À l’initiative de RSF, 80 journalistes, patrons de médias et défenseurs de la liberté de la presse africains lancent un appel solennel à la junte au Niger

Un mois après le coup d’État au Niger, la situation est très inquiétante au regard des atteintes à la liberté de la presse. Réunis par Reporters sans frontières (RSF), des professionnels africains de l’information publient un appel adressé au Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP). Les signataires demandent le respect de la liberté de la presse dans le pays.  

La communauté africaine de la liberté de la presse au chevet des journalistes nigériens, aux prises avec de fortes inquiétudes depuis le coup d’État du 26 juillet dernier. L’initiative, lancée par Reporters sans frontières (RSF), est soutenue par de grands responsables de médias du Niger, comme le directeur de publication de l’Événement Moussa Aksar, et d’Afrique, à l’instar du directeur de publication du quotidien camerounais Le Jour, Haman Mana.

La liste des signataires comprend des organisations de défense des droits des journalistes, telles que la Maison de la presse du Niger, la Fédération des journalistes africains (FAJ), la Fondation des médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) et la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO).

“Depuis le 26 juillet, date du coup d’État, des journalistes locaux et internationaux  ont été physiquement attaqués et cyberharcelés. Des médias ont été suspendus. C’est la liberté de la presse et le pluralisme de l’information qui sont directement pris à parti. Or le droit d’informer et celui d’être informé ne sauraient être remis en cause dans ce contexte d’instabilité politique que traverse le Niger. De Niamey à Djibouti et de N’Djamena à Antananarivo, des journalistes et des organisations se rassemblent et appellent la junte au Niger à respecter le droit fondamental à une information fiable et plurielle et à ne pas entraver le travail des professionnels de l’information.”

Sadibou Marong

Directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF

Plusieurs faits témoignent de l’augmentation des atteintes à la liberté de la presse depuis le coup d’État. Le directeur de publication du journal Le Témoin de l’Histoire, Soufiane Maman Hassan, a déclaré à RSF que, le 28 juillet, des individus non-identifiés l’ont menacé, dans la rue près de chez lui, lui ordonnant, de faire attention aux informations qu’il publiait dans son média et sur ses réseaux sociaux. Quelques jours plus tard, la blogueuse et journaliste Samira Sabou a été interpellée par un militaire, qui l’a contactée par téléphone, lui reprochant un de ses posts sur les réseaux sociaux. La journaliste avait partagé un message du président renversé Mohamed Bazoum.

Les menaces et intimidations ciblent aussi les journalistes étrangers. Le samedi 19 août, les journalistes indépendants, résidents à Niamey et correspondants de plusieurs médias internationaux, Amaury Hauchard et Stanislas Poyet, ont été attaqués verbalement et physiquement alors qu’ils couvraient un regroupement pour le recrutement de volontaires de la patrie. Le passeport de Stanislas Poyet ainsi que du matériel photo et radio leur appartenant ont été volés. Tous deux ont reçu de nombreux coups, qui ont notamment valu à Amaury Hauchard deux points de suture à la lèvre. Quelques jours plus tôt, la correspondante de la chaîne internationale francophone TV5 Monde, Anne-Fleur Lespiaut avait été victime d’une campagne de cyberharcèlement par des partisans de la junte, certains demandant qu’elle soit déclarée “persona non grata”, d’autres incitant à lui “régler son compte”. Les médias RFI et France 24 ont quant à eux été suspendus jusqu’à nouvel ordre depuis le 3 août.

Les signataires appellent le CNSP à respecter le travail des professionnels de l’information locaux et internationaux présents dans le pays. La junte doit aussi mettre fin aux attaques verbales et menaces contre les journalistes, y compris par des membres du CNSP et condamner publiquement de telles attaques quand elles surviennent en leurs rangs. Les menaces et agressions contre les journalistes doivent systématiquement faire l’objet d’enquêtes pénales afin que leurs auteurs soient identifiés et poursuivis, et que cessent de  telles atteintes au droit d’informer.

  ==========FIN========

L’APPEL DES 80

“Les autorités militaires ont le devoir de respecter les droits des journalistes au Sahel

Nous, journalistes, responsables de médias et d’organisations de défense de la liberté de la presse, établis et travaillant en Afrique, avons recensé de nombreuses atteintes à la liberté de la presse depuis la prise du pouvoir le 26 juillet 2023, par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) du Niger.

  1. Deux jours après le coup d’Etat, des individus non-identifiés ont attaqué les équipes de la radio-télévision nigérienne Anfani et endommagé une caméra de la télévision privée Bonferey. Elles couvraient un point de presse des femmes de la formation politique du président renversé Mohamed Bazoum.
  1. Le journaliste Soufiane Maman Hassan, directeur de publication du journal Le Témoin de l’Histoire, a témoigné avoir été arrêté, dans la rue, par des hommes masqués. Ils l’auraient menacé de faire une descente chez lui « très bientôt », de l’enlever et de faire attention aux informations qu’il publiait et aux publications sur ses réseaux sociaux.
  1. Le 29 juillet, un membre du Comité de soutien au CNSP a publiquement appelé à la suspension jusqu’à nouvel ordre des médias occidentaux. Le 3 août, les chaînes de télévision France 24 et de la radio RFI ont été suspendues jusqu’à nouvel ordre.
  1. Alors qu’ils couvraient des manifestations, des correspondants de médias internationaux ont reçu plusieurs menaces verbales de la part de personnes hostiles à leur présence. Des attaques physiques ont suivi le 19 août contre trois d’entre eux dont deux ont été blessés. Ils couvraient une cérémonie de recrutement des Volontaires de la patrie (VDP).
  1. Le 4 août, la journaliste et blogueuse Samira Sabou a subi un appel d’intimidation de la part d’un militaire proche de la junte après qu’elle ait partagé, à titre informatif, un post du président renversé Mohamed Bazoum sur ses réseaux sociaux. Elle dénonce un « déni du droit d’exercer en toute éthique. »

Dans la continuité des multiples appels au respect de la liberté de la presse lancés par la  Maison de la presse du Niger au CNSP, nous exprimons notre solidarité avec les journalistes nigériens et les correspondants étrangers et rappelons la nécessité, en cette période de crise, d’une couverture plurielle et fiable de l’actualité, basée sur le respect de l’éthique et de la déontologie du métier. Nous demandons à la junte de respecter le droit à l’information, au pluralisme et à l’indépendance des médias.

En particulier nous appelons le CNSP à :

  1. Contribuer à la sécurité des journalistes locaux et internationaux :
  • Mettre fin aux attaques verbales et menaces contre les journalistes, y compris par des membres du CNSP. Condamner publiquement de telles attaques quand elles ont lieu.
  • Ne pas entraver par quelque moyen que ce soit les enquêtes pénales dont les menaces et agressions contre les journalistes doivent systématiquement faire l’objet aux fins d’identification et de poursuite de leurs auteurs quels qu’ils soient.
  1. Respecter les dispositions légales protectrices des médias :
  • L’ordonnance de 2010 relative au régime de la liberté de la presse met fin aux peines privatives de liberté pour les délits de presse.
  • Depuis 2022, la loi sur la répression de la cybercriminalité n’inclut plus de peine d’emprisonnement pour les journalistes en cas de délits commis par un moyen de communication électronique, comme l’injure ou la diffamation. Cependant, des dispositions de cette loi portant sur des crimes de trahison, terrorisme et d’atteinte à la sureté de l’Etat font peser sur les journalistes un risque de répression indûe. Nous appelons le CNSP à s’engager publiquement à ne pas invoquer contre des journalistes en raison de leur activité journalistique les dispositions sur la trahison, le terrorisme et la sûreté de l’État
  1. Respecter le droit à l’information des populations
  • Préserver et respecter le droit à l’information des populations.
  • Lever la suspension des médias comme RFI et France 24.
  • Maintenir les plateformes internet et les médias sociaux ouverts, sécurisés, inclusifs et accessibles.
  1.  Respecter le pluralisme, la diversité et l’indépendance des médias
  • Le CNSP doit considérer l’information comme un bien public et respecter le pluralisme et l’indépendance des médias indépendants.
  • Ne pas faire obstacle à l’accès des médias à un financement adéquat et stable.

Notre appel s’adresse aussi aux autres Etats du Sahel dirigés par des militaires. Nous leur rappelons leur devoir de respecter les droits des journalistes, notamment celui d’accéder à l’information, dans l’intérêt des populations du Sahel.

SIGNATAIRES

Organisations

  1. Africtivistes
  2. Article 19 Afrique de l’Ouest
  3. Association des professionnelles africaines de la communication (APAC/Niger)
  4. Association des médias en ligne du Tchad
  5. Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO)
  6. Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ)
  7. Fédération des journalistes africains (FAJ)
  8. Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) 
  9. International Press Institute (IPI)
  10. Institut Panos Afrique de l’Ouest (IPAO)
  11. Journalistes en Danger (JED)
  12. Maison de la presse du Niger
  13. National Union of Somali Journalists (NUSOJ)
  14. South Africa National Editors Forum (SANEF)
  15. Union des journalistes d’Afrique de l’Ouest (UJAO) 
  16. Union des journalistes de la presse libre africaine (UJPLA)
  17. Reporters sans frontières (RSF)

Journalistes 

Niger :

  1. Ibrahim Abdou – directeur du site en ligne infoniamey.com
  2. Moussa Aksar – Directeur de Publication du journal L’Evènement
  3. Soufiane Maman Hassan – Directeur de la publication du Le Témoin de l’Histoire
  4. Oumarou Kane – Rédacteur en chef du journal satirique Le Hérisson
  5. Moussa Moudi – Rédacteur en Chef du Groupe ANFANI et Secrétaire général du SYNATIC
  6. Moussa Naganou – Directeur de Publication du Quotidien privé Mourya, La voix du Niger et Président de l’association nigérienne de défense du droit à l’information et du développement (ANDDID-Niger)
  7. Samira Sabou – Directrice de publication de Mides Niger
  8. Amina Niandou, Présidente APAC Niger
  9. Mahamadou Tahirou – Président du Forum des Journalistes pour la Promotion de la Bonne Gouvernance
  10. Ibrahim Tikire – Président du réseau des journalistes pour les droits de l’homme

Afrique du Sud :

  1. Branko Brkic- Rédacteur en chef Daily Maverick
  2. Adriaan Basson- Rédacteur en chef News 24 

Burkina Faso :

  1. Aimé Nabaloum – Rédacteur en chef du journal Le Reporter
  2. Serge Atiana Oulon- Directeur de publication du bimensuel L’ÉVÉNEMENT
  3. Ousséni Ilboudo – Directeur des rédactions de l’Observateur Paalga

Bénin :

  1. Fiacre Viginhou – Directeur FV Partners Group
  2. Raoul Hounsounou – Directeur de publication Kori Actu
  3. Cherifou Riwanou – Directeur de publication Matin Libre 

Burundi :

  1. Abbas Mbazumutima – Directeur des Rédactions, Groupe de Presse Iwacu

Cameroun :

  1. Emmanuel Ekouli – Directeur de publication La voix du Centre
  2. Haman Manan – Directeur de publication du quotidien Le Jour

Cap-Vert :

  1. Nélio Santos – Directeur de la Radio Publique du Cap Vert 

Djibouti :

  1. Mahamoud Djama – Journaliste d’investigation et directeur de production La Voix de Djibouti

Gabon :

  1. Désiré Ename – Directeur de publication Echos du Nord

Gambie :

  1. Pap Saine – Directeur de publication du journal The Point

Ghana :

  1. Linda Asante-Agyei – Agence de Presse du Ghana et Vice Présidente  de l’Association des Journalistes du Ghana 
  2. Araba Koomson – Éditeur de Joy News 

Guinée :

  1. Nouhou Baldé – Fondateur et administrateur général du site guineematin.com 
  2. Mohamed BANGOURA – Directeur de publication du site d’information www.mosaiqueguinee.com

Libéria :

  1. Sam O. Dean – Éditeur du journal The Independent
  2. Jimmey Fahngon – Rédacteur en chef du journal The News

Mali :

  1. Boubacar Diarra – Directeur de publication du journal La Référence du Mali (Hebdomadaire d’informations générales
  2. Freddy Matar Sylla – Directeur de publication de l’hebdomadaire satirique Mindiss
  3. Abdoul Majid Thiam – Directeur de publication du journal Le Focus (Hebdomadaire d’informations générales et d’enquêtes)

Madagascar :

  1. Rakotonirina Gérard – Directeur de Publication du quotidien Basy Vava
  2. Fernand Cello, Directeur de Publication, radio Jupiter

Malawi :

  1. Lloyd Mbwana – Directeur de la Rédaction  Maravi Post
  2. Winston Mwale – Rédacteur en chef d’Africa Brief

Maurice

  1.  Richard Le Bon- Rédacteur en Chef Business Magazine

Nigeria :

  1. Samuel Ogundipe – Directeur de la rédaction Peoples Gazette
  2. Agba Jalingo- Directeur Cross River Watch

République du Congo :

  1. Marna Mankene – Rédactrice en chef de Vox Tv
  2. Fortunat Ngolali – Manager général de Tsieleka Tv

République Démocratique du Congo

  1. Tshivis Tshivuadi, Président Journalistes en Danger (JED)
  2. Gilbert KYUNGU Réseau des Médias Associatifs et Communautaires du Katanga (REMACK), Coordonnateur
  3. Blaise Zahinda Ntole Journaliste Rédacteur Lengonyalengi.net
  4. Philippe MAKOMERA- Directeur des Programmes, Radio Moto Butembo-Beni,

Sénégal :

  1. Momar Dieng – Directeur du média en ligne impact.sn
  2. Ibrahima Lissa Faye – Directeur de publication du média Pressafrik
  3. Faydy Dramé- Journaliste, Chargé de projets  au média régional  Ouestaf news
  4. Abdoulaye Thiam- Président UPF Sénégal

Seychelles :

  1. Vel Moonien-  Rédacteur en chef Today in Seychelles
  2. Patsy Canaya- Editeur Seychelles Nation
  3. Rassin Vannier- CEO Seychelles News Agency 

Sierra Leone :

  1. Stephen Douglas – Editeur du journal NewsWatch
  2. Lawrence Williams – Editeur et directeur de la rédaction du journal Fritong Post

Sud Soudan :

  1. Peter Louis- Directeur Kanga Africa Media for Production and Investment.
  2. Oyet Patrick- Président  Union des Journalistes du Sud Sudan

Tchad :

  1. Sony Mekondo – Rédacteur en chef de FM Liberté
  2. Olivier Monodji – Directeur de Publication de l’hebdomadaire Le Pays
  3. Djimet Wiche- Directeur de Publication de Alwihda Info 

Togo :

  1. Médard AMETEPE – Directeur de publication du journal Liberté
  2. Isidore Kouwonou – Rédacteur en chef du journal d’investigation L’Alternative

VERSION ANGLAISE

At the initiative of Reporters Without Borders (RSF),  80 journalists, media owners and African press freedom defenders launch a major appeal to the Niger junta

One month after the coup in Niger, breaches of  press freedom are causing grave concern. African news professionals, mobilized by RSF, are publishing an appeal to Niger’s National Council for the Safeguard of the Homeland (CNSP). The signatories  demand respect for press freedom in the country.

The African press freedom community, acting for the sake of journalists in Niger, have taken up the RSF initiative, out of deep concern following the military coup of 26 July. The RSF initiative is supported by top executives from Nigerien media, including Moussa Aksar,  editor of the newspaper L’Événement, and from Africa overall, including Haman Mana, editor of the daily Le Jour in Cameroon.

 The list of signatories also includes journalists’ rights advocates such as the ‘’Maison de la Presse’’ in Niger, the Federation of African Journalists (FAJ), the Media Foundation for West Africa (MFWA), as well as the Norbert Zongo Cell for Investigative Journalism in West Africa (CENOZO).

“Since the coup on 26 July, local and international journalists have been physically attacked and cyber-harassed. Some media have been shut down. Freedom of the press and information pluralism are being directly challenged. But the rights to inform and be informed should never be disputed in the context of the political instability running through Niger. From Niamey to Djibouti and from N’Djamena to Antananarivo, journalists and organisations are uniting to call on the Niger junta to respect the fundamental right to reliable and diverse information, and to not hinder the work of news professionals.”

Sadibou Marong

Director, RSF sub-Sahara Bureau

A number of troubling events show the growing threat to press freedom since the military coup. Soufiane Mana Hassan, editor of the newspaper Le Témoin de l’Histoire, told RSF that on 28 July unidentified individuals threatened him on the street near his house, telling him to watch out what he published in his paper and  on his social media. A few days later, blogger and journalist Samira Sabou was questioned by a member of the military, who contacted her by phone, criticizing one of her social media posts. The journalist had shared a message from deposed president Mohamed Bazoum.

Threats and intimidation also target foreign journalists. On 19 August, independent journalists Amaury Hauchard and Stanislas Poyet, who are based in Niamey and contribute to a number of international media outlets, were attacked physically and verbally while covering a gathering of “volunteers for the homeland.” Poyet’s passport, as well as the journalists’ photo and radio equipment, were stolen. The two were beaten, with Hauchard requiring two stitches to his lip. Several days before, Anne Fleur Lespiaut, correspondent for the international French-language channel TV5 Monde was hit by a cyber-harassment campaign of junta supporters. Some of them demanded that she be declared “persona non grata,” while others called for a “settling of accounts” with her. RFI and France 24 broadcasters were shut down indefinitely on 3 August.

The signatories call on the CNSP to respect the work of local and international news professionals within the country. The junta must also bring an end to verbal attacks and threats against journalists, including by CNSP members, and to publicly condemn such attacks from within its ranks. Threats and attacks on journalists must be subject to criminal investigation so that those responsible can be identified and prosecuted, and so that assaults on the right to inform cease.

APPEAL OF THE  80

 “Military authorities are obliged to respect rights of journalists in the Sahel”

We, journalists, directors of media outlets and press freedom advocacy organisations, established and working in Africa, have received reports of numerous attacks on press freedom since the National Council for the Safeguard of the Homeland (CNSP) seized power in Niger on 26 July 2023.

  1. Two days after the coup, unidentified individuals attacked crews from Nigerien radio-TV broadcaster Anfani and damaged a camera from private TV channel Bonferey. They were covering a press conference by women from the political party of deposed president Mohamed Bazoum.
  2. Journalist Soufiane Maman Hassan, publisher of the newspaper Le Témoin de l’Histoire, reported being stopped in the street by masked men. They threatened to come to his house “very soon,” to take him away. They told him to watch out for what he published in his newspaper and on his social media.
  1. On 29 July, a member of the CNSP support committee called publicly for the indefinite suspension of western media. On 3 August, the TV channel France 24 and radio broadcaster RFI were shut down until further notice.
  2. While covering demonstrations, international media correspondents have been threatened on multiple occasions by people hostile to their presence. On 19 August three of them were attacked physically, with two of them injured. They had been covering a recruitment ceremony for Volunteers of the Homeland (VDP).
  3. On 4 August, journalist and blogger Samira Sabou received an intimidating phone call by a member of the military close to the junta after she had shared on social media, as a news item, a post by deposed president Bazoum. She condemns a “denial of the right to practice the profession ethically.”

Amid multiple calls to the CNSP to respect press freedom by the Maison de la presse  of Niger, by those who stand in solidarity with Nigerien journalists and international correspondents, we reiterate the need, in this moment of crisis, for diverse and reliable coverage of events, based on respect for the ethical standards of the profession. We demand that the junta respect the right to information, and to media pluralism and independence.

Specifically, we call on the CNSP to:

  1. Safeguard the safety of local and international journalists:
  • End verbal attacks and threats against journalists, including by CNSP members, and to publicly condemn such attacks when they occur.
  • Remove all obstacles, of whatever kind, to criminal investigation of threats and attacks on journalists, which must be undertaken in order to identify and prosecute those responsible, whoever they may be.
  1. Respect media-protection legal provisions:
  • The 2010 ruling on press freedom ends prison sentences for press crimes.
  • Since 2022, the cyber-crime law no longer includes imprisonment for crimes committed by electronic media outlets, including slander or defamation by journalists.

 However, provisions of this law against crimes of treason, terrorism and threat to state security pose the risk of unwarranted repression of journalists.

We call on the CNSP to commit publicly to not invoke against journalists, because of their journalistic work, laws on treason, terrorism and state security.

  1. Respect citizens’ right to be informed:
  • Preserve and respect citizens’ right to be informed.
  • Lift the suspension of media outlets such as RFI and France 24.
  • Maintain internet platforms and social media open, protected, inclusive and accessible.
  1. Respect media pluralism, diversity and independence
  • The CNSP must treat information as a public good and respect the pluralism and independence of independent media.
  • Media access to adequate and stable financing must not encounter obstacles.

Our appeal is also directed to other States in the Sahel controlled by the military. We remind them of their duty to respect the rights of journalists, especially the right of access to information, in the interest of inhabitants of the Sahel.

SIGNATORIES

Organisations

  1. Africtivistes
  2. Article 19 West Africa
  3. Association of African Communication Professionals (APAC/Niger)
  4. Association of Online Media of Chad
  5. Norbert Zongo Cell for Investigative Journalism in West Africa (CENOZO)
  6. Committee to Protect Journalists (CPJ Africa)
  7. Federation of African Journalists (FAJ)
  8. Media Foundation for West Africa (MFWA)
  9. Journalists in Danger (JED)
  10. Panos Institute of West Africa (IPAO)
  11. International Press Institute (IPI)
  12. Maison de la Presse du Niger
  13. National Union of Somali Journalists (NUSOJ)
  14. Union of Journalists of West Africa (UJAO)
  15. Union of Journalists of the African Free Press (UJPLA)
  16. Reporters Without Borders
  17. South Africa National Editors Forum (SANEF)

Journalists

Niger:

  1. Ibrahim Abdou – Editor of news site infoniamey.com
  2. Moussa Aksar – Editor of l’Évenement newspaper
  3. Soufiane Maman Hassan – Publisher, Le Témoin de l’Histoire
  4. Oumarou Kane – Editor in Chief of satirical newspaper Le Hérisson
  5. Moussa Moudi – Editor in Chief of ANFANI Group and Secretary General of SYNATIC
  6. Moussa Naganou – Editor of private daily Mourya, the Voice of Niger, and president of the Nigerien Association for Defence of the Right to Information and Development (ANDDID-Niger)
  7. Samira Sabou – Editor of Mides Niger
  8. Amina Niandou, Président of APAC Niger
  9. Mahamadou Tahirou – Président of Journalists Forum for Promotion of Good Governance
  10. Ibrahim Tikire – President of Journalists Network for Human Rights

Burkina Faso :

  1. Aimé Nabaloum – Editor in Chief of newspaper Le Reporter
  2. Serge Atiana Oulon- Editor of bimonthly L’ÉVÉNEMENT
  3. Ousséni Ilboudo – News Director of l’Observateur Paalga

Benin :

  1. Fiacre Viginhou – Director FV Partners Group
  2. Raoul Hounsounou – Managing Editor of Kori Actu
  3. Cherifou Riwanou – Editor of publication Matin Libre

Burundi :

  1. Abbas Mbazumutima – News Director, Iwacu Press Group

Cameroon :

  1. Emmanuel Ekouli – Editor of publication La voix du Centre
  2. Haman Manan – Editor of daily Le Jour.

Cape Verde :

  1. Nélio Santos – Editor of Public Radio of Cape Verde

Djibouti :

  1. Mahamoud Djama – Investigative Journalist and production director of La Voix de Djibouti

Gabon :

  1. Désiré Ename – Publisher, Echos du Nord

The Gambia:

  1. Pap Saine – Co-publisher, The Point

Ghana :

  1. Linda Asante-Agyei – Ghana News Agency and Vice Président of the Ghana Journalists Association
  2. Araba Koomson – Editor of Joy News

Guinea:

  1. Nouhou Baldé – Founder and general manager of news site, guineematin.com
  2. Mohamed BANGOURA – Editor of news site, www.mosaiqueguinee.com

Liberia :

  1. Sam O. Dean – Editor of newspaper, The Independent
  2. Jimmey Fahngon – Editor in Chief of newspaper, The News 

Mali :

  1. Boubacar Diarra – Editor of newspaper, La Référence du Mali (general news weekly)
  2. Freddy Matar Sylla – Editor of satirical weekly, Mindiss
  3. Abdoul Majid Thiam – Editor of newspaper, Le Focus (general news and investigative weekly)

Madagascar :

  1. Rakotonirina Gérard – Editor of daily, Basy Vava
  2. Fernand Cello, Editor, radio Jupiter

Malawi :

  1. Lloyd Mbwana – Managing Editor Maravi Post
  2. Winston Mwale – Editor in Chief, Africa Brief

Mauritius

  1. Richard Le Bon- Editor in Chief, Business Magazine

 Nigeria :

  1. Samuel Ogundipe – News director, Peoples Gazette
  2. Agba Jalingo- Publisher, Cross River Watch

Republic of the Congo :

  1. Marna Mankene – Editor in Chief, Vox Tv
  2. Fortunat Ngolali – General Manager, Tsieleka Tv

Democratic Republic of the Congo

  1. Tshivis Tshivuadi, President, Journalists in Danger (JED)
  2. Gilbert KYUNGU, Coordinator, Network of Associated and Community Media of Katanga
  3. Blaise Zahinda Ntole, Journalist, editor, Lengonyalengi.net

63.Philippe MAKOMERA- Programme Director, Radio Moto Butembo-Beni, .

Senegal :

  1. Momar Dieng – Director of online news site, impact.sn
  2. Ibrahima Lissa Faye – Editor in Chief of news site, Pressafrik
  3. Faydy Dramé- Journalist, Project Manager, regional outlet, Ouestaf news
  4. Abdoulaye Thiam- Président UPF Sénégal

Seychelles :

  1. Vel Moonien- Editor in Chief, Today in Seychelles
  2. Patsy Canaya- Editor, Seychelles Nation
  3. Rassin Vannier- CEO Seychelles News Agency.

Sierra Leone :

  1. Stephen Douglas – Editor of newspaper, NewsWatch
  2. Lawrence Williams – Editor and news director of newspaper Fritong Post

South Africa:

  1. Branko Brkic- Editor in Chief Daily Maverick
  2. Adriaan Basson- Editor News 24

South Sudan :

  1. Peter Louis- Head of Kanga Africa Media for Production and Investment.
  2. Oyet Patrick- Head of Union of Journalists in South Sudan

Chad :

  1. Sony Mekondo – Editor in Chief, FM Liberté
  2. Olivier Monodji – Editor in chief of weekly, Le Pays
  3. Djimet Wiche- Editor in Chief, Alwihda Info

Togo :

  1. Médard AMETEPE – Editor in Chief, newspaper Liberté
  2. Isidore Kouwonou – Editor in Chief of investigative biweekly, L’Alternative
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