Comme annoncé précédemment, les Forces vives de Guinée ont prévu d’organiser « une marche pacifique et citoyenne » à Conakry demain, mardi 5 septembre 2023, pour « exiger la rectification de la transition en vue d’un retour diligent, consensuel et paisible à l’ordre constitutionnel en Guinée ». Les manifestants devraient partir du rond-point de la Tannerie (dans la commune Matoto) pour aboutir à l’esplanade du stade du 28 septembre. Mais, la mairie de Matoto n’a pas donné une suite favorable à la lettre d’information qui lui a été adressée par les Forces vives pour cette marche.
Dans un entretien accordé à Guineematin.com ce lundi, 4 septembre 2023, Mamadouba Tos Camara, le maire de la commune de Matoto, a confié que toutes les conditions sont réunies pour interdire cette marche des Forces vives.
« J’ai l’impression que leur huissier a déposé [la lettre d’information]. Mais, chez nous, on n’a pas autorisé [la marche]. On a demandé de respecter le contenu du communiqué du CNRD [du 13 mai 2022 interdisant toutes manifestations sur la voie publique jusqu’à la campagne électorale]. Si l’État interdit, nous on ne peut pas faire dérogation. C’est que toutes les conditions sont là pour interdire [la marche] », a déclaré Mamadouba Tos Camara.
En Guinée, les manifestations sur la voie publique sont interdites depuis un peu plus d’un an par la junte militaire au pouvoir dans le pays depuis le putsch du 5 septembre 2021 contre le régime d’Alpha Condé. Cette interdiction a souvent été dénoncée par les partis politiques et les organisations de défense des droits humains. Ils évoquent surtout une violation de l’article 8 de la Charte de la Transition qui reconnaît les libertés et droits fondamentaux et garantit leur exercice. « Aucune situation d’exception ou d’urgence ne doit justifier les violations des droits humains », dit entre autres cet article.
Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com
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