Aboubacar Kourouma meurt par noyade à Coyah : « il était mon soubassement », pleure sa mère

Mme Fatoumata Camara, mère biologique du défunt Aboubacar Kourouma

Décédé dimanche dernier en tentant de sauver des personnes coincées dans les inondations à Coyah, Aboubacar Kourouma a rejoint sa dernière demeure ce mercredi, 9 août 2023. Et, à l’occasion du symposium qui a été organisé en son honneur avant son inhumation, sa mère, madame Fatoumata Camara, a pleuré la perte de son fils aîné, son « soubassement », son soutien indéfectible.

 

« Moi, j’étais en instance de voyage. Mais, toute la journée du samedi on était en train de parler au téléphone, lui et moi. Le dimanche matin, quelqu’un m’a appelée au téléphone pour me dire de venir rapidement à Coyah. J’ai dit à la personne : pourquoi vais-je venir ? L’intéressé m’a répondu : si tu ne viens pas, alors… Du coup, j’ai eu peur, mon cœur à commencer à battre. J’ai rappelé la personne pour savoir qu’est-ce qui ne va pas, elle m’a dit de voir si je vais venir ou rester, avant de raccrocher. Pour la troisième fois, quand je l’ai appelée, elle m’a dit qu’elle a appris qu’il y a eu décès à Coyah, mais qu’elle ne sait pas c’est qui. J’ai tenté son numéro, ça ne passait pas. Après, j’ai tenté tous mes contacts au quartier, mais aucun numéro ne passait. Pourtant, dès qu’il y a quelque chose à Coyah, c’est mon fils qui m’appelle le premier pour m’informer. C’est pourquoi dès que j’ai tenté son numéro on m’a dit que c’est éteint, j’ai jeté en même temps mon téléphone pour dire que mon fils est décédé. Puisque c’est un motard, quand on m’a demandé, j’ai dit qu’il aurait fait un accident de la circulation. C’est ainsi qu’on m’a embarqué pour Coyah… Mon fils Aboubacar Kourouma était très utile pour moi. Dès que je manifeste un besoin, il se bougeait pour satisfaire cela. Pas plus tard que lundi (de la semaine dernière), il m’a envoyé dans une clinique pour ma maladie et il a acheté mon ordonnance. J’ai dix ordonnances à la maison, c’est lui qui a tout acheté. Il était mon soubassement. J’avais un orphelin à la maison, il a approché cet enfant. C’est lui qui s’occupait des charges de cet enfant. Il m’a dit qu’il va construire une maison pour m’honorer », a confié Mme Fatoumata Camara, avant de remercier le gouvernement qui a fait des obsèques de son enfant un événement grandiose et la population de Coyah pour sa compassion et sa mobilisation.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel. : 626-66-29-27

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