Massacre du 28 septembre 2009 : « tout était planifié pour me tuer, si je déclarais la vérité sur Dadis »

Capitaine Marcel Guilavogui

Comme annoncé précédemment, le capitaine Marcel Guilavogui est devant le tribunal criminel de Dixinn (délocalisé à la Cour d’appel de Conakry) ce lundi, 10 juillet 2023, pour faire une nouvelle déposition dans le dossier du massacre du 28 septembre 2009 au stade de Conakry. Et, devant cette juridiction de première instance, il tente de jeter en pâture un de ses coaccusés, le capitaine Moussa Dadis Camara, ancien président de la Transition guinéenne et ex-président du CNDD.

En tout cas, à la barre depuis ce matin, il a accusé Dadis Camara d’avoir planifié le massacre du 28 septembre 2009. Et, pour justifier son silence jusque-là dans cette affaire, Marcel Guilavogui a dit avoir voulu sauver sa vie et celle de sa famille.

« Pour la manifestation de la vérité, pour éclairer tous en aidant cet auguste tribunal criminel à apprendre et à comprendre qui sont les véritables responsables de ce malheureux événement du 28 septembre 2009, et pour contribuer à consoler les victimes qui sont nos frères, nos mamans dans la vérité, pour une paix durable et pour l’histoire de notre beau pays, je prends la parole en ce jour pour plusieurs causes. Beaucoup vont être étonnés, (…) mais j’ai gardé ce silence pour voir l’image de chacun des accusés, comment ils vont se comporter face au peuple… J’ai gardé le silence à cause de ma stratégie depuis mon arrestation le 31 mars 2009 au camp Alpha Yaya Diallo par la gendarmerie du PM3 pour sauver ma vie et ma petite famille. Parce que tout était planifié pour me tuer, comme ils ont assassiné d’autres, si je déclarais la vérité. Car, il y avait toujours des gens qui étaient au service de l’Etat, surtout pro-président Dadis, qui suivaient la situation du 28 septembre. Un militaire doit être stratège pour se sauver et sauver d’autres. Ici, à la barre, lors de ma première comparution, pourquoi je n’ai rien dit ? Au PM3 où j’ai reçu des tortures, j’ai vu l’atmosphère. Si je parlais un seul mot concernant le capitaine Moussa Dadis Camara, même mon corps allait être comme ceux que nous sommes en train de chercher aujourd’hui », a-t-il déclaré.

Mohamed Guéasso Doré pour Guineematin.com

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