Kouriah (Coyah) : Ibrahima Baldé, tué dans un conflit domanial, inhumé à Wouroundou 2

Ibrahima Kalil Baldé, le garçon de 7 ans qui avait été tué le 30 mai dernier suite à un conflit domanial, a été inhumé dans l’après-midi d’hier, dimanche 16 juillet 2023, à Kouriah, dans la préfecture de Coyah. Après la levée du corps dans la matinée à l’hôpital Ignace Deen suivi de la prière funèbre à la mosquée à 14 heures, le corps de l’enfant a été escorté par une foule compacte vers le cimetière. Parents et autorités de la localité réclament justice dans ce meurtre, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Âgé de 7 ans à peine, Ibrahima Kalil Baldé a été fauché le 30 mai dernier à Wouroundou 2, dans la commune rurale de Kouriah par un pick-up de la gendarmerie, venu exécuter une décision de justice dans ladite localité. Quelques heures après l’accident, le jeune garçon a succombé à ses blessures. Chose qui a provoqué l’ire des habitants de ce secteur.

Réconforté par la mobilisation des voisins et des autorités à ses côtés, Mamadou Saliou Baldé, père biologique de l’enfant décédé, a remercié tous ceux qui ont assisté à l’enterrement. Toutefois, il dit n’avoir pas pardonné aux auteurs de la mort de son enfant et souhaite que justice soit rendue.

Mamadou Saliou Baldé, père de la victime

« D’abord, je salue tout ce beau monde qui n’a jamais cessé de nous apporter leur soutien depuis le début de la commission de cet acte. Je remercie tous ceux qui ont effectué le déplacement. En plus, je prie le bon Dieu qu’il pardonne l’enfant et qu’il nous pardonne nous tous qui sommes là. J’ai pardonné pour Dieu qui m’a prêté cet enfant et qui l’a repris, mais je ne pardonnerai pas jamais à ceux qui ont ôté la vie à mon enfant. Parce que là où ils devaient exécuter leur décision, ce n’est pas là-bas qu’ils sont allés. Cet enfant est né dans cette concession, jusque-là il n’avait aucun problème. Moi je n’ai jamais été saisi d’une quelconque décision de justice auparavant. Ce jour, moi je n’étais même pas à la maison quand ils sont venus. J’étais revenu prendre quelque chose que j’avais oublié quand j’ai trouvé les gendarmes devant ma cour. Je leur ai demandé pourquoi ils étaient là, ils m’ont dit que c’est pour l’exécution d’une décision de justice. J’ai demandé quelle décision ? Ils ont dit qu’ils allaient tous nous dégager des lieux », a expliqué le père de la victime.

Après avoir rendu grâce à Allah, Elhadj Mohamed Bangoura, maire de la commune rurale de Kouriah, a qualifié le meurtre de l’enfant de regrettable. Mais par contre, il promet d’œuvrer pour le maintien de la paix dans sa commune en attendant de trouver une issue.

Elhadj Mohamed Bangoura, maire de la commune rurale de Kouriah

« Ce qui s’est passé est triste et regrettable. Nous prions que Dieu ait son âme au paradis. Moi, je suis le maire de la commune rurale de Kouriah. Et ce problème relève du pouvoir judiciaire. C’est le procureur de Coyah qui s’occupe de ce dossier. C’est lui-même qui nous a autorisés à faire l’inhumation de l’enfant aujourd’hui. Entre-temps, nous, nous sommes avec la famille éplorée. La population, quant à elle, est sensibilisée, nous avons même demandé une rencontre après l’inhumation, on a demandé à tous les sages de se réunir pour qu’ensemble nous puissions trouver solution à ce conflit », a-t-il fait savoir.

Elhadj Amadou Diallo, chef secteur de Wouroundou 2

Elhadj Amadou Diallo, chef secteur Wouroundou 2, a regretté la situation inhumaine dans laquelle cette décision de justice a été exécutée par les forces de l’ordre. « C’est très déplorable de voir cet enfant mourir de la sorte. Même si ceux qui ont fait cet acte étaient munis d’un ordre de mission, ils devraient savoir là où ils devaient exécuter cette décision de justice. Parce que là où ils ont tué l’enfant est différent de là où ils devaient aller. Pour ça, nous souhaitons que le gouvernement tranche. Parce que quand tu es mandaté dans une mission, tu dois savoir d’où tu viens et où tu dois aller. Ils sont venus s’en prendre aux habitations dans les secteurs Wouroundou 1 et 2 ; or, dans leur ordre de mission, il était écrit le secteur Dabo. En tout cas, selon le document qu’on a reçu ici, c’est à Dabo qu’ils étaient censés aller. Donc, nous demandons que réparation soit faite. Nous sommes en saison hivernale, les portes et fenêtres de mes concitoyens sont arrachées pendant qu’il y a les moustiques et même les serpents qui se promènent et qui mordent les gens ici. Il y a 100 et quelques bâtiments qui sont touchés dans cette opération », a-t-il fait savoir.

Selon l’association des habitants de Wouroundou 2 et le chef secteur, à date, leur avocat a porté plainte. « Nous avons porté plainte contre les présumés auteurs et nous attendons la suite des enquêtes déjà entamées par la gendarmerie. Nous souhaitons vraiment que justice soit faite dans cette affaire », Elhadj Amadou Diallo.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tél. : 626-66-29-27

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