La situation sociopolitique qui prévaut au Sénégal suscite des débats tant au pays de Macky Sall qu’à l’étranger. L’inculpation suivi du placement sous mandat de dépôt de l’opposant Ousmane Sonko a entraîné des scènes violences qui ont coûté la vie à deux personnes. Comme si cela ne suffisait pas, les autorités ont annoncé la dissolution du Pastef, le parti du leader de l’opposition sénégalaise. Interrogé sur cette situation par un reporter de Guineematin.com ce mardi, 1er août 2023, Mamadou Baadiko Bah, président de l’Union des forces démocratiques (UFD), a tiré à boulets rouges sur Ousmane Sonko dont il raille le panafricanisme.
D’entrée, Baadiko Bah salue les actions réalisées par l’actuel président Macky Sall. « La situation au Sénégal, nous observons les évènements, on voit des similitudes avec ce que nous connaissons en Guinée. Mais, il n’en demeure pas moins que le Sénégal a été le premier pays francophone en Afrique à avoir une alternance à la tête du pouvoir avec Léopold Senghor qui avait cédé le pouvoir à Abdoul Diouf et de façon pacifique. Le Sénégal a été le premier à avoir appliqué le multipartisme. Et ils ont une culture démocratique dont l’équivalent n’existe pas ailleurs. Mais aujourd’hui, ils ont énormément des problèmes. Nous ne sommes pas des avocats du système de Macky Sall, mais il faut dire qu’il a réalisé des choses extraordinaires, que ça soit pour la paysannerie, que ça soit les infrastructures et autres. Beaucoup devraient y aller en prendre des leçons », dit-il.
Pour ce qui est de l’opposant Ousmane Sonko et de ses partisans, le président de l’UFD n’y va pas d’une main morte. « Lorsqu’on entend aujourd’hui le cas de monsieur Ousmane Sonko, qui se déclare panafricaniste, dont la première réaction est de brûler l’université Cheick Anta Diop, brûler les œuvres de Cheikh Anta Diop, le plus panafricaniste, celui qui a rendu à l’Afrique son histoire et on trouve que l’urgence, c’est d’aller brûler cette université ? Nous voulons nous libérer, mais on commence par brûler le savoir pour ramener les gens à l’illettrisme, ramener les gens à l’obscurantisme et dominer par la terreur.
Je rappelle qu’au Sénégal, monsieur Ousmane Sonko et ses partisans ont brûlé des magasins qui appartiennent à des sénégalais, ils ont brûlé des bâtiments publics et privés. En plus, il faut voir, c’est monsieur Ousmane Sonko qui a appelé l’armée sénégalaise à sortir de sa réserve normale pour prendre le pouvoir, pour que le Sénégal prenne le chemin d’instabilité des autres pays. Voilà un patriote, un libérateur qui dit qu’il faut que l’armée prenne le pouvoir. On espère que le peuple sénégalais va trouver le chemin réellement pour résoudre ses problèmes internes. Sinon, ils ont des centaines de milliers de jeunes diplômés qui sont au chômage. Et c’est tout ça qui alimente la rue », assène M. Bah.
Malgré tout, Mamadou Baadiko Bah salue la décision de Macky Sall de ne pas briguer un troisième mandat. Il considère cette décision comme un exemple avant d’exprimer son espoir que le Sénégal retrouvera ses marques et continuera sa marche vers un avenir meilleur. « On ne sort pas du schéma que vous connaissez à Conakry où les jeunes, tous les jours, ils sont dans la rue qu’on les appelle à manifester ou qu’on ne les appelle pas. Ils trouvent tout seuls les raisons. Puisqu’ils n’ont rien à faire. Donc, c’est le système injuste des élites corrompues qui ne se consacrent qu’à piller les ressources de l’Etat.
C’est ça le réel problème. J’espère que le Sénégal retrouvera ses marques. Et on rappelle que Macky Sall a été celui qui a déclaré ses biens. Alors que chez nous en Guinée, nous qui avons ça dans la constitution, aucun président guinéen n’a jamais déclaré ses biens. Et lui, il l’a fait. Macky Sall a surpris ses pires ennemis et ses amis en renonçant à se présenter pour à un 3ème mandat. Voilà un exemple auquel on ne s’attendait même pas. Tellement qu’en Afrique on croit que le pire est certain », a laissé entendre le président de l’UFD.
Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com
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