Manifestants tués par balles à Conakry : Biro Soumah du PPC dénonce la banalisation de la vie humaine

Aboubacar Biro Soumah, président du parti pour le progrès et le changement

Quatre cas de morts et des actes de violences ont été enregistrés le 5 septembre 2023 à Conakry à l’occasion de la célébration de l’an 2 du coup d’Etat qui a porté le CNRD au pouvoir. Une situation que déplore Aboubacar Biro Soumah, président du Parti pour le progrès et le changement (PPC). Il est que la junte, qui avait promis le 5 septembre 2021 qu’aucun guinéen ne devrait plus mourir pour des raisons politiques, a tendance à banaliser la vie des citoyens. Il l’a dit ce samedi, 9 septembre 2023, dans un entretien a accordé à Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Pour le président du PPC, ces tueries perpétrées par les forces de défense et de sécurité ne peuvent pas conduire la Guinée sur le bon chemin. « Je peux vous dire que la vie des citoyens est banalisée. La vie des gens est devenue banale pour les autorités de ce pays. Sinon, quand vous avez promis qu’aucun guinéen ne va tomber pour ses opinions, pour sa vision ou pour son opposition contre la transition, cela ne doit pas aller jusqu’à tuer les gens.  Nous regrettons la mort de nos compatriotes. Cinq (5) mort c’est trop. J’ai pleuré quand j’ai vu l’image de ces jeunes dans le sang… J’ai pensé à mes enfants. Personne n’a le droit d’ôter la vie à autrui. Et même au niveau de l’armée, la baïonnette intelligente dit que personne n’est censé autoriser à ôter la vie à un citoyen. C’est interdit. Donc, il ne s’agit pas de dire que le chef m’a dit. Mais c’est le respect strict des normes et des lois de la République. Il faut que les uns et les autres gardent leur sang-froid. Il y a eu trop de morts. Et tant qu’il y a des morts, la Guinée ne peut pas s’en sortir parce qu’il y a trop de sang qui a coulé. Aujourd’hui, nous parlons de 30 guinéens abattus par les forces de défense et de sécurité sous le régime du colonel Mamadi Doumbouya. Ça, ce sont des crimes odieux. Quand vous faites le calcul, du régime Alpha Condé jusqu’à celui du Colonel Mamadi Doumbouya, vous trouverez la même chose, le même système, la même répression. Et cela se passe sur le même endroit, qui est l’axe Hamdallaye-Cosa jusqu’à Kagbelen », a dénoncé monsieur Soumah.

En outre, Aboubacar Soumah accuse les gouvernants de la Guinée d’avoir toujours géré le pays par arrogance et mépris. Le président du PPC estime que son combat est de faire changer cette situation. « Au lieu de se repentir sur les victimes, essayez de reconstruire ce pays, essayez de demander pardon, de se réconcilier… On continue toujours à diviser, à tenir des propos incendiaires, à tenir des propos malveillants à l’encontre d’autres guinéens. Et cela ne va pas prospérer, cela ne va pas mettre les guinéens ensemble. Il faut qu’on accepte de se donner la main. Il faut qu’on respecte ce que la charte de la transition a prévu. Le droit de manifester, le droit de réunion, le droit de cortège, tout est prévu dans la charte. Il faudrait que la junte se ressaisisse et accepte de respecter la charte. S’ils ne le font pas, qu’ils sachent qu’ils ne sont ni légaux ni légitimes, et probablement, le peuple va leur répondre. Et c’est ce que nous ne souhaitons pas. Dieu nous a donné tout. Mais la Guinée est très mal gouvernée depuis belle lurette. La Guinée est toujours gérée par des émotions, par arrogance et par mépris du peuple. Cela doit cesser, et c’est notre combat », a-t-il lancé.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

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