Veille de la fête de Tabaski à Conakry : notre constat dans certains ateliers de coutures

A quelques heures de la célébration de la fête de Tabaski en Guinée, les ateliers de coutures de Conakry ne refoulent pas du monde. Partout, les tailleurs se plaignent du manque de clients. C’est le cas de plusieurs ateliers de coutures du quartier de Yatayah (dans la commune de Ratoma) où on ne constate quasiment pas d’engouement.

Au micro d’un reporter de Guineematin.com ce mardi, 27 juin 2023, plusieurs couturiers de Yatayah ont exprimé leur sentiment face à cette situation.

Décryptage !

Houssainatou Diallo, propriétaire d’un atelier de coutures

Houssainatou Diallo : « La fête de Ramadan était mieux que cette fête [de Tabaski]. On n’a pas eu beaucoup de clients. Et, la cause est que beaucoup sont partis au village, donc ils préfèrent porter le même habit qu’ils ont cousu pour la fête de Ramadan. Cette fois-ci, c’est très dur, il n’y a rien. Vous-mêmes vous avez vu… Moi je ne rencontre pas de difficultés avec les clients, parce que c’est s’il y a beaucoup de d’habits à coudre que tu peux rencontrer des difficultés avec eux. Mais, si c’est deux à trois complets que tu gagnes à coudre, tu ne peux pas avoir de problèmes. Quand quelqu’un envoie son habit aujourd’hui, je peux faire ça vite et le lui rendre. Nos prix sont vraiment abordables, on fixe les prix pour que quand tu pars, que tu puisses revenir. En plus de ça, on le fait très bien. Mais, quand tu le fais à prix élevé, les gens vont vite te lâcher. Donc, les couturiers doivent beaucoup revoir ce côté ».

Mariama Diallo, apprentie d’un atelier de coutures

Mariama Diallo : « La fête de Ramadan était mieux que la fête de Tabaski. Cette fois-ci beaucoup sont partis au village, ils préfèrent porter les mêmes habits qu’ils ont cousus pour la fête de Ramadan. Pendant les fêtes de Tabaski, on a l’habitude d’avoir les clients ; mais cette fois-ci, je ne sais pas exactement c’est quoi la cause de cette rareté. Seulement, je pense que c’est par qu’ils sont allés au village et ils se disent au lieu d’acheter un nouvel habit, pourquoi ne pas porter les anciens habits. Parfois on rencontre des difficultés ici, il y a des clients, quand tu fais leurs habits, ils viennent dire que ce n’est pas bien. Et, tu es obligé de tout démonter. J’invite tous ceux qui veulent coudre leurs habits de venir chez nous, les prix sont abordables. Il ne faut pas qu’ils se disent que parce qu’il n’y a pas d’argent, ils ne vont pas faire leurs habits. Qu’ils viennent, on va se comprendre ».

Fatoumata Diallo, propriétaire d’un atelier de couture

Fatoumata Diallo : « De mon côté, je peux dire Dieu merci. Puisque j’ai eu un peu de clients, même si ce n’est pas beaucoup, Alhamdoulilah. Bon, tous les tailleurs rencontrent des difficultés. Il y a des gens, quand tu couds pour eux et qu’ils n’aiment pas, ils viennent crier sur toi. Et, si toi aussi tu es énervé, vous vous disputés… Nos prix sont abordables, puisqu’il y a trop de tailleurs dans le quartier. Quand quelqu’un vient et tu le taxes, il va aller chez l’autre. Donc, tu ne peux pas être cher, vu qu’il y a beaucoup de tailleurs ici. La vie est cher actuellement. Donc, si tu gagnes un peu, il faut te contenter de ça ».

Hassanatou Kanté pour Guineematin.com

Tel : 621937298

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