Conakry : pour avoir porté une chemise volée, Bangaly Camara et son « complice » mis aux arrêts et condamnés

Salif Sylla et Bangaly Camara, accusés de vol d’objets divers (habits, télévision, chaises en plastique, bidon d’huile), sont jugés depuis quelques jours au tribunal correctionnel de Dixinn, délocalisé à la mairie de Ratoma. A la barre, Salif Sylla a reconnu les faits, contrairement à son co-prévenu Bangaly Camara. Alors qu’ils ont demandé pardon au tribunal et à Mamadou Dian Diallo, la victime, le représentant du ministère public a requis leur condamnation, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Lors de la précédente audience, tenue le 09 août 2023, les deux prévenus étaient revenus sur les faits pour lesquels ils sont jugés. Si Salif Sylla a reconnu les faits, ce n’est pas le cas de Bangaly Camara, qui a tout nié en bloc.

Salif Sylla, chauffeur de profession, avait expliqué la stratégie qu’il a utilisée pour dérober les biens de la partie civile. « Ce jour-là, j’étais de passage, j’ai aperçu une maison qui était ouverte. Je me suis introduit dans cette maison, j’ai aperçu une personne qui dormait. J’ai pris les habits, un sac à dos, des chaussures, un bidon d’huile de dix litres. Le lieu se trouve au bord de la route, j’étais à pied. J’avais faim et je suis allé les revendre pour acheter à manger. Je ne connais pas le problème de télévision. Ce jour-là, on était prêt pour sortir, j’ai échangé de chemise avec Bangaly Camara. J’ai porté sa chemise, et lui a porté ma chemise. Quand on est sortis, des jeunes nous ont interceptés pour dire que la chemise était à l’un d’eux. C’est comme ça qu’ils nous ont arrêtés… ».

Par contre, Bangaly Camara a nié en bloc les accusations de vol portées contre lui. « Je devais sortir avec Salif. J’ai vu que sa chemise était belle et je lui ai demandé qu’on échange. Il a accepté. J’ai demandé où il l’avait eue, et il me dit qu’il l’a achetée. Nous sommes sortis, mais en cours de route, nous avons croisé des jeunes. Dès qu’ils ont vu la chemise que je portais, ils m’ont dit que ça appartient à l’un d’eux. Moi je ne savais rien », avait déclaré Bangaly Camara.

L’audience d’hier, mercredi 16 août 2023, a été consacrée aux réquisitions et plaidoiries des parties au procès. Dans sa prise de parole, le ministère public, représenté par le substitut du procureur Amara Camara, a demandé de retenir les deux prévenus dans les liens de la culpabilité. « Pour Bangaly Camara, je demande des circonstances atténuantes, car il ne savait pas. C’est un délinquant primaire. Donc, je requiers de le condamner à 6 mois de prison assortis de sursis, avec des circonstances atténuantes. Je ne demanderai pas des circonstances atténuantes pour Salif Sylla, car l’intention de voler était là. Vous le retiendrez dans les liens de la culpabilité. Pour la répression, je requiers qu’il vous plaise de le condamner à 1 an d’emprisonnement, sans circonstances atténuantes et de recevoir la partie civile dans sa constitution… ».

Après avoir entendu les réquisitions du ministère public, Bangaly Camara dira pour sa propre défense : « Je demande pardon, c’est la première fois que cela m’arrive… ». Même son de cloche chez Salif Sylla qui va demander pardon : « c’est la première fois que je vole… ».

Le tribunal, par la voix de la juge Damba Oularé, a rendu son verdict en les déclarant coupables des faits. Pour la répression, Salif Sylla a été condamné à 1 an d’emprisonnement, dont 8 mois assortis de sursis, et à la restitution des objets volés ou leur valeur. Quant à Bangaly Camara, il s’en est sorti avec 3 mois de prison, assortis de sursis, et au paiement d’une amende d’un million de francs guinéens.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

Tel : 628 28 61 19

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