Conakry : trois Ivoiriens et un Guinéen arrêtés pour enlèvement, séquestration, torture

La direction centrale de la police judiciaire, à travers sa division Interpol, a présenté à la presse ce mercredi, 2 août 2023, quatre individus dans les locaux de la direction de la police judiciaire. Ces suspects sont accusés d’un chapelet d’infractions dont enlèvement, séquestration et torture. C’est un coup de filet réussi par les agents d’Interpol. Les suspects ont reconnu en partie les faits qui leur sont reprochés, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

En prenant la parole pour la circonstance, le commissaire divisionnaire de police, Bakary Diakité, chef du bureau central Interpol Conakry, a indiqué que ce coup de filet réussi par ses hommes s’inscrit en droite ligne avec la volonté de la direction générale de la police à lutter efficacement contre le grand banditisme dans tout le pays. Il a par ailleurs énuméré les infractions collées à ces accusés.

« En application de la politique de monsieur le directeur général de la police nationale et de la direction centrale de la police judiciaire pour éradiquer le grand banditisme dans notre pays, sécuriser la population et leurs biens, notre service a été saisi d’une plainte pour des faits d’enlèvement suivi de séquestration, de torture et de demande de rançon. L’officier en charge du dossier, le commissaire principal de police, Salim Yansané, après avis du parquet et instruction de la hiérarchie, a été chargé de mener les enquêtes », a-t-il dit.

Ensuite, le commissaire principal de police, Salim Yansané, en service à la direction centrale de la police judiciaire, division Interpol qui s’en est occupé de l’enquête, est revenu sur les circonstances de cette opération qui s’est déroulée sur le réseau social Facebook.

« La direction centrale de la police judiciaire a été saisie d’une plainte de la part d’un citoyen du nom de Maiga Kourouma, suite à l’enlèvement et séquestration de son neveu, Abou Kourouma. Ce dernier a été appelé via les réseaux sociaux par un groupe de bandits à savoir : Siaka Doumbouya qui est le chef de file, Mory Doumbouya qui est son adjoint et Abou Doumbouya (tous de nationalité ivoirienne) et un Guinéen du nom de Naby Keita. Après avis au parquet et l’instruction donnée par nos hiérarchies, les investigations nous ont menés à la localisation de deux numéros dans la commune urbaine de Dubréka, précisément au quartier de Gbéréyiré Symbaya.

Les quatre personnes interpellées reconnaissent les faits qui leur sont reprochés. De leur audition, il ressort leur mode opératoire qui consistait à attirer la victime à travers les réseaux sociaux, tout en leur proposant un projet de voyage vers le Maroc. Arrivée sur les lieux, la victime a été dépourvue de tous ses biens, y compris son téléphone et tout ce qu’il avait comme effets. Après, ils lui ont demandé de payer un montant de 770 000 francs CFA. Un montant que le prévenu n’avait pas sur lui. Ils lui ont contraint d’aller appeler sa maman qui était en Côte d’Ivoire.

Cette dernière n’ayant pas aussi les moyens, ils ont décidé maintenant de procéder à des actes du genre à mettre le sang sur son visage pour donner l’impression à ses parents qu’il a été ligoté et retenu à notre niveau au Maroc. Ils passent par un numéro WhatsApp. Puisqu’ils n’ont pas pu obtenir gain de cause, ils ont obligé la victime à appeler un de ses amis qui est riche et qui peut lui envoyer de l’argent pour qu’ils puissent voyager ensemble. Abou Kourouma, âgé de 17 ans, a donc décidé d’appeler un de ses amis qui, ensuite nous a donné le numéro qui l’a appelé par rapport au projet de voyage. Finalement, les enquêtes nous ont menés jusqu’à Gbéréyiré pour interpeller ces individus », a expliqué le commissaire.

Interrogé, l’ivoirien Siaka Doumbouya, considéré comme le cerveau de cette opération, a donné sa version des faits dans cette affaire.

« J’ai appelé le petit pour qu’on puisse travailler ensemble. Mais, ma stratégie était de lui proposer un projet de voyage pour que quand il arrive, qu’on puisse travailler ensemble dans l’entreprise Infiniti Millénaire. C’est sur Facebook qu’on a commencé à causer petit à petit. Un jour, je lui ai demandé où il est actuellement, il m’a dit qu’il est à Conakry. Comme j’étais aussi à Conakry en ce moment, je lui ai demandé c’est quoi sa situation actuelle ? Il m’a répondu qu’il veut aller en aventure ; j’ai dit : moi aussi c’est la même chose. C’est ainsi que je lui ai dit de venir me trouver chez moi, à la station de Gbéréyiré (Dubréka), pour qu’on puisse discuter sur comment planifier notre voyage.

Pour avoir de l’argent, je lui ai dit d’appeler ses parents pour leur dire qu’il a été arrêté au Maroc en partance pour l’Espagne, et que les ravisseurs demandent une rançon pour le libérer. Malheureusement, ses parents n’ont pas envoyé de l’argent. Je lui ai dit alors qu’on va mettre le Bissap sur ton visage pour envoyer l’image à tes parents, afin de les inquiéter pour qu’ils envoient de l’argent pour qu’on parte. Toujours sa famille n’a pas réagi. C’est ainsi je lui ai proposé qu’on travaille là-bas pour chercher de l’argent. Ce sont les produits qu’on devait vendre. C’est comme ça qu’il a invité un de ses amis dans le cadre de cette vente. C’est quand moi j’ai été pour réceptionner ce dernier à la gare qu’on m’a arrêté », a-t-il expliqué.

Enfin, les officiers de la police judiciaire invitent la population à une franche collaboration avec les services de sécurité. Quant aux jeunes, ils les appellent à plus de vigilance pour éviter ces genres de choses.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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