Le ministre malien de la Communication n’occulte pas le fait que l’État malien a des difficultés dans la couverture de l’ensemble du territoire en réseau de communication, surtout dans les régions du Nord et Sud. L’insécurité ambiante a provoqué le pillage de certaines installations avec toutes les conséquences que cela engendre. Dr Harouna Touré l’a dit dans la journée d’hier, vendredi 9 juin 2023, à l’occasion du panel organisé au Salon des Médias du Mali dont le thème est « la communication institutionnelle », rapporte Guineematin.com à travers son envoyé spécial.
« Je n’ose pas vous dire qu’on est en incapacité d’y faire face tout de suite, mais C’est extrêmement difficile aussi bien pour ces opérateurs que pour l’État malien. Mais dans un État sécurisé et stabilisé, vous aurez droit à des coûts extrêmement bas parce qu’il sera plus facile de les appliquer, parce que les opérateurs se feront de l’argent et l’État pourra faire asseoir son autorité sur l’ensemble du territoire », a dit d’entrée Dr Harouna Touré.
Selon le ministre malien de la Communication, malgré les efforts du gouvernement, il est « extrêmement » difficile de manœuvrer à cette période d’insécurité dans certaines parties du territoire. « Il y a plusieurs kilomètres de nos installations en fibres optiques qui sont détruits par les groupes terroristes au Nord, notamment à Gao, Kidal… On nous a parlé de 18 points de vente qui ont été totalement pillés et cassés. Certainement, c’est tous les jours. Ce qui fait que celui qui est à Zongo là-bas et qui voudrait communiquer le contenu de son travail (reportage) au Ghana ou ailleurs, il ne le parvient pas parce que la connectivité fait défaut. Donc, il y a des facteurs contractuels qui sont d’essence difficiles à négocier ou à renégocier. Il y a aussi le facteur d’insécurité qui joue. Donc, on est confronté à ce problème. Malheureusement, même au sud, nous avons les cas d’insécurité, les cas d’attaques de nos antennes, les fibres optiques et de tous les systèmes de communication de tous les trois opérateurs à savoir : MALITEL, ORANGE et TELECEL. Je n’ose pas vous dire qu’on est en incapacité d’y faire face tout de suite, mais c’est extrêmement difficile aussi bien pour ces opérateurs que pour l’État malien. Mais dans un État sécurisé et stabilisé, vous aurez droit à des coûts extrêmement bas parce qu’il sera plus facile de les appliquer, parce que les opérateurs se feront de l’argent et l’État pourra faire asseoir son autorité sur l’ensemble du territoire », a dit Dr Harouna Touré.
Bandiougou Danté, président de la maison de la presse est co-paneliste sur la même thématique, a pour sa part axé son intervention sur les défis et enjeux du digital dans le monde des médias. « Les défis sont multiples. Mais, le premier d’abord, c’est de créer un environnement favorable, un environnement dans lequel on peut avoir accès à internet parce que la colonne vertébrale du digital, c’est l’internet. Ensuite, les défis, c’est également la formation et la professionnalisation. Maintenant, en ce qui concerne les enjeux, c’est de faire en sorte que nous ayons des médias qui puissent être à la hauteur des autres médias de la sous-région et du monde de par la qualité des contenus. Cela est extrêmement important. Si tout le monde a l’information à travers la disponibilité de l’internet, si tout le monde a des outils permettant de toucher le plus grand nombre de gens, est-ce que tout le monde a le bon contenu ? C’est ça la vérité. Il faut avoir le bon contenu. Le bon contenu, c’est le contenu professionnel, le contenu d’une vraie information débarrassée de la propagande et du mensonge. Donc, le message que nous avons à l’endroit de la presse, c’est de dire qu’il y a la presse en ligne et la presse mise en ligne. La presse en ligne, ce sont ceux-là qui se sont professionnalisés dans l’information digitale, et la presse mise en ligne, ce sont ceux qui sont appelés les médias conventionnels à savoir : les radios, les télévisions, journaux… Si ces médias conventionnels n’essaient pas aujourd’hui de faire leur mutation en allant chercher les auditeurs, téléspectateurs sur les plateformes digitales, je crois que ça va être extrêmement compliqué », a-t-il expliqué.
Sur le même espace de l’évènement du Salon des Médias du Mali, situé sur les berges du fleuve Niger, dans l’enceinte du palais de la culture, se trouve l’école du Salon. Une innovation. Dans ces stands appelés « salles de classe », une trentaine de journalistes et stagiaires apprennent les notions du journalisme.
Mohamed Dangnoko, journaliste malien, est l’un des formateurs. Il explique les thématiques abordées avec les apprenants. « Moi, je ne les considère pas comme des apprenants parce que la plupart d’entre eux sont déjà sur le terrain. Pour moi, c’est un échange entre confrères, avec un peu plus d’expériences qu’eux. Donc, on échange ces expériences-là, ce qu’ils font, ce qu’il faut améliorer afin de leur permettre de produire des articles de qualité et se réapproprier de l’éthique et la déontologie qui permet de faire d’eux un bon journaliste. Donc, tout au long de cette formation de l’école du salon, c’est ce que nous aurons à faire avec la trentaine de professionnels et de stagiaires. Hier, on a commencé avec la couverture médiatique. Parce qu’on a estimé que tout ce que nous faisons en tant que journalistes, c’est la couverture médiatique sur le terrain surtout que la plupart, ce sont des stagiaires. Donc, ils doivent maîtriser ce qui se fait sur le terrain. Partant de cela, on a discuté des qualités qu’un bon journaliste doit avoir », a dit ce correspondant d’une chaîne étrangère à Bamako.
Pour sa part, Fatoumata A Traoré, journaliste à Actuellemedia, se félicite d’avoir pris part à ces échanges d’expérience. À seulement 6 mois d’expérience dans le métier, le jeune journaliste, âgée d’une vingtaine d’années, a souhaité la démultiplication de telles initiatives afin de réaliser son rêve. « C’est un honneur pour nous d’être ici et d’être coachée par nos aînés du métier de journalisme. Aujourd’hui, nous avons vu la notion de l’éthique et la déontologie du journalisme. Mes attentes au sortir de ces trois jours de formation, j’aimerais être bien formée afin de devenir une grande journaliste dans le futur… ».
Depuis Bamako, Malick Diakité pour Guineematin.com
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