Examens scolaires : des fidèles musulmans dénoncent le mauvais traitement infligé aux filles voilées

Massivement réunis à la Grande mosquée Fayçal de Conakry, de nombreux fidèles musulmans se réclamant membres d’associations islamiques ont dénoncé ce dimanche, 11 juin 2023, le mauvais traitement infligé aux filles voilées pendant les examens nationaux.

A travers des déclarations à la presse dont Guineematin.com et dans les différentes langues locales du pays, les chefs religieux ont poussé leur cri de cœur contre la fouille corporelle à laquelle ont été soumises certaines filles porteuses du voile dans certains centres d’examen comme à Kankan, Mandiana et Conakry.

C’est le cas d’Ousmane Fasso Kourouma qui a pris la parole devant ces fidèles musulmans.

« Au nom du Haut Conseil national islamique, nous prenons la parole en prônant la paix, la quiétude et la cohésion nationale…Les sages ont une préoccupation. C’est celle liée à l’évolution de l’islam dans notre pays. Le constat est simple et il est lié au respect de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Avec un grand regret nous remarquons que ce droit est refusé aux musulmans en Guinée. Avec humilité, nos sages nous ont chargés de demander aux autorités de rétablir les musulmans dans leurs droits. C’est le cas des filles et femmes porteuses du voile pendant les examens (CEE et BEPC). Nos sœurs sont fouillées, palpées partout sur leur corps et humiliées. Cela doit cesser…

Aussi, nous dénonçons cette disposition qui empêche les candidats d’aller effectuer leurs obligations religieuses les vendredis. Pourquoi dans le programme, le jeudi a été déclaré repos et la journée de vendredi, des milliers de musulmans ont été privés d’aller faire la prière de vendredi à cause des examens? Cela aussi n’est pas normal. Nous savons tous qu’il y a des congés de pâques et des congés de Noël. Il appartient à nos autorités d’apporter des corrections. En, attendant, nous demandons à chaque fidèle musulman de rester tranquille. De s’abstenir à toute forme de protestation et de garder le calme. Nos sages continuent de bénir nos dirigeants et nous voulons la réussite de la transition. Nous pensons légitimement que notre demande sera prise en compte par les hautes autorités du pays et dans les meilleurs délais », a dit ce cet enseignant juriste.

Moussa Ibrahima Kaba, originaire de Kankan, musulman pratiquant est revenu appuyer ce message lancé aux autorités du pays.

Moussa Ibrahima Kaba

« L’islam est une religion de paix, de tolérance et de pardon. Dans notre pays, nos sœurs voilées, à l’approche des examens, ont la peur au vendre. Certaines sont fouillées et humiliées par des surveillants. Ce qui n’est pas normal. Ces gens pensent que nos sœurs ont des choses en bas de leur voile. C’est normal de fouiller les candidats. Mais il des femmes surveillantes pour fouiller les candidates. Il faut savoir comment le faire. Les filles qui ont choisi de garder leur niqab, de couvrir leur corps ne devraient pas être exposées à la honte et à l’humiliation. Cette année, il y eu a des cas à Kankan, Mandiana et même à Conakry pour un total de 3 cas. Dans certaines classes, le voile est enlevé et piétiné et dans d’autres, il est utilisé comme chiffon dans les classes pour effacer le tableau. C’est une provocation qu’il faut éviter », s’insurge cet autre fidèle musulman.

Pour finir, Dr Aboubacar Fofana, imam de la Grande mosquée Fayçal de Conakry a demandé aux fidèles musulmans de rester derrière le Conseil islamique de Guinée. Pour toute réponse, ce guide religieux demande aux protestataires de patienter jusqu’au retour du Grand Imam, Elhadj Mamadou Saliou Camara, absent du pays. 

DECLARATION 2023

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

Facebook Comments Box