Sierra-Leone : crainte de la montée des violences après les élections générales

Julius Maada Bio, président sortant et candidat du SLPP

Comme annoncé dans nos précédents articles, la Sierra Leone s’apprête à vivre un triple scrutin demain, samedi 22 juin 2023. Mais, les législatives et municipales sont reléguées au second plan par l’élection présidentielle qui oppose le président sortant et candidat du SLPP (Parti du peuple de Sierra Leone), Général Julius Maada Bio, qui brigue un deuxième mandat et Dr Samura Mathew Wilson Kamara du Congrès de tout le peuple (APC). Un remake de la présidentielle de 2018. À Freetown, les effigies des deux hommes sont visibles sur toutes les grandes voies, a constaté ce vendredi, 23 juin 2023, l’envoyé spécial de Guineematin.com en Sierra Léone.

Dr Samura Kamara, candidat de l’ACP à l’action présidentielle

Des posters des deux candidats ornent les rues de Freetown à la veille des élections générales dans ce petit pays anglophone situé en Afrique de l’Ouest dont la population est estimée à 8 692 606 (en 2022). Sur certains portraits, on voit Julius Maada Bio en compagnie de son colistier Mohamed Juldeh Jalloh (qui l’était aussi en 2018) et Dr Samura Kamara avec Chernor Maju Bah. À s’y méprendre, on croirait qu’il n y a pas 11 autres candidats qui prennent part à la course pour la State House (Palais présidentielle).

Mais, cette prédominance du SLPP et de l’ACP au pouvoir n’a pas commencé cette fois-ci car ce sont les deux partis qui ont dirigé le pays pendant ces dernières années.

La crise économique que traverse la Sierra Leone avec notamment une inflation qui dépasse les 43% risque de rabattre les cartes entre le président sortant et son opposant qu’il a battu en 2018 avec 51,8% des voix contre 48%. À titre d’exemple, 10 000 francs guinéens valent 20 000 leones aujourd’hui.

À cela s’ajoutent les violences enregistrées ces derniers jours à Freetown où dans certains quartiers les forces de défense et de sécurité armées de Kalachnikovs sont déployées. C’est le cas également à l’entrée de la commission électorale nationale, où un blindé de la police est stationné avec autour de lui plusieurs hommes armés. L’inquiétude quant à l’exacerbation des violences après les élections de samedi est palpable chez de nombreux citoyens.

L’ACP a d’ailleurs dénoncé la répression exercée hier sur ses militants lors d’une manifestation qu’il a organisé pour fustiger le processus électoral. Le parti avait auparavant demandé que ces élections soient reportées mais finalement elles sont maintenues.

Depuis Freetown (Sierra Leone), Mamadou Yahya Petel Diallo, envoyé spécial de Guineematin.com

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