En détention à la maison centrale de Conakry depuis le 1er août 2022, Oumar Sylla alias ‘’Foniké Manguè’’ et Ibrahima Diallo, respectivement coordinateur et chargé des opérations du FNDC, n’ont toujours pas été jugés. Le dossier de la procédure les concernant fait l’objet d’un pingpong entre les juridictions, notamment la Cour d’Appel et la Cour Suprême. Et, leurs avocats, lassés d’observer « cette malencontreuse situation », viennent de hausser le ton pour dénoncer un « dossier qui ne fait que tourner en rond ». De son côté, le ministre de la justice et des droits de l’homme, Alphonse Charles Wright, reconnait et regrette ces « disfonctionnements ». Le Garde des Sceaux a promis de suspendre le chef de greffe de la Cour d’Appel qui serait impliqué dans cette affaire, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.
C’est dans une déclaration publiée hier (lundi 24 avril 2023) que le collectif des avocats de Foniké Manguè et Cie ont réagi sur la lenteur dans cette procédure. Ils déplorent que le dossier reprenne « un second voyage au délai incertain vers la Cour Suprême, alors que des libertés sont arbitrairement confisquées » depuis bientôt dix (10) mois.
« Le collectif relève avec regret que ce disfonctionnement des services de greffe n’est autre qu’une volonté manifeste et intolérable de garder aussi longtemps des innocents en prison. Le collectif estime également que ce long et fastidieux voyage de fond du dossier entre les juridictions d’instance, d’appel et de cassation traduit indiscutablement la ferme volonté d’éviter à tout prix un procès dans un délai raisonnable… Le dossier monsieur Oumar Sylla, Ibrahima Diallo et Saïkou Yaya Barry ne fait que tourner en rond, aucune juridiction ne voulant prendre la responsabilité d’organiser un procès juste et équitable pouvant inéluctablement déboucher sur une remise pure et simple en liberté… Après dix mois d’emprisonnement, le collectif se demande réellement à qui profite la non-tenue d’un procès dans cette affaire », a écrit les avocats de Foniké Manguè et Cie dans cette déclaration.
Mais, pour le ministre de la justice et des droits de l’homme, la détention de ces leaders du FNDC ne profite à personne. Le Garde des Sceaux reconnait tout de même des disfonctionnements et il promet de suspendre le chef de greffe de la Cour d’Appel.
« Vous, en tant que chef de greffe, vous avez transmis la lettre de pourvoi au greffier de la Chambre. Mais, cette lettre de pourvoi doit aller avec le dossier à la Cour Suprême. Si vous ne le faites pas, vous avez manqué à vos obligations de vigilance… Donc, je leur ai dit, dès que je rentre au pays, si tout va bien, il sera suspendu. Au moment où je vous parle, j’ai été très ferme, j’ai dit : dans les délais qui suivent, envoyer le dossier à la Cour Suprême, puisqu’il y a eu pourvoi, pour que la Cour Suprême se prononce là-dessus pour que leur dossier soit jugé… La détention de ces gens ne profite à personne », a martelé Charles Wright dans une émission hier (lundi) chez nos confrères de Djoma TV.
Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com
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