Hadj 2023 : des pèlerins encore coincé à Conakry s’inquiètent et interpellent les autorités religieuses

Dans un état d’inquiétude croissante, une centaine de pèlerins se retrouvent dans l’impasse, n’ayant pas obtenu leur visa pour le Hadj 2023 à la Mecque. Alors que 23 des 32 convois de pèlerins ont déjà quitté Conakry, le dernier convoi étant prévu pour lundi prochain, ces candidats alarmés sollicitent l’intervention des autorités religieuses en charge du Hadj en République de Guinée. Parmi les personnes en attente, figure la mère d’Alhassane Bah, originaire de la préfecture de Mali, qui se trouve à Conakry depuis plus d’un mois sans recevoir son visa.

Comme la préfecture de Mali de plusieurs autres préfectures, notamment Mamou, Siguiri, Lola, N’Zérékoré et Yomou, ont également des pèlerins en attente de visas. Toutefois, le secrétariat général des affaires religieuses s’active pour résoudre ce problème dans les meilleurs délais, a appris Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Alhassane Bah, originaire de la préfecture de Mali, que nous avons eu au téléphone, exprime sa profonde préoccupation quant à la situation de sa mère pour laquelle toutes les formalités ont été accomplies. Aujourd’hui, il commence à douter de la possibilité pour sa mère de réaliser son rêve de participer au Hadj.

« Depuis le début des inscriptions pour le Hadj 2023, nous avons versé de l’argent pour nos parents. Ils se sont inscrits à partir de Mali, puis sont venus à Labé pour effectuer les paiements à la banque. Mais aujourd’hui, ils sont à Conakry depuis plus d’un mois, et ma mère est vraiment inquiète. Il n’y a eu aucune communication officielle pour les informer de leur situation, alors qu’elle a entendu dire que les gens de Mali n’ont pas obtenu leur visa. J’ai moi-même appelé le secrétariat chargé du Hadj au niveau de la préfecture de Mali, et on m’a dit que la préfecture avait inscrit 35 candidats, mais que seulement 6 partiront pour le moment. Quant aux 28 autres, rien n’est certain. Nous sommes donc inquiets, ma mère est très inquiète. Vous pouvez imaginer quand vous quittez votre village en disant au revoir à tous vos parents et amis, que vous avez effectué le paiement et rempli toutes les formalités réglementaires pour aller au Hadj, et qu’à la fin on vous annonce que vous ne partirez pas. C’est une situation très difficile à vivre, tant pour vous que pour ceux à qui vous avez dit au revoir. Pour le moment, nous sommes dans l’incertitude et dans une grande inquiétude. Nous avons entendu parler de pratiques frauduleuses, mais nous n’avons pas de preuves concrètes, bien que rien ne soit exclu. Il semble qu’il y ait des pratiques qui viseraient à vendre des visas et à s’enrichir. Cependant, je ne peux pas confirmer cela. Mais, si ma mère et de nombreuses autres personnes n’ont pas obtenu leur visa à ce jour, alors que le dernier convoi part dimanche, selon mes informations, il y a de quoi s’inquiéter. C’est pourquoi nous en appelons aux autorités responsables du Hadj de haut niveau pour nous aider à obtenir les visas nécessaires, afin que ma mère et tous ceux qui sont dans la même situation puissent accomplir leur Hadj », a plaidé le jeune Alhassane Bah.

Du côté du secrétariat général des affaires religieuses, les autorités affirment redoubler d’efforts pour remédier à ce problème d’ici lundi prochain.

Dr Jean Edouard Sagno, Directeur de cabinet au Secrétariat général des Affaires religieuses

« Il ne reste plus beaucoup de candidats n’ayant pas obtenu leur visa, il s’agit seulement de quelques personnes. Lundi, ce sera le dernier convoi. Nous espérons que d’ici là, nous pourrons obtenir le reste des visas. Il est important de préciser aux citoyens que le visa de pèlerin peut être obtenu en moins de 15 minutes. Dès que nous recevons l’accord de l’Arabie saoudite, le visa de pèlerin peut être délivré en moins de 15 minutes. Il ne faut donc pas céder à la panique, comme on peut l’entendre. Il y a certaines personnes qui n’ont pas encore obtenu leur visa, mais ils ne sont pas nombreux, peut-être une centaine sur 10 000 candidats. Si, sur 10 000 personnes, il en reste seulement une dizaine, cela signifie que le nombre restant est insignifiant. Ceux qui n’ont pas obtenu leur visa à Mali sont au nombre de 29, à N’Zérékoré 19, à Siguiri 28, à Lola 4 et à Yomou 5 personnes. Ainsi, vous constatez que cela concerne tout le pays », a expliqué Dr Édouard Sagno, directeur de la communication au secrétariat général des affaires religieuses.

En outre, M. Sagno précise que la Guinée a bénéficié d’un vol supplémentaire afin de permettre aux pèlerins de voyager à temps.

« À ce jour, nous en sommes au 22ème convoi, le 23ème vient de partir. Il ne reste que 32 convois au total. Nous avons même la possibilité d’organiser un vol supplémentaire grâce à la collaboration que nous entretenons avec le royaume d’Arabie saoudite, qui a récompensé notre bonne organisation du Hadj 2022. Ainsi, sur cette base, lorsque nous avons obtenu 10 000 places, et qu’il ne reste qu’une centaine de visas à délivrer, il n’y a pas lieu de s’inquiéter outre mesure ni de céder à la panique. Nous faisons de notre mieux. Toutefois, si des circonstances indépendantes de notre volonté surviennent, nous ferons tout notre possible pour que nos compatriotes puissent partir. Je le répète, il ne reste qu’une centaine de pèlerins sur 10 000. Nous nous battons donc pour obtenir leur visa. Toutefois, il est important de savoir que des difficultés sont toujours présentes lors de l’organisation du Hadj », a précisé le chargé de communication du secrétariat aux affaires religieuses.

Malgré les assurances données par les autorités, l’incertitude persiste pour les pèlerins qui attendent avec impatience la délivrance de leur visa pour réaliser leur rêve de participer au Hadj. La situation préoccupe non seulement les candidats, mais aussi leurs familles et leurs proches qui ont déjà fait leurs adieux, effectué les paiements nécessaires et accompli toutes les formalités requises.

Il est essentiel que les autorités religieuses prennent rapidement des mesures pour résoudre ce problème et faciliter l’obtention des visas restants. Les pèlerins qui ont consacré du temps, des efforts et des ressources financières pour cette expérience spirituelle attendent avec anxiété une réponse favorable afin de pouvoir rejoindre leurs compagnons de foi à La Mecque.

Il convient également de souligner que le Hadj est un moment sacré et empreint de dévotion pour les musulmans du monde entier. Il représente un pilier majeur de l’islam et constitue une occasion unique de renouvellement spirituel, de recueillement et de communion avec Dieu.

Dans cette période d’attente et d’incertitude, il est primordial que les autorités religieuses et les responsables du Hadj en République de Guinée redoublent d’efforts pour garantir que chaque pèlerin puisse accomplir son voyage dans les meilleures conditions.

Espérons que ces préoccupations seront prises en compte et que des solutions rapides seront trouvées, permettant ainsi à tous les pèlerins guinéens d’accomplir leur Hadj en toute quiétude et sérénité. La réalisation de ce rite sacré revêt une importance capitale pour les fidèles, qui aspirent à vivre cette expérience spirituelle inoubliable et à renforcer leur relation avec Dieu.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél. : 622919225

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