Marcel sur la journée du 28 septembre 2009 : Dadis était incontrôlable 

Capitaine Marcel Guilavogui

Comme annoncé précédemment par l’équipe de Guineematin.com déployée au tribunal criminel de Dixinn, ce lundi 10 juillet 2023, le Capitaine Marcel Guilavogui, l’un des principaux accusés dans le massacre du 28 septembre, continue de déposer pour seconde fois depuis l’ouverture du procès en septembre 2022.

« Je suis venu au salon. J’ai entendu un grondement. C’est Dadis qui parlait à sa garde parallèle. Qu’est-ce que vous faites ici? Le Colonel Thiegboro est sur le terrain. Il dit que ça ne va pas. Il faut les mater. Les opposants là sont qui ? Je vais aller  les sensibiliser. Il était incontrôlable. Je suis allé réveiller Toumba pour lui dire de venir puisque le Président est dans tous ses états. Il s’est levé pour venir dans la chambre du Président. C’est Mohamed Condé Escobar qui était le commandant du salon. Même lui, il a failli avoir des problèmes avec la garde parallèle…

Du vivant de mon père qui est un gendarme à la retraite, il m’a accompagné le rendre visite. Il était malade et paralysé. Il a dit à Dadis qu’il sera Président après le Général Lansana Conté… », a confié Marcel Guilavogui.

Selon l’accusé, après ce bref passage dans la chambre du Président Dadis, il est parti chez son papa le rendre visite à cité Panivale du camp Alpha Yaya Diallo. Plus loin, il dira avoir aperçu le cortège présidentiel sortir avec Dadis pour aller vers la ville.

« Après cela, j’ai quitté le Président Dadis pour aller à la cité Panivale. J’étais auprès de mon papa, sur la bretelle, j’ai vu un cortège qui quittait le camp pour la ville. Je croyais que c’est Dadis qui était dans la voiture. J’ai dit Dadis, Dadis…mon père l’écoutait et il m’a dit mon fils, tu dois partir puisque tu sais que tu es un élément clé de la garde de Dadis. J’ai vu ensuite Ibrahima Sory Ousmane Soumah dit Thuram, qui est mort à l’hôpital Sino-guinéen.

Je lui ai demandé, il est parti avec qui ? Il me dit Makambo. J’ai demandé si tu va vu Toumba. Il me dit que celui-ci l’a suivi après. Après cela, je l’ai suivi. J’ai dit que je vais rejoindre le Président et toi tu vas aider mon papa pour sa toilette. J’ai pris la route de l’autoroute pour rejoindre le Président. Ce n’est pas la première fois qu’il quitte sans son cortège. La preuve est que le jour du coup, le Président Abdoulaye Wade était au Palais du peuple. C’est dans un talkie walkie que le Commandant Toumba a appris ça. Ce jour, j’ai fait mon premier accident. La voiture était irréparable. Arrivé au Palais, on a trouvé Makambo et Thiegboro qui occupaient la place. Il les a dégagé. Le Président Dadis Camara jouait un rôle Machiavel. C’est grave », estimé l’accusé.

Il en veut pour preuve des sorties incontrôlables de son ancien patron, à ses visites à Bambéto et ailleurs.

« Même à Bambéto, il est allé sans nous. C’est sur place qu’on la retrouvé…

Le Président Dadis Camara pouvait sortir par la porte d’arrière », révèle Marcel Guilavogui.

Après plus de trois heures de déposition 11h 14h 30), Marcel Guilavogui a fait sa seconde déposition sans donner suffisamment de preuves de ses déclarations, soutenant n’avoir vu aucun membre de la garde présidentielle au stade, le jour du massacre.

« J’ai reconnu personnellement au stade le Commandant Toumba, le Colonel Thiegboro, Makambo et Beugré avec sa hache accrochée. Je n’ai vu aucun élément du salon au stade. Le Président Dadis Camara n’a qu’à prendre ses responsabilités et dire la vérité ».

Finalement, c’est à 14 heures 30′ que le Président du tribunal a suspendu la séance pour quelques temps.

À suivre !

Mohamed Doré et Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél: 628089845

Facebook Comments Box