Journée de manifestation à Conakry : des citoyens s’expriment !

Colonel Mamadi Doumbouya, président du CNRD, président de la Transition

Des échauffourées ont été enregistrées dans plusieurs zones situées le long de la route Le Prince (dans la commune de Ratoma) ce mardi, 5 septembre 2023, entre des groupes de jeunes et les forces de l’ordre. Ces heurts se sont produits en marge de la « marche pacifique et citoyenne » appelée à Conakry par les Forces vives pour exiger de la junte militaire du CNRD un retour rapide à l’ordre constitutionnel en Guinée. Mais, cette journée de manifestation a été diversement appréciée dans la capitale où une équipe de reportage de Guineematin.com a tendu son micro à quelques citoyens en ce début de soirée.

Décryptage !

Mohamed Bangoura, taximètre à Gbessia : « Ce que je peux dire, c’est laisser le CNRD faire sa fête. Les opposants aussi peuvent attendre après. Moi je ne suis pas dans les manifestations, le CNRD fait de son mieux actuellement. Il nous a aidés à avoir du goudron dans nos quartiers, on circule librement ».

Sona Condé, couturière : « Ce qui me préoccupe, c’est les soins de ma maman qui est malade depuis un an. Donc, je me bats pour ses soins, bien que ça ne va pas. Ici, c’est la Guinée, on a besoin de la paix. Moi je n’irai pas à une fête ni à une manifestation ».

Boubacar Sidy Diallo, résident à Concasseur : « Depuis que le CNRD est arrivé le 05 septembre 2021 je suis au chômage. Je suis un centriste, je ne suis ni pour le pouvoir ni pour les opposants. Ce que je sais, chacun doit avoir son droit. Il ne faut pas faciliter pour soi et empêcher les autres aussi. Si les opposants appartenant aux forces vives de Guinée (FVG) appellent à manifester, c’est leur droit. Mais, le plus important c’est qu’on nous aide à avoir du travail ».

Camara Naby, jeune entrepreneur : « les opposants doivent chercher un autre programme pour appeler à manifester. L’autre parti est armé, les opposants non, donc s’ils sortent, on sait ce que ça va donner. Ils devraient annuler leur manifestation et la faire un autre jour. Moi je n’attends rien ni du gouvernement, ni des opposants. Mon seul souci c’est mon entreprise. Et, les deux doivent s’asseoir pour trouver une solution afin d’éviter au pays des problèmes ».

Moussa Sylla, vendeur d’habits : « Que Dieu nous aide et qu’il fasse que le cœur de tout le monde s’apaise. La situation dans laquelle nous sommes est difficile, que nos dirigeants essaient de voir comment résoudre ça. Si les tensions de chaque partie montent, ça va être compliqué pour nous. S’il y a manifestation, rien ne peut marcher, c’est paralysé. On est en retard, on doit arrêter les manifestations maintenant ».

Ahmed Tidiane DIALLO : « Toutes ces manifestations n’arrangent rien et ne résolvent absolument rien ici. Les africains manifestent pour rien, c’est seulement occasionner la mort des autres. Quand tu manifeste pour un objectif et que ça aboutit, il n’y a pas de problème. Mais, combien d’années on manifeste et ça n’aboutit à rien. Et si les forces vives de Guinée disent qu’aujourd’hui ils manifestent toujours, c’est pour embêter et augmenter le malheur des autres. D’abord ça perturbe le travail. Toutes ces manifestations-là ne veulent rien dire. Ce n’est pas ça qui va arrêter les militaires au pouvoir, ni réduire le temps qu’ils feront. Ce que je peux dire, il faut la négociation. Manifester chaque jour ne change rien. Depuis le temps de Lansana Conté, d’Alpha Condé et maintenant Mamadi Doumbouya il n’y a rien qui évolue. La négociation est la meilleure solution ».

Bilal Sylla : « Le CNRD doit faire beaucoup attention pour aider la population à organiser l’élection présidentielle. Concernant les forces vives, ils doivent aussi arrêter de manifester. À chaque manifestation il y a des morts, et cela ne peut arranger aucun des deux côtés. Les deux côtés doivent se concerter et trouver une solution ensemble pour sortir de cette crise ».

Mamadou Tidjane Diallo, agent de Total : « On demande aux forces vives de Guinée de mettre de l’eau dans leur vin. Par rapport à la situation actuelle, on n’a pas besoin d’une manifestation. Deux ans, c’est vrai que c’est trop. Mais, par rapport à ce qui s’est passé dans les années précédentes, y compris la gérance du pays, il y a plein de choses à faire. Les forces vives doivent se calmer et surtout comprendre la vision des nouvelles autorités. Concernant les 2 ans du CNRD, il y a eu beaucoup d’améliorations, beaucoup de choses faites et aussi des choses qui restent à faire. Toute la Guinée à l’espoir sur eux par rapport à la gérance de ce pays. Ils doivent penser en tant que Guinéen, parce qu’ils ont des frères, des sœurs, ils ont de la famille et surtout ils ont le sang guinéen comme nous. Ils doivent tenir parole, inviter tout le monde à discuter, à tourner la page ».

Moïse Koïvogui, élève : « Il y a des gens, quand on dit manifestation, ils ne connaissent pas. Cela fait partie de la Loi. Ce n’est pas partir pour détruire les biens de l’Etat, parce qu’il y a des gens, quand on dit manifestation, c’est ce qu’ils font. Le pays va partir en arrière et on ne va pas avancer. Cela n’est pas du tout normal ».

Ismael Diallo et Emmanuella Assou pour Guineematin.com

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