2 enseignants titulaires pour 16 écoles à Naboun (Siguiri) : le cri du cœur des contractuels !

Naboun fait partie des sous-préfectures les plus peuplées de la préfecture de Siguiri avec une population estimée à plus de 32 000 habitants. Cette localité frontalière à la République du Mali est frappée par un manque criard d’enseignants titulaires. Sur 27 enseignants répartis en 16 établissements scolaires, seulement 2 sont fonctionnaires. Les 25 autres sont contractuels communautaires. Ces derniers tirent la sonnette d’alarme, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Entourée par une chaîne de montagne, la sous-préfecture de Naboun est située à 85 kilomètres du centre ville de Siguiri. Cette localité est confrontée à une insuffisance d’enseignants titulaires dans les écoles élémentaires. Aboubacar Dansoko, contractuel de l’école primaire 1 de Naboun raconte sa mésaventure.

Aboubacar Dansoko, contractuel de l’école primaire 1 de Naboun

« À chaque rentrée scolaire on fait une assise avec la communauté au cours de laquelle on monte le budget. Si on décide par exemple de nous payer à 800 000 francs guinéens ou à 900 000 francs guinéens par mois, il arrive parfois ou on ne reçoit que le salaire de 6 mois sur 9. Cela nous fatigue beaucoup ici. Le gouvernement nous a promis qu’il allait nous engager dans la fonction publique. À chaque fois on reçoit des circulaires mais jusqu’ici rien n’est fait », a-t-il dénoncé.

Komagan Kamissoko, directeur de l’école primaire 2 de Naboun

À l’image des autres contractuels, Komagan Kamissoko menace de boycotter les cours si rien n’est fait. Parce que le salaire qu’ils reçoivent est insuffisant. « Cette année ça ne va pas ici, parce que l’État a promis qu’il allait nous prendre en charge comme le faisait les parents d’élèves. Au lieu qu’on nous paie les 9 mois, nous n’avons reçu que 3 mois de salaire en raison de 1 000 000 de francs guinéens par mois. C’est vraiment insuffisant. Nous avans constaté l’augmentation du prix des marchandises à tous les niveaux. Chez nous ici par exemple, un sac de maïs coûte 350 000 francs guinéens alors qu’il y a des pères de famille qui peuvent manger un sac de maïs à chaque mois. Si nous restons dans ces circonstances nous préférons abandonner les cours pour aller chercher l’argent autrement pour satisfaire les besoins de nos familles », a alerté le directeur de l’école primaire 2 de Naboun.

La mauvaise prise en charge des enseignants contractuels a impacté sur les résultats de l’examen d’entrée en 7ème année. Sur 125 candidats, seulement 3 ont été déclarés admis dans la sous-préfecture de Naboun. Un résultat très catastrophique qui inquiète les parents d’élèves.

Kaïn Naboun TRAORÉ pour Guineematin.com 

Tel : 00224 621144891 

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