« Dans 3 ans, la Guinée produira autant de riz qu’il faut pour nourrir sa population », annonce le ministre Mamoudou Nagnalen Barry

Mamoudou Nagnalen BARRY, ministre de l'Agriculture et de l'élevage

« La Guinée va toujours importer du riz, nous ne souhaitons pas férocement que cela puisse s’arrêter. La grande question est à quand la Guinée aura un solde commercial agricole positif. Donc, nous nous pouvons exporter un riz d’une qualité X et importer un riz d’une qualité Y. La Chine qui est un grand producteur de riz aujourd’hui importe le riz ! Tout le monde importe le riz… Il ne faut pas que les gens s’attendent qu’un jour qu’il n’y ait pas de riz importé sur le marché. On en trouvera toujours, c’est normal et c’est partout… », a notamment indiqué le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, Mamoudou Nagnalen Barry.

C’était lors d’une conférence de presse qu’il a animé hier, vendredi 07 juillet 2023, au cours de laquelle il a abordé plusieurs questions. Parmi elles, les importations de tracteurs, de vaches laitières, la disponibilité dans le pays de semences pour le maraîchage entre autres. Une occasion pour le patron de ce ministère très important d’échanger avec les journalistes sur ce qui y est fait, rapporte Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Face aux professionnels des médias, Mamoudou Nagnalen Barry a indiqué que son ministère depuis 2022 a connu une hausse de son budget (fonctionnement et investissement) de plus de 200%, partant donc d’environ 600 milliards à plus de 1 900 milliards de francs guinéens. Cette augmentation permet notamment la mise en place de la refondation verte prôné par le département et orientée sur 5 axes que sont : l’accès à la mécanisation, l’accès aux intrants, l’accès à l’information à travers le conseil agricole, l’accès aux infrastructures et l’accès aux financements.

En matière d’agriculture, même si la priorité des autorités est de produire une grande quantité de riz pour la Guinée, le ministre souligne que le pays va toujours en importer.

« La Guinée va toujours importer du riz, nous ne souhaitons pas férocement que cela puisse s’arrêter. La grande question est à quand la Guinée aura un solde commercial agricole positif. Donc, nous nous pouvons exporter un riz d’une qualité X et importer un riz d’une qualité Y. La Chine qui est un grand producteur de riz aujourd’hui importe le riz ! Tout le monde importe le riz… Il ne faut pas que les gens s’attendent qu’un jour qu’il n’y ait pas de riz importé sur le marché. On en trouvera toujours, c’est normal et c’est partout. Donc, aujourd’hui, la Guinée, deuxième producteur de riz en Afrique de l’Ouest, importe encore le tiers de sa consommation. Nous produisons beaucoup ne veut pas dire que notre production suffit pour nourrir nos populations. Dans le court terme, nous estimons que si nous continuons ce rythme-là, dans 3 ans, la Guinée produira autant de riz qu’il faut pour nourrir sa population », a-t-il fait savoir, réitérant que cela n’empêchera pas l’importation de cet aliment de base en Guinée.

Et, pour favoriser la productivité du riz mais également d’autres cultures, le ministère projette d’avoir mille engins agricoles dont cinq cent tracteurs. Quant aux autres intrants comme l’engrais, selon le ministre, un grand stock est disponible, revendu au prix de 300 000 francs guinéens. Et, des dispositions sont prises pour éviter qu’il ne soit revendu plus cher.

Parlant d’autres cultures, Mamoudou Nagnalen Barry a annoncé l’arrivée prochaine d’un bateau de maïs en Guinée. Il faut rappeler que le maïs est une des matières utilisées pour fabriquer les aliments qui nourrissent les poules. L’objectif visé avec l’acheminement de ce bateau de maïs est de diminuer le prix du poulet local, qui est sérieusement concurrencé par le poulet de chair importé.

Mamoudou Nagnalen BARRY, ministre de l’Agriculture et de l’élevage

« Nous avons grand espoir que cette année la production du maïs va fortement augmenter pour que les importations de maïs baissent l’année prochaine. Mais, en attendant d’augmenter fortement la production de maïs, nous avons trouvé une solution alternative qui est d’importer le maïs. Pour la première fois en tant que ministère, nous allons importer un bateau de maïs. Nous estimons qu’il est injuste d’importer plusieurs grands bateaux d’engrais pour la production végétale et ne pas pouvoir faire venir un seul petit bateau de maïs pour la production animale », a-t-il dit.

Pour le maraîchage, des semences ont été achetées et stockées à travers le pays, selon le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, qui assure que beaucoup d’argent est investi dans ce secteur aussi.

« On a acheté des produits et des semences pour plus de 80 000 hectares pour le maraîchage. On a de la semence de maraîchage dans toutes les préfectures de la Guinée (aubergine, tomate, gombo, etc) », a-t-il affirmé.

En ce qui est concerne le bétail, plusieurs types sont en train d’être importés pour une plus grande productivité au niveau de la viande et du lait.

« Ces animaux produits par les guinéens, qui sont de la race ndama, n’ont pas assez de viande. Vous voyez nos animaux, quand ils sont vraiment grands, c’est 200 kg, on est tous impressionnés pendant que les animaux dans d’autres pays, il y a des zébu qui font 300, 400 kg. Donc, nous sommes en train de voir comment migrer vers les animaux qui peuvent nous donner 500 kg. Et, pour cela, il n’y a pas 1000 chemins, il faut importer d’abord les races exogènes et faire de l’insémination artificielle. Aujourd’hui, au niveau de l’État, il y a un appel d’offres qui a été fait pour importer les races exogènes pour la viande et pour le lait. Parce que nos animaux font aussi à peine 5 litres de lait par jour, alors que les races exogènes (montbéliardes et autres) peuvent faire 15, 20 jusqu’à 25 litres par endroit de lait par jour. Là où nous parlons, il y a un bateau qui est sur la mer en train de nous faire venir 170 Montbéliardes qui vont faire du lait. Nous ciblons 500 au moins cette année », a révélé le ministre Barry, ajoutant que 500 chèvres, qui peuvent avoir 100 kg, seront également importées mais aussi des porcs.

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com 

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