Conakry : 3 « manifestants » du FNDC condamnés

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Au total, neuf prévenus ont comparu par-devant le tribunal Correctionnel de Dixinn hier, mercredi 26 avril 2023, pour des faits de participation délictueuse à un attroupement. Interrogés par le Tribunal, le parquet et les avocats, tous les détenus ont nié les faits à eux reprochés en donnant chacun sa version des faits. Trois d’entre eux ont été reconnus coupables, les six autres renvoyés des fins de la poursuite pour délit non constitué, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Depuis le 17 mars 2023, les prévenus sont en détention à la maison centrale de Conakry. Ils ont été interpellés à la veille, pour certains, et pour d’autres à l’avant-veille, d’une manifestation projetée par le Front national pour la défense de la Constitution. Mamadou Souaïbou Kanté et Cie ne reconnaissent pas les faits mis à leur charge.

« Les agents m’ont interpellé dans mon atelier. Il y avait des gens au dehors qui ont sûrement fui quand ils ont aperçu les agents. Moi, j’étais à l’intérieur et même prêt pour aller à la mosquée pour la prière de 16 heures. Je ne faisais pas partie de la manifestation », a dit Mamadou Alpha Diallo, menuisier domicilié au quartier Bambéto, dans la commune e Ratoma.

Même son de cloche chez Mamadou Souaibou Kanté. « Ils m’ont arrêté dans un kiosque où j’étais partie prendre mon petit-déjeuner, entre 8 heures 9 heures. On vend du riz là-bas. Tu fais la commande par derrière et tu rentres dans le kiosque pour attendre ta commande. Ils ont dit au gérant de fermer avant d’embarquer tout le monde… »

Mohamed Keïta, peintre et domicilié à Bonfi dit avoir été interpellé à Koloma. « Je travaille avec mon maître à Bonfi. Ce jour-là, je devais rejoindre mon maître au chantier à Koloma. J’ai emprunté un taxi et dès que je suis descendu du véhicule, les agents m’ont arrêté ».

Mamadou Alimou Barry, taximotard : « je fais le taxi-moto, je cherche de l’argent. Mon oncle m’a appelé pour ramener son enfant, une fois la tâche accomplie, mon ami m’a appelé pour l’accompagner chercher à manger. Arrivé vers le collège Koloma, les agents nous ont interpellés. Je ne savais pas qu’il y’avait une manifestation ».

Thierno Sadou Sow, dit Bandit bobo, plombier de profession et domicilié à Kaporo rails, dit avoir été interpellé entre 22 heures et 23 heures. « Je partais chercher à manger à Kipé. J’ai appelé un taxi-motard pour m’accompagner et me ramener après chez moi à Kaporo rails. J’étais venu chez mon ami à Koloma. Arrivé au niveau du collège Koloma, il y’avait des agents partout et ils nous ont arrêtés… »

Mamadou Yéro Sow, élève de la 12ème année, domicilié au quartier Carrière : « je quittais chez mon ami à Hamdallaye pour rentrer chez moi. C’est en cours de route qu’on m’a interpellé. Il n’y avait pas de manifestation. J’ai été arrêté dans le quartier »

Mamadou Lamarana Barry, mécanicien de profession, domicilié à Bomboli, clame aussi son innocence : « Je dors au garage. Les agents m’ont trouvé en train de manger avec deux enfants et ils m’ont arrêté. Les autres étaient partis chercher à manger. Là où nous étions, il n’y avait pas de bruit », s’est-il défendu.

Mamadou Alpha Diallo, tailleur domicilié à Koloma 2. « Notre atelier se trouve à Koloma près de la grande route. Moi, j’étais assis à l’intérieur entre 11 h et 12 h en train de travailler, c’est là qu’ils m’ont pris. Mon ami a réussi à s’échapper. Je n’ai rien fait de mal… »

Le dernier prévenu Ibrahima Bah à passer à la barre, a nié les faits devant le juge Mohamed Keïta. « J’habite à Démoudoula. On m’a arrêté à Bambéto vers 18 heures. Je quittais chez mon oncle. J’ai vu des gens fuir, mais moi je n’ai pas couru, et ils m’ont arrêté… »

Dans ses réquisitions, le Ministère Public v demander la condamnation des prévenus à six (6) mois d’emprisonnement, dont 3 mois assortis de sursis, et au paiement de cinq cent mille (500 000) francs guinéens d’amende chacun.

Se disant surpris par les réquisitions du Parquet, les trois avocats de la défense vont demander l’application des dispositions de l’article 544 du code de procédure pénale (la relaxe pour délit non constitué), évoquant un manque de preuves prouvant la présence des prévenus sur la voie publique.

Finalement, le tribunal déclaré non coupables Mamadou Alpha Diallo, Mamadou Alimou Barry, Mohamed Keïta, Mamadou Souaïbou Kanté, Mamadou Alpha Diallo et Mamadou Lamarana Barry.

Par contre, Mamadou Yéro Sow, Ibrahima Bah, Thierno Sadou Sow ont reconnus coupables des faits de participation délictueuse à un attroupement. Pour la répression, ils ont été condamnés à trois (3) mois d’emprisonnement assortis de sursis et au paiement d’une amende de cinq cents milles (500 000) francs guinéens.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

Tél : 628 28 61 19

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