Depuis des décennies, un conflit domanial oppose la famille Kouyaté à celle Kéita dans la préfecture de Siguiri. Le domaine litigieux, porté en justice, se situe à Bananikoro. Si la famille Kéita pointe un doigt accusateur sur la justice pour son « inertie », son adversaire continue de revendiquer la paternité du domaine. Alors que l’affaire est pendante au tribunal de première instance (TPI) de Siguiri, des altercations ont opposé les deux camps avec de nombreux dégâts matériels, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.
Joint par téléphone, Friki Kéita, un des protagonistes, actuel directeur préfectoral de l’éducation de Forécariah, est revenu sur cette affaire pour le moins sensible, accusant notamment les autorités judiciaires de mauvaise conduite. « Le problème en Guinée, on fait le jugement, mais l’application fait défaut. Notre famille a tous les jugements, tous les actes. L’affaire a été tranchée au TPI de Siguiri, mais reste sans conséquences. Tous les sages de Siguiri savent que le domaine de Bananikoro nous appartient. Mais, nous savons que la justice est corrompue. C’est ce qui fait aujourd’hui qu’il y a une multiplicité des conflits domaniaux dans la préfecture de Siguiri », a martelé Friki Keita.
Devant cette situation, notre interlocuteur lance un appel à l’endroit du ministre de la Justice et des Droits de l’homme. « Il faudrait que le ministre nous aide par rapport à cette situation du domaine de Bananikoro. Nous avons beaucoup souffert. Aujourd’hui, nous sommes privés de notre droit parce que tout simplement on ne connaît que les riches ou ceux qui donnent de l’argent. Nous sommes vraiment déçus de la justice ».
Joint par téléphone, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Siguiri, Amadou Kindy Baldé, s’est exprimé en ces termes : « nous sommes sur là-dessus. La procédure n’est pas finie d’abord. Et tous ceux qui sont mêlés, de près ou de loin, seront interpellés », a dit le représentant du Ministère public.
Interrogée à son tour, la famille Kouyaté dit à qui veut l’entendre que le domaine de Bananikoro lui appartient depuis 1998. « Nous étions partis à la justice et j’ai tous les papiers nécessaires. C’est le chef de quartier qui est complice. Et la jeunesse s’est mêlée de la danse. Nous avons acquis ce domaine légalement », martèle-t-on.
A préciser que les conflits domaniaux sont devenus monnaie courante dans la préfecture de Siguiri. Selon le préfet Dr Maramany Cissé, plus de 148 conflits y ont été répertoriés, dont 78 sont en justice. La plupart de ces conflits sont des conflits domaniaux, précise la même source.
De Siguiri, Koutoubou Condé pour Guineematin.com
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