Conakry : l’écrivaine Camerounaise INES WIENER dédicace son ouvrage « Dans l’âme des femmes blessées »

Âgée de 24 ans, INES WIENER a fait la dédicace de son deuxième ouvrage intitulé « Dans l’âme des femmes blessées » le weekend dernier à Conakry. Dans son ouvrage, l’écrivaine camerounaise invite à lutter contre les violences faites aux femmes. La cérémonie a eu lieu au palais du peuple, en présence de plusieurs clubs littéraires, a constaté un reporter que Guineematin.com avait dépêché sur place.

Plusieurs activités ont ponctué cette cérémonie. Il y a notamment eu un débat avec comme thème, « lutte contre les Violences basées sur le genre (VBG) et consolidation de la paix en Guinée : quelles synergies d’actions novatrices entre les organisations de défense des droits des filles et femmes ? »

INES WIENER, écrivaine camerounaise

A l’occasion de cette dédicace, INES WIENER a expliqué le contenu de l’œuvre intitulée « Dans l’âme des femmes blessées ». « Mon œuvre traite dans son ensemble des questions sur les violences faites aux femmes et met un accent sur les séquelles laissées. Au moins 4 femmes, dans cette œuvre, témoignent toutes avoir subi des violences économiques, psychologiques, physiques allant dans le sens du viol, du mariage forcé, de violences conjugales et bien d’autres. Sa particularité, le roman n’est pas simplement dénonciateur mais aussi annonciateur, car il met en lumière la capacité de cette femme à naviguer sur les douleurs difficiles laissées par la vie et à pouvoir s’en sortir. Le but est d’accompagner des projets de lutte contre les VBG en République de Guinée et plus tard en Afrique. Il est fort de constater que ce phénomène devient récurrent, la société devrait s’y pencher, car selon le rapport de 2015, une femme sur trois aurait subi dans sa vie des violences, et dans sa version récente qui annonce 49% des femmes auraient subi des violences sexuelles soit par un partenaire soit par un mari. Les violences sexuelles sont donc un phénomène qui persiste en République de Guinée. Enfants, mineurs, adolescents, aucune catégorie n’est épargnée », a laissé entendre INES WIENER.

Revenant sur l’actualité, l’auteure est revenue sur les statistiques livrées par l’Office de protection du genre, de l’enfance et des mœurs (OPROGEM) au compte de l’année dernière. « L’OPROGEM affirme avoir recensé 249 cas de viols. Une agence démontre que 80% des femmes seraient victimes de violences conjugales en Guinée. En 2018, une femme sur deux serait mariée avant l’âge de 18 ans. Quant aux mutilations génitales féminines, le taux reste encore très élevé, au-delà de 90%. Donc, au vu de toutes ces statistiques, vous conviendrez avec moi que nous ne pourrons pas parler d’égalité, de paix, de justice lorsque nos mères, nos sœurs et nos filles sont violées, battues, réduites en silence. Nous ne saurons pas parler d’égalité, de paix, de justice lorsqu’elles sont battues à mort par celui qui avait promis de protéger leur vie. Pendant qu’elles subissent, leurs bourreaux sont libres et profitent de la vie pour en faire un métier… J’ai envie de dire que nous ne voulons plus d’injustice, et comme l’a dit Martin Luther King ‘’l’injustice faite aux femmes est une menace pour la justice dans le monde entier’’ ».

Oumou Hawa Diallo, membre du Club des instituteurs de Guinée

Oumou Hawa Diallo, membre du Club des instituteurs de Guinée, qui a pris part à la cérémonie, dévoile son domaine d’intervention. « Notre organisation féminine a été créée le 28 février 2016. Elle évolue dans le cadre de la protection et de promotion de la jeune fille tout en luttant contre les mariages d’enfants, les mutilations génitales féminines, les violences sexuelles. Nous faisons encore la promotion de la scolarisation de la jeune fille ».

Abdoulaye Sow pour Guineematin.com

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