Érigée en sous-préfecture sous le régime du président Alpha Condé, la localité de Djélibakoro, située à 95 kilomètres de la commune urbaine de Kankan, a du mal à fonctionner. Il y a une incompréhension entre les sages, les jeunes et le bureau de la mairie. Aujourd’hui, deux maires se disputent la chefferie sur les lieux, plongeant la localité dans l’incertitude, rapporte un des correspondants de Guineematin.com basé dans la Savane.
Avant, Djélibakoro relevait de la commune rurale de Bâté Nafadji qui avait à sa tête Ibrahima Kalil Keita, connu sous le nom de Kalou. Mais, quand Djélibakoro a été érigé en commune rurale, un arrêté ministériel avait été pris par Bouréma Condé pour le nommer maire de la nouvelle commune d’où il est originaire.
Un citoyen de Djélibakoro a expliqué à notre reporter les dessous de cette affaire qui a vu la nomination d’un nouveau maire, Fodé Kouyaté, avec la bénédiction des autorités préfectorales de Kankan. « Kalou était maire à Bâté Nafadji. Il a été élu officiellement. Mais lorsque Djélibakoro a été érigé en sous-préfecture et commune, c’est ainsi que le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation d’alors, Bouréma Condé, a envoyé Kalou à Djélibakoro comme maire, parce que c’est son village natal. Mais depuis, ce sont des tensions qui se multiplient. Plusieurs préfets ont tenté de résoudre le problème, mais ils n’ont pas pu. La notabilité est divisée, le village est divisé. Celui qui veut être maire, Fodé Kouyaté, a corrompu la notabilité. Le préfet de Kankan, Kandja Mara, est venu à Djélibakoro. Il s’est vu avec les sages et il a autorisé les vieux à lui remonter une liste. Et c’est après, qu’il est venu faire la lecture de cette liste remontée par les notables. Une liste désignant Fodé Kouyaté comme président de la délégation spéciale. Une chose qui a finalement augmenté la tension au village. Donc, au jour d’aujourd’hui, la commune de Djélibakoro est gérée par deux équipes communales différentes », a dit sous anonymat une source locale.
Interrogé à son tour par Guineematin.com, le maire contesté, Kalil Kéita, s’est exprimé en ces termes. « Je suis venu à Djélibakoro par un arrêté ministériel. Mais, mettre en place une équipe, de façon verbale, c’est ma première fois de le voir. Le gros problème, c’est l’affaire du recouvrement du marché hebdomadaire. Ils font le recouvrement pour se partager les fonds. Ils sont en train de manœuvrer pour me barrer la route. Et c’est le préfet de Kankan et certains complices de Djélibakoro. Le jour où je vais avoir un arrêté ministériel m’enlevant, je vais quitter. Les sages sont corrompus, le village est divisé », a-t-il laissé entendre.
Affaire à suivre !
De Siguiri, Koutoubou Condé pour Guineematin.com
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