Décès d’une femme enceinte à Kissidougou : la famille accuse les médecins de non-assistance

Les faits remontent dans la nuit du vendredi au samedi, 22 avril 2023, aux environs de 2 heures du matin. Selon des sources proches de la famille, la victime se nomme Nanfadima Konaté, âgée de 30 ans et mère d’un petit garçon. En grossesse très avancée, elle se plaignait de douleurs thoraciques avant qu’elle ne soit admise d’urgence à l’hôpital préfectoral de Kissidougou. Sa famille accuse les médecins d’avoir refusé de s’occuper d’elle. Elle a fini par perdre la vie, rapporte un des correspondants de Guineematin.com basé dans la Savane.

Selon Hawa Kanté, une proche de la défunte, c’est à cause du manque de moyens financiers que les médecins ne se sont pas occupés d’elle. « La dame était effectivement en état de famille. Elle était à terme. Mais, ce n’est pas à cause de ça qu’on l’a envoyée à l’hôpital. Ce matin-là, elle disait qu’elle avait mal à la poitrine. C’est ainsi que nous l’avons embarquée dans un véhicule pour l’amener à l’hôpital. Pendant ce temps, sa mère était presque sous l’effet de trouble. Mais les docteurs qui sont censés prendre soin d’un malade ne se sont pas occupés de la femme. Ils sont juste venus dire à la mère de la fille que c’est un corps que vous avez envoyé ; et donc, de la ramener à la maison. Nous étions tous étonnés de voir les médecins se comporter ainsi. C’est par ce qu’ils n’ont vu que nous sommes pauvres, c’est pour cela qu’ils ne se sont pas occupés de la fille. Sinon, au moment où nous sommes arrivés à l’hôpital, elle était belle et bien en vie. Il faut que les autorités favorisent les pauvres dans nos hôpitaux, il faut qu’elles disent aux médecins d’arrêter de créer la différence entre les riches et les pauvres », a lancé Hawa Kanté.

Au service de la maternité de l’hôpital préfectoral de Kissidougou, ces accusations de la famille de la victime sont balayées d’un revers de main. Les médecins parlent plutôt d’un dépôt de corps. « C’est moi qui était de garde le vendredi 21 avril 2023, c’est-à-dire le jour de la fête de Ramadan. Ils ont envoyé la femme à hôpital à 2h du matin dans un véhicule. Et dès que le véhicule s’est garé, nous nous sommes directement dirigés vers eux. Mais quand nous avons posé les yeux sur la patiente, nous avons immédiatement compris qu’elle était décédée. Nous n’avons pas informé sa famille, nous l’avons d’abord amené dans la salle de consultation. Nous avons essayé de vérifier tous les paramètres, et il s’est avéré que c’est bien un corps qu’ils ont envoyé. Il y avait un homme parmi eux que nous avons aussitôt informé. Après, je suis sortie demander à sa mère de m’expliquer comment sa fille s’est retrouvée dans cet état. Elle m’a dit que depuis quelques jours, que sa fille ne faisait que tousser. Mais qu’elles n’ont pas pris cela très au sérieux. Donc, que dans la nuit du vendredi, elle s’est plaint de la douleur au niveau de sa poitrine, et qu’elle aurait dit à la fille de prendre ses médicaments contre la gastrite. Et qu’après cela, sa fille a perdu conscience. C’est ainsi qu’elle a appelé un chauffeur qui les a conduites ici à l’hôpital. Je lui ai dit que c’est un corps sans vie qui est arrivé à notre service. Après, nous sommes tous partis au service des urgences pour chercher un brancard pour que le corps puisse être ramené à la maison. Et le chauffeur qui les a conduites ici a confirmé qu’il savait que la fille avait déjà rendue l’âme, mais qu’il ne pouvait pas dire ça à sa mère », a indiqué que Madeleine Finda Tonguino, sage-femme au service de la maternité de l’hôpital préfectoral de Kissidougou.

De Kankan, Souleymane Kato Camara pour Guineematin.com

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