Procès du gendarme Ibrahima Baldé : l’affaire renvoyée au 9 octobre pour la comparution des parties civiles

Ouvert le 16 juin dernier, le procès de l’adjudant-chef Ibrahima Baldé s’est poursuivi ce lundi, 31 juillet 2023, devant le tribunal criminel de Dixinn. Ce gendarme est accusé de « meurtre, atteinte à la vie, coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».

La présente audience devait être consacrée à l’audition des parties civiles (Alhassane Diallo, Mariama Benthé Diallo…), mais à cause de l’absence de celles-ci dans la salle d’audience, le tribunal a renvoyé l’affaire au 9 octobre prochain pour la comparution des parties civiles et la suite des débats, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dès l’ouverture de l’audience, le président Amadou Sy a appelé les parties civiles, Abdoulaye Barry, Alhassane Diallo et Mariama Benthé Diallo de venir à la barre pour faire leur déposition. Mais, ces trois parties civiles n’étaient pas présentes dans la salle d’audience. Face à ce constat, Me Thierno Souleymane Baldé, avocat de la partie, a pris la parole pour demander au tribunal d’attendre ses clients ou de renvoyer le dossier à la fin de l’audience. Mais, le procureur Mamadou Hady Diallo a rappelé au tribunal que c’est la troisième fois que ce dossier est renvoyé pour les mêmes motifs.

« Nous, nous voulons vraiment évoluer dans ce dossier. Si l’avocat nous rassure que les parties civiles seront là, on peut mettre l’affaire à la fin de l’audience. Au cas échéant, nous vous demandons de renvoyer le dossier à la prochaine audience », a dit le procureur.

Aussitôt, maître Thierno Souleymane Baldé a repris la parole pour rappeler au tribunal que le chef hiérarchique de l’accusé doit venir faire sa déposition à la barre pour éclairer la religion du tribunal.

« J’aimerais bien que les parties civiles elles-mêmes viennent ici pour déposer. Ensuite, je vous rappelle qu’à l’ouverture de cette audience, j’avais sollicité la comparution de son chef hiérarchique, Aboubacar Keïta. Si les chefs hiérarchiques ne viennent pas ici pour être entendus, je ne vois pas l’opportunité de la tenue de ce procès. Il faut qu’il comparaisse pour éclairer le tribunal. Il faut que ses supérieurs soient entendus. N’oubliez pas qu’il y a eu trois victimes. Une à Bambéto, l’autre à Koloma et ailleurs. Donc, par rapport au déroulement des faits, il faut entendre leurs témoignages », a sollicité maître Thierno Souleymane Baldé.

Pour répliquer à cette demande du conseil de la partie civile, le procureur Mamadou Hady a dit ne pas être opposé à l’audition des témoins. Mais, il précise qu’il y a d’abord des préalables.

« Nous ne trouvons pas d’inconvénient que les témoins viennent déposer ici. Mais, il y a des préalables. C’est la déposition des parties civiles. C’est le troisième renvoi de ce dossier. Nous ne trouvons pas d’inconvénient pour un renvoi ultime pour la comparution des parties civiles et son chef hiérarchique qui était sur les lieux. Nous ne nous opposons pas », a-t-il dit.

De son côté, l’avocat de la défense, maître Joseph Sovogui, estime qu’il y a un désintéressement de la partie civile dans cette affaire. Il s’oppose à tout renvoi et sollicite au tribunal la mise en liberté de son client jusqu’à la prochaine audience.

« Je ne vois pas les raisons de ce renvoi. Ça, c’est un désintéressement de la partie civile. Qu’on nous permette quand même d’évoluer. On ne peut pas continuer à renvoyer ce dossier alors que mon client est détenu, il est en prison. Je vous demande d’ordonner les réquisitions et plaidoiries dans cette affaire. Et si vous allez renvoyer cette affaire, je vous demande de l’accorder une liberté conditionnelle jusqu’à la prochaine audience », a-t-il sollicité.

Finalement, le tribunal a rejeté la demande de mise en liberté et a renvoyé l’affaire au 9 octobre 2023 pour la comparution des parties civiles et éventuellement les réquisitions et plaidoiries.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel : 620 589 527/664 413 227

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