« 72 heures ». C’est le délai que la direction générale du patrimoine bâti public a donné aux habitants de la Cité CFP de Ratoma pour déguerpir des lieux qu’ils occupent depuis des dizaines d’années. Un courrier leur a été adressé avant-hier, jeudi 15 juin 2023, pour qu’ils libèrent leurs habitations pour « cause d’utilité publique ».
Apparemment, l’Etat voudrait y construire un ‘’village numérique’’. Mais, les familles visées par ce déguerpissement dénoncent la manière cavalière utilisée par les autorités pour résilier brutalement leur contrat de location. Aucun préavis ne leur aurait été adressé et ce déguerpissement en période hivernale leur sera d’un grand préjudice.
LES LOCATAIRES DE LA CITÉ CFP DE RATOMA DÉGUERPIS
C’est sans aucun préavis et ne tenant nullement compte de la Loi qui interdit tout déguerpissement en période hivernale, que le Directeur Général du Patrimoine Bâti Public a adressé hier dans la soirée, un courrier de résiliation brutale de contrat et de libération dans les 72 heures, aux locataires de la Cité du CFP de Ratoma.
Raison invoquée : Cause d’Utilité Publique pour la construction d’un Village Numérique dont la pose de la première pierre vient d’être posée par le Premier Ministre Docteur Bernard Gomou.
La précipitation, l’impréparation et l’improvisation qui sous-tendent certaines actions du CNRD et du Gouvernement, ne doivent en aucun cas empiéter sur les droits élémentaires des citoyens dans le strict respect des lois en vigueur.
Quels sont les objectifs recherchés par le CNRD et le Gouvernement dans la conduite effrénée de certains projets qui à bien des égards, ressemblent à un populisme qui ne dit pas son nom.
Or, le Philosophe a dit qu’il faut se presser lentement.
A noter que parmi les déguerpis se trouvent les veuves du Maire de Ratoma, Issa Soumah, de Sekou Oumar Diallo, ancien Directeur Général de l’OGP et de l’ingénieur Doulla Sanoussy Camara, le frère cadet du Professeur Zainoul Abidine Sanoussy, ainsi que les familles du Colonel à la retraite Ibrahima Bah, de L’ancien Député Abdoulaye Bernard Keïta et le journaliste-historien Amadou Diouldé Diallo.
Par Bakary Koulibaly
