Des incendies de plantations sont souvent signalés dans la préfecture de Kindia, notamment dans la commune rurale de Friguiagbé, à 15 kilomètres de la commune urbaine. Des jeunes agri-preneurs se disent victimes desdits incendies devenus répétitifs. Si d’aucuns accusent des locaux d’en être à la base, d’autres voix s’élèvent pour accuser les planteurs d’être auteurs des incendies qui ciblent leurs plantations. Dans un entretien accordé à un des correspondants de Guineematin.com basé dans la préfecture, Ansoumane Dorti Keita, maire de Friguiagbé, est revenu sur cette problématique.
D’entrée de jeu, le maire de Friguiagbé s’est dit étonné de cette situation. « Par rapport à ces problèmes d’incendie, cela nous a tous étonnés. Friguiagbé, comme vous le savez, moi je suis né ici. Dans le temps jadis, on entendait rarement des cas de feux ».
Par ailleurs, Ansoumane Dorti Keita a expliqué ce qui semble être à l’origine de ces incendies. « Maintenant que beaucoup s’intéressent à l’agriculture, surtout les fonctionnaires, il y en a qui vont faire des prêts ailleurs, à la banque. D’autres avec des bailleurs de fonds, ils viennent pour investir. Il y a même des jeunes entrepreneurs qui ont suivi des formations en entrepreneuriat jeunes, qui vont chercher de l’argent. Ils viennent, ils investissent. A un certain moment, des fois, au moment des récoltes, on entend qu’il y a le feu. Ce n’est pas quelque chose qui est admissible. Ceux qui qui le font n’ont qu’à le cesser. La fois dernière, quand j’ai eu une mission d’évaluation ici du Ministère de l’Agriculture, on était en train de parler de ces problèmes-là… D’aucuns disent même que ceux qui travaillent dans les plantations, ce sont eux qui viennent mettre le feu. Ou bien, ils prennent des gens pour faire leur travail pendant que lui, le bailleur, est à l’extérieur, il est ailleurs. Le montant qui vient pour faire le travail et la récolte, il y a un déclic. Donc, l’intéressé qui est le travailleur met le feu. Tous ces aspects-là ont été évoqués. Ensemble, on est en train d’étudier. Est-ce que ce sont des gens qui viennent mettre le feu ou bien ce sont ceux-là qui travaillent pour les patrons qui mettent le feu puisque l’objectif n’est pas atteint ? Donc, ces aspects ont été étudiés… ».
Devant la gravité de ce qui arrive, le maire de Friguiagbé demande que ça s’arrête. « De toutes les façons, qu’à cela ne tienne, nous demandons humblement à toute la population de Friguiagbé, à ceux qui mettent le feu, de cesser. L’agriculture est la branche de l’activité humaine à laquelle tous les hommes sont directement ou indirectement intéressés, même un comptable peut travailler. C’est obligatoire. De son bureau de comptabilité, si lui-même il ne le fait pas, mais il se fait représenter par les gens pour travailler. C’est comme ça. C’est quelque chose que les gens doivent éviter. Nous, en tant qu’autorité communale, nous demandons humblement à ces gens-là de cesser de brûler les champs des gens. Ou bien, si ce sont les propriétaires eux-mêmes qui le font, qu’ils arrêtent… Que chacun se ressaisisse par rapport à ces problèmes d’incendie. Cela a commencé à déshonorer l’image de marque de Friguiagbé qui était jadis un grand bastion agricole. Mais aujourd’hui, les gens commencent à nous craindre », a déclaré le maire de Friguiagbé, Ansoumane Dorti Keita.
Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com
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