Après l’organisation du Débat d’Orientation Constitutionnelle, le Conseil National de la Transition (CNT) a décidé d’étendre l’opération au grand public. C’est dans cette dynamique que ces activités ont été lancées dans la journée de ce lundi 26 juin 2023, dans la commune de Matoto. Le lancement a été présidé par la première Vice-présidente du CNT, madame Maïmouna Yombouno, en présence de plusieurs participants. Balla Condé, président du conseil de quartier de Yimbaya école, a émis le souhait du partage du pouvoir politique entre les 4 régions naturelles du pays en vue de rompre avec les frustrations, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
La cérémonie de lancement a regroupé dans les locaux de la mairie de Matoto, la première Vice-présidente du CNT accompagnée d’une forte délégation du cabinet du président du CNT, le secrétaire général de la commune de Matoto, les chefs de secteurs, chefs de quartiers et de nombreux citoyens. Elle vise à recueillir les avis du bas peuple sur l’élaboration de nouvelle constitution.
Namandjan Condé, Secrétaire général la commune de Matoto, a souhaité la bienvenue à la délégation du CNT avant de dire son avis sur la portée de ce débat. « Je voudrais avant tout félicité l’honorable Dr Dansa Kourouma, président du CNT, et ses collègues, conseillers nationaux, pour l’immense travail accompli depuis leur arrivée dans cette institution parlementaire de notre pays. Ce débat d’orientation constitutionnel est une occasion qui offre la possibilité à tous les Guinéens d’apporter leur contribution à cet important processus à travers une nouvelle Constitution qui va tenir compte des recommandations à la base pouvant aboutir à la définition des grands axes de la vie sociopolitique de notre chère nation. C’est le lieu et le moment de louer les efforts des nouvelles autorités ayant inscrit en droite ligne de leur programme, la rédaction d’une Constitution mieux adaptée aux réalités de la Guinée. Je souhaite plein de succès aux activités de débat d’orientation constitutionnel au niveau de la commune de Matoto », a-t-il lancé.
Mme Maïmouna Yombouno, première vice-présidente du CNT, satisfaite de la grande mobilisation, a exprimé sa joie de constater l’intérêt que les citoyens de cette commune accordent au CNT et à cette activité. Ensuite, elle est revenue sur les motifs de ce débat d’orientation constitutionnel. « Si nous sommes là aujourd’hui avec cette forte mobilisation de la grande commune de Guinée, que je salue vraiment, cela dénote tout simplement l’importance que vous accordez à l’institution qui est le CNT, et nous sommes très honorés. Nous sommes là pour les consultations populaires. Depuis l’avènement du CNRD au pouvoir, nous avons été interpellés le 5 février 2022, et nous avons commencé à travailler dans un processus inclusif. Impliquer toutes les couches. Comme je vous l’ai dit tant tôt, la première mission, c’est la rédaction de la nouvelle constitution, et ce processus a été déclenché par l’organisation d’un grand symposium, qui a mobilisé les experts nationaux et internationaux. Nous avons organisé le débat d’orientation constitutionnelle où nous avons eu à recueillir les avis, propositions et contributions de tous les acteurs à tous les niveaux, sans aucune exclusion. Ça nous a aidé à recueillir près de 80 propositions en présentiel et en ligne. On s’est dit que ce n’était pas d’abord à la satisfaction du CNT, la maison du peuple. Il fallait initier cette nouvelle démarche que nous sommes en train de lancer dans cette commune. Ici, il sera question de recueillir vos propositions. Qu’est-ce que vous voulez avec pour que ça soit consigné dans la nouvelle constitution ? Comment voulez-vous que la constitution soit écrite ? Parce que vous êtes d’accord avec moi que depuis l’accession de notre pays à l’indépendance, il y a eu des constitutions qui ont été rédigées, mais nul ne savait qui était à l’origine, qui avait fait quoi et qui avait fait ça. Mais cette fois-ci, vous comprendrez que c’est une transition inclusive qui tient compte des préoccupations du premier guinéen jusqu’au dernier. C’est pourquoi nous sommes là aujourd’hui, pour demander votre avis. Et toutes vos propositions seront centralisées », a expliqué la vice-présidente.
De son coté, Balla Condé, président du Conseil de quartier de Yimbaya école, a laissé entendre que l’un des problèmes majeurs de la Guinée est l’ethnocentrisme. Pour y mettre fin, il propose que le pouvoir soit partagé entre les 4 régions naturelles du pays. « En ce qui concerne le projet de débat d’orientation constitutionnelle que le CNT est en train d’organiser dans les 6 communes de la capitale, c’est salutaire. Je vais dire ici que le problème qui nous fatigue en Guinée, c’est l’ethnocentrisme qui bat son plein dans notre pays. Quand un président est là et qu’il forme un gouvernement, si moi je suis malinké, les malinkés vont aller s’asseoir pour regarder il y a combien de malinkés dans le gouvernement. Au niveau des peulhs, soussou, forestiers, c’est la même chose. C’est le problème de l’ethnocentrisme qui dérange ce pays. Donc, pour qu’il y ait une constitution qui nous ressemble et qui nous rassemble, moi mon vœu est qu’on partage le pouvoir entre les 4 grandes régions naturelles de la Guinée. Si la Basse Guinée fait deux mandats, la Moyenne Guinée aussi vent pour deux mandats, ainsi de suite. Si on fait deux mandats pour chaque région naturelle, il n’y aura jamais d’histoires ou de problèmes dans notre pays. En tout cas, c’est mon point de vue et ma proposition. Parce qu’on a dit d’écrire une constitution qui nous ressemble et nous rassemble. Par rapport à ça, si chaque ethnie voit sa contribution pour le développement de ce pays, le pays ira de l’avant. Sinon, si c’est toujours une seule ethnie qui gouverne le pays, ça va frustrer les autres ethnies », a-t-il affirmé.
Abdoulaye Yama Soumah, chef de quartier de Dabondy rails, un autre participant, propose un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. « Ce qui va être bon pour tout bon Guinéen, c’est qu’il y ait un mandat renouvelable pour une seule fois. En tout cas, ma proposition pour la nouvelle constitution est que le mandat d’un président démocratiquement élu pour 5 ans soit renouvelable une fois. Pas plus », a martelé monsieur Soumah.
Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com
