Mamadou Djouldé Bah violemment battu par Demba Cissé et Fodé Cissé : « ils voulaient me tuer »

En détention depuis le 21 juin 2023, Demba Cissé et Fodé Cissé ont comparu ce mardi, 11 juillet, devant le Tribunal correctionnel de Dixinn dirigé par le président Ousmane Simankan. Ils sont poursuivis pour coups et blessures volontaires, de voie de fait. Et, à la barre, les prévenus n’ont pas nié les faits à eux reprochés, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Devant cette juridiction de première instance, les prévenus ont justifié leurs agissements par une confusion. Ils expliquent avoir confondu la partie civile à un voleur, d’où leur action. Une déclaration rejetée à bloc par Mamadou Djouldé Bah, Cambiste et victime dans cette affaire. Pour lui, Demba Cissé et Fodé Cissé avaient l’intention de lui ôter la vie.

« J’avais un manteau, parce qu’il pleuvait. On ne pouvait pas me reconnaître, mais ils pouvaient demander c’est qui. Quand ils sont venus vers moi, je quittais à la prière, j’ai dit : si tu me touches, en leur pointant du doigt ! Ce qui ne les a pas arrêtés. Car, après, Demba Cissé m’a frappé avec un fer 10 sur la tête. J’ai crié : Sadjo, on m’a tué. Elle (Sadjo) est mon épouse. J’ai essayé de m’enfuir, puisque j’ai compris qu’ils voulaient me tuer, mais je suis tombé dans le caniveau. J’ai même bu son eau a 5 cinq reprises. Ils m’ont trouvé là-bas aussi pour m’administrer des coups. C’est Dieu qui m’a sauvé ce jour. Il y avait du sang partout. Ils m’ont frappé plus de 15 coups. C’est un menuisier qui leur a dit : vous allez le tuer, il est le propriétaire d’ici. A moins cinq ils ne m’ont pas tué. S’ils s’étaient trompés de personne, alors ils avaient l’intention de le tuer. Je ne connais pas ces gens, mais eux disent qu’ils me connaissent. C’est après l’acte que la femme de l’un d’eux est venue me demander pardon. Moi ce que je veux demander au Tribunal c’est de faire appliquer la loi prévue pour des personnes qui veulent assassiner quelqu’un. Même un chien enragé on ne peut pas lui donner des coups pareils », a-t-il expliqué.

Par ailleurs, Mamadou Djouldé Bah a énuméré une mosaïque de dépenses qu’il a effectuées pour ses soins.

« Pour le scanner, j’ai payé 250 000 GNF, la radio à 250 000. J’ai payé deux fois pour le plâtre. D’abord, dans un premier temps, j’ai donné 500 000, mais c’était trop lourd. Alors, les médecins m’ont dit qu’ils avaient plus léger. Là aussi j’ai payé 500 000 pour ce plâtre qui se trouvait être grand et j’ai dû l’enlever pour aller attacher chez des guérisseurs traditionnels où j’ai payé 350 000. Pour coudre ma tête, là où j’ai reçu le premier coup, j’ai payé 250 000. À la gendarmerie, on m’a demandé 600 000. Chez le médecin légiste, j’ai payé 50 000. Par contre, pour les médicaments, j’ai oublié combien j’ai dépensé. Donc, ça, je pardonne, parce que je ne peux dire ici un prix exorbitant. Il y a les frais pour l’avocat aussi… C’est après l’acte là que les voisins m’ont dit qu’ils (les prévenus) logeaient à côté, dans le même quartier et que la femme de l’un d’entre eux vient puiser de l’eau chez moi », a-t-il dit.

Pour le ministère public, il y a lieu de requalifier les faits poursuivis dans cette affaire. « Les prévenus qui sont ici sont munis d’armes, ils avaient une intention de donner la mort. Nous vous demandons de vous déclarer incompétent », a dit le procureur Mamadou Hady Diallo.

De son côté, la défense soutient qu’il y a juste eu erreur de personne.

« Les prévenus ont dit qu’ils ont cru que c’était leur voleur. Et, ce jour effectivement, la voiture de mes clients a été touchée. Il n’y a pas eu préméditation, il n’y a pas eu de volonté de faire du mal. Il n’y a pas de preuve pour requalifier les faits », a-t-il indiqué.

Soutenant la demande formulée par le parquet, l’avocat de la partie civile invite à son tour le tribunal d’examiner cette demande de requalification. « Il y avait une intention délibérée de le tuer », a affirmé l’avocat de la partie civile.

Finalement, le tribunal a rejeté cette demande du parquet et a renvoyé l’affaire au 25 juillet 2023 pour les réquisitions et plaidoiries.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

Tel : 628 28 61 19

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