Dans l’après-midi d’hier, mercredi 26 avril 2023, le leader de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, a animé une conférence à l’Université Paris Sorbonne pour parler des défis démocratiques sur les facteurs internes et externes, de la régression démocratique en Afrique de l’Ouest. Pendant plus d’une heure, l’opposant en exil est revenu sur les péripéties et difficultés traversées avec son parti les treize dernières années en République de Guinée, a constaté Guinéematin.com à travers un de ses reporters.
Après son exposé, l’ancien Premier ministre du Général Lansana Conté a répondu aux questions de certains participants à la conférence. Un exercice dans lequel il a été ramené sur la casse de sa maison, son exil et le prochain président qu’il souhaite être.
Parlant de son expulsion et de la démolition de sa maison, Cellou Dalein Diallo révèle que l’ancien chef de la junte du CNDD, le capitaine Moussa Dadis Camara, avait donné « la maison à Mathurin Bangoura à l’époque. Mais, lorsque j’ai présenté les papiers, Dadis s’est excusé. Et, à l’avènement de Alpha (Condé, ancien président déchu, ndlr) « il avait essayé de faire la même chose. Lorsque j’ai présenté les documents, il a dit : « les gens ont dit de retirer ta maison ; mais, comme je n’aime pas l’injustice (rire), je te laisse avec ».
Et d’ajouter que cette fois : « on ne m’a pas donné l’occasion de m’expliquer. J’ai saisi la justice. Alors qu’elle ne s’est pas prononcée, ils ont détruit la maison. Quand nous avons senti leur acharnement, Sidya et moi nous nous sommes concertés pour sortir du pays. Nous avons compris que c’est bien de la haine et de l’acharnement inutile »
Sur le dossier Air Guinée, l’ancien premier ministre dit ne pas avoir confiance en la justice guinéenne. « Quand j’ai fait confiance en la justice, les actes posés ne me rassurent pas. Dans cette affaire de Air Guinée, je n’ai pas confiance en la justice ». Et, l’ancien ministre des transports dit mordicus ne rien se reprocher et rappelle qu’il y avait déjà une prescription dans ce dossier qui date de plus de vingt ans maintenant ; mais une ordonnance a été prise par la junte pour dire qu’il n’y a plus de prescription pour les crimes économique. C’est pourquoi, il pense être visé par la junte pour des raisons inavoués.
Quel président sera-t-il, s’il échappe des mailles de la justice ?
Pour Cellou Dalein Diallo, il serait prêt « à travailler pour soigner les pages sombres de notre histoire. Je sais qu’il y a trop de clivages ethniques et de méfiance dans ce pays. Mais, les Guinéens sont intelligents. S’ils trouvent qu’il y a un leadership honnête et sincère qui fait la promotion de la tolérance, de la fraternité, de la justice et des droits humains, ils vont le rallier facilement. Nous trouverons ensemble des formules pour identifier et réhabiliter les victimes sans oublier le pardon qui est nécessaire pour que notre pays avance », a-t-il rassuré.
Depuis Paris (France), Oumou Khary Baldé pour Guineematin.com
