Malgré les efforts consentis par le gouvernement guinéen à travers le Ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, ainsi que les partenaires au développement, les défis restent immenses pour éradiquer le paludisme. Cette période des grandes pluies est propice à cette maladie endémique. Selon le médecin-chef adjoint de la pédiatrie de l’hôpital régional de N’Zérékoré, interrogé ce samedi, 29 juillet 2023, le paludisme tue aujourd’hui plus que le VIH/SIDA.
Dr Alpha Cissé affirme que du 1er janvier au 30 juin 2023, sur les 1056 consultations, pour toutes pathologies confondues, à l’hôpital régional de N’Zérékoré, 880 cas de paludisme grave ont été relevés chez les enfants. Soit 83% de cas, rapporte Guineematin.com à travers ses reporters basés dans la préfecture.
Transmis à l’homme par la piqûre de la trompe de l’anophèle femelle, le paludisme est une infection parasitaire due à un protozoaire, plus précisément un hématozoaire.
« La prévalence du paludisme, en 2010, presque 247 millions de cas ont été enregistrés au niveau mondial ; et 112 millions de cas ont été enregistrés en décès mondiaux, dont les 85% des décès étaient dus au paludisme des enfants de moins de cinq ans. Avec cette fréquence, le paludisme tue plus que le VIH/SIDA. En Guinée plus particulièrement, dans les formations publiques, la part la maladie varie de 34% en 2011 et à 59% en 2008. Selon les annuaires statistiques du Ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, 1 million 189 mille 016 cas ont été enregistrés en 2011.
L’incidence annuelle varie de 87 pour mille en 2007 et 111 pour mille en 2011. Particulièrement à N’Zérékoré ici, au service pédiatrie de l’hôpital régional, du 1er janvier au 30 juin 2023, dans le premier semestre, nous avons fait 1 056 consultations pour toutes pathologies confondues, dont nous avons enregistré 880 cas de paludisme grave chez les enfants. Soit un pourcentage de 83%. C’est pour vous dire davantage que le paludisme est très farouche et tue plus que le VIH/SIDA, surtout les enfants », a laissé entendre Dr Alpha Cissé.
Parlant du mode de transmission du paludisme, Dr Alpha Cissé précise : « C’est une maladie qui est transmise par la piqûre de l’anophèle femelle lors de son repas sanguin. Lorsque l’anophèle vient préalablement infecter une personne saine lors du repas sanguin et il repart piquer une autre personne, elle transmet le germe. Elle prend le sang en récompense, elle envoie ses salives contenant le plasmodium falciparum. Voilà en quelque sorte le mode de contamination ».
Pour prévenir le paludisme, Dr Alpha Cissé médecin-chef adjoint au service de la pédiatrie de l’hôpital régional de N’Zérékoré, explique et donne des conseils. « Les mesures de prévention sont multiples. Actuellement, il y a trois volets que nous devrions essayer de mettre en œuvre. Premièrement, la lutte vectorielle, c’est-à-dire, il faut des actions pour lutter contre les vecteurs en faisant quoi ? Aménageons notre environnement de vie en détruisant les sites larvaires, la propreté de l’environnement ; là où les larves peuvent se développer, il faut les détruire. Ce sont ces larves vectorielles de l’anophèle femelle qui se développent pour venir piquer les gens. C’est lui l’hôte, le vecteur principal.
Deuxièmement, l’utilisation des moustiquaires imprégnées, ça limite leur fréquence chez les personnes saines et il faut aussi prendre des mesures de protection individuelle. Mettre les grillages au niveau des fenêtres et des portes pour limiter la rentrée des moustiques. Troisièmement, il faut utiliser des insecticides. Et actuellement, il y a des produits qu’on utilise pour la pulvérisation des maisons contre les moustiques. La sémio-prophylaxie qui est une prévention chez les femmes enceintes. En donnant des antipaludiques comme la sulfadoxine, pyriméthamine un comprimé par jour, ça protège les femmes durant leur période de grossesse et l’octroi des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action », a fait savoir Dr Alpha Cissé.
De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah et Cécé Gbamou pour Guinematin.com
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