Trois employés de la société Grands Moulins de Conakry (GMC) ont comparu ce mercredi, 3 mai 2023, au tribunal de première instance de Kaloum. Foussény Sacko, Mamadou Touré et Moustapha Camara, tous membres de la délégation syndicale de ladite société, sont jugés pour menace, violence et voies de fait au préjudice de GMC, partie civile dans cette affaire. A la barre, les prévenus ont nié les faits mis à leur charge, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Les trois syndicalistes sont poursuivis pour avoir organisé une grève depuis le 16 mars dernier au sein de cette société de fabrication de cube Maggie, située au Petit bateau, dans la commune de Kaloum. Mais contrairement à l’audience précédente, ils ont comparu libre ce mercredi.
En prenant la parole à la barre, Mamadou Touré, 1er secrétaire de la délégation syndicale de l’usine GMC, a balayé d’un revers de la main les faits mis à sa charge. Selon lui, personne n’a porté main sur le directeur Aly Roumani et encore moins sur un travailleur de l’usine. « Je me suis vu interpeller par la gendarmerie. Arrivé à la gendarmerie, on n’a annoncé que je suis en état d’arrestation suite à la plainte de Aly Roumani (Directeur Général de Grands Moulins de Conakry). Je n’ai jamais vu le Directeur Général lors de la grève. Comment alors peut-on menacer, violenter quelqu’un qu’on n’a jamais vu ? Je n’ai jamais battu quelqu’un. S’il y a une seule vidéo où on me voit en train d’empêcher un travailleur d’entrer dans l’usine ou de battre quelqu’un, que le tribunal me condamne. Nous avons juste organisé une grève pour amélioration de nos conditions de vie, quand on a été interpellé par les agents des forces de l’ordre. Et pourtant, nous n’avions posé aucun acte de violence sur qui que ce soit là-bas », a expliqué Mamadou Touré.
Appelé à son tour pour livrer sa part de vérité, le libanais Aly Roumani, DG de GMC, a affirmé que ces prévenus ont créé le désordre en frappant trois de ses employés qui ont accepté de travailler en dépit de la grève. Plus loin, Aly Roumani a déclaré que depuis le 16 mars 2023, date du déclenchement de la grève, son entreprise perd chaque jour plus de 150 millions de francs guinéens. « Dès le premier jour de la grève, les délégués ont appelé la presse pour leur expliquer des contre-vérités. Par leur fait, ils ont battu trois travailleurs de la société. Il y avait de la pagaille totale au sein de l’usine. Moi, en tant que directeur, je ne pouvais pas rester sans réagir. C’est pourquoi j’ai fait appeler la gendarmerie pour venir nous protéger. Depuis qu’ils ont commencé, chaque jour on perd 150 millions en terme du chiffre d’affaire au compte de la société, on a perdu plus de clients. Leur salaire leur a été toujours payé du 1er au 5 du mois. Quand ils ont déclenché la grève, on a décidé de suspendre le contrat des grévistes. Quand ils viennent travailler, on les paie ; quand ils ne viennent pas, il n’y a pas de salaire », a-t-il expliqué.
Finalement, le tribunal a renvoyé l’affaire au 24 mai 2023 pour la suite des débats.
Malick Diakité et Abdoulaye Sow pour Guineematin.com
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