m’imaginer qu’au même moment, le régime finissant de Macky Sall avait lâché la division des investigations criminelles aux trousses de Bassirou Diomaye Faye (…) qui prenait part à la rencontre… Il lui serait reproché sa dernière publication Facebook sur le comportement de certains magistrats. En soutien, je publie le même texte sur ma page et demande à tous les patriotes et tous les citoyens épris de justice et de liberté et conscients de la dérive autocratique qui menace le Sénégal d’en faire de même : des millions de publications du même texte sur vos pages. Il s’agira du premier acte de la campagne de désobéissance civique, sans tomber dans le piège du pouvoir consistant à dévier ou créer un contre-feu pour contenir la vague d’inscriptions des Sénégalais sur les listes électorales », a écrit Ousmane Sonko dans un long texte publié sur twitter.

Il reste à savoir si cet appel à la désobéissance civique aura des adhérents dans la société sénégalaise pour mettre la pression sur le pouvoir de Macky Sall. Et, surtout, comment les autorités sénégalaises vont réagir à cet appel du principal opposant à Macky Sall.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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