Origine, création de la commune rurale de Gongoret (Mamou) : Amadou Diouldé Péty dit tout à Guineematin

Amadou Diouldé Petty Diallo, maire de la commune rurale de Gongoret

La création de la localité de Gongoret, dans la préfecture de Mamou, date de près de 5 siècles. Selon nos informations, elle a été fondée par un certain Mama Foula, éleveur peul. Elle a connu de profondes mutations à travers les guerres saintes avant d’être un foyer islamique. Avec l’arrivée des colons blancs dans le sol guinéen, elle a franchi des échelons.

A l’accession à l’indépendance de notre pays en 1958, Gongoret est devenue un arrondissement le 1er juin 1977. Elle sera ensuite érigée en sous-préfecture en 1984, puis en Commune rurale de développement (CRD) en 1991, a appris sur place Guineematin.com à travers son envoyé spécial.

Amadou Diouldé Péty Diallo, enseignant à la retraite, né dans le village de Péty, relevant du district de Gongoret centre, interrogé par notre reporter, est revenu sur beaucoup d’aspects liés à la sous-préfecture.

Guineematin.com : monsieur le maire, présentez-vous à nos lecteurs et téléspectateurs.

Amadou Diouldé Péty Diallo : je suis enseignant à la retraite et maire de la CR de Gongoret, domicilié à Péty, dans la commune rurale de Gongoret, préfecture de Mamou. Je suis né dans le village de Péty en 1955, district Gongoret centre. Je suis le fils de feu Elhadj Amadou Tidia et Thierno Djeinabou Diallo. J’ai fréquenté d’abord l’école primaire de Moukké de 1964 à 1970, qui est la première école de Gongoret. En 1970 j’ai obtenu mon examen d’entrée en 7ème année. J’ai fait le collège au temps des CER (Centre d’enseignement révolutionnaire) dans la sous-préfecture de Timbo. En 1973, j’ai transféré à Mamou pour continuer le collège et le lycée. En 12ème année, après le bac, on m’a orienté à l’Ecole normale d’instituteurs (ENI) de Kinkon à Pita. De 1978 à 1981, je suis sorti comme instituteur adjoint (IA). Je fus engagé à la fonction publique en qualité d’enseignant titulaire en octobre 1981. En 2012, j’ai été nommé sous-préfet adjoint à Gongoret. De 2015 à 2017, on m’a nommé sous-préfet titulaire   à Porédaka où j’ai pris ma retraite. J’ai pris ma retraite en 2015. Je suis revenu au village. Lors des élections communales de février 2018. Je me suis présenté et j’ai été élu comme maire de la commune rurale de Gongoret et ça continue.

Guineematin.com : faites-nous un bref rappel historique de la sous-préfecture qui vous a vu naître, de son évolution…

Amadou Diouldé Péty Diallo : le nom Gongoret a pour origine un arbre sauvage qui donne des fruits comestibles « Gongohi ». Thiouko Gongohi en Pular. Pour certains, le nom Gongoret est tiré du mot d’un « buisson ou arbres touffus » très effrayant dont la pénétration est très difficile. On dit Ka Gongoré en Pular. Le nom de Gongoret est venu comme ça et ce buisson effrayant se situe à l’Est du village. On dit généralement en Pular Fitâré Hulbhinîdhé (un buisson effrayant).

Guineematin.com : la sous-préfecture de Gongoret a été fondée en quelle année et qui fut le fondateur ?

Amadou Diouldé Péty Diallo :  la sous-préfecture de Gongoret a été fondée vers le 16ème siècle, un peu avant la création du Fouta théocratique. Le village de Gongoret a été fondé par un peul musulman du nom de Mama Foula. Pour la première fois, il s’est installé à Parawol qu’on appelle communément Parawol Mama Foula où se trouve même sa tombe au cimetière précisément. C’est le plus grand cimetière de Gongoret parce que même les gens d’alors qui mouraient vers le Kollen et autres, on les envoyait là pour l’inhumation. Par après, Mama Foula est venu s’installer définitivement à Gongoret où il a donné naissance à 6 enfants qui sont Mama Ciré, Mama Thierno ou Thierno Yéro et Mama Alpha Pathé ; ensuite Alpha Amadou, Alpha Issiagha et Thierno Youssouf. Parmi ces 6 enfants, trois sont restés à Gongoret à savoir Mama Ciré (l’aîné), Mama Thierno ou Thierno Yéro et Mama Alpha Pathé. Les 3 autres sont partis, notamment Alpha Amadou qui est parti s’installer à Kankalabé (Dalaba) ; Thierno Youssouf est allé s’installer à Timbi Madina (Pita) et Alpha Issiagha qui est allé s’installer à Maci. Il a créé le village de Gongoré, appelé actuellement Gongoré Maci. Mais il vient de Gongoret. Souvent, on l’appelle Gongoré Maci pour le différencier de Gongoret Mamou. Les deux sont de même père et même mère. Il y a aussi les descendants de Mama Ciré qui se trouvent un peu partout dans le Fouta, notamment à Kourako dans la sous-préfecture de Mafara (Dalaba), à Dinguiraye. Ce comme ceux de Mama Alpha Pathé qu’on retrouve à Dabola. Il a créé le village de Gongoré qui est devenu actuellement Gongoré Maci. Mais il vient de Gongoret, il est allé là-bas créer Gongoré. Donc, Gongoré Maci vient de Gongoret Mamou.  Les deux sont de même père et même mère. Ce sont eux qui constituent la famille de Dialloyanké de Gongoret, de Kankalabé et de Gongoré Maci. Les descendants de Thierno Youssouf sont appelés les Dialloyanké de Timbi Madina. Les descendants de Thierno Amadou sont appelés les Dialloyanké de Kankalabé. Maintenant, les descendants d’Alpha Issiagha qui a créé le village de Gongoré, sont appelés les Dialloyanké de Gongoré Maci. Tous ces descendants ont pour grand-père Mama Foula de Gongoret Mamou. Après maintenant, il y a les descendants de Mama Ciré qu’on peut trouver un peu partout dans le Fouta, notamment vers Kourako dans la sous-préfecture de Mafara (Dalaba), à Dinguiraye là-bas. C’est comme ceux de Mama Alpha Pathé, il y en a qui sont à Dabola et un peu partout dans le Fouta. Cependant, ils ont tous eu des enfants célèbres qui ont participé à l’implantation de l’islam au Fouta Djallon. Mais le plus connu parmi eux c’est le fils de Thierno Yéro du nom d’Alpha Mamoudou communément appelé Karamoko Alpha mo Gongoret qui a participé à la guerre de Talansan, parce que même lorsqu’on partait à la guerre, on a même un village à côté ici qui s’appelle N’diré, en allant à Parawol Sannarâbhé. C’est là-bas qu’habitait Thierno Yéro, le père de Karamoko Alpha où l’on rassemblait les troupes des fois pour aller faire la guerre de Talansan en distribuant les armes et les vivres.

Guineematin.com : Est-ce que ce village de N’diré est habité actuellement ?

Amadou Diouldé Péty Diallo : Ce village est là, mais il n’est plus habité parce que généralement, des villages historiques sont souvent victimes de l’exode rural. Ils se sont tous dispersés. Moi je suis descendant de Karamoko Alpha Gongoret.

Guineematin.com : Après la bataille de Talansan, qu’est ce qui s’est passé ?

Amadou Diouldé Péty Diallo : après la guerre de Talansan, les musulmans qui se sont rassemblés ont créé le Fouta théocratique. Comme ils ont vaincu les Peuls Païens, ils se sont rencontrés à Talansan, qui est une rivière située entre la sous-préfecture de Timbo et celle de Kégnéko…

Entretien réalisé par Amadou Baïlo Batouala Diallo pour guineematin.com

Tél : (00224) 628 516 796    

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