Le bureau du Haut conseil des guinéens établis à l’étranger (HCGE) a été officiellement installé ce lundi, 11 septembre 2024, à Conakry. Cet organe consultatif du gouvernement devra servir désormais de passerelle entre les autorités de Conakry et la diaspora guinéenne. La cérémonie a été présidé par le Premier ministre, Dr Bernard Goumou, en présence de plusieurs membres de son gouvernement. Elle a également réuni les cadres du Ministère des Affaires étrangères, les missions diplomatiques accréditées dans notre pays, a constaté Guineematin.com à travers ses reporters.
Longtemps attendu par la diaspora guinéenne, le bureau du Haut conseil des guinéens de l’étranger est enfin mis en place. Il est composé de 21 membres, élus à l’unanimité par les 53 présidents du conseil des guinéens établis à l’étranger, venus des pays où la Guinée possède des missions diplomatiques et consulaires. C’est Masaran Djémory Kouyaté, établi en Allemagne, qui a été plébiscité pour diriger la destinée du bureau. Il est élu pour un mandat de 5 ans, non renouvelable.
Dans son discours, le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des guinéens établis à l’étranger a rappelé que cette initiative marque un tournant décisif dans la fusion entre la patrie guinéenne et ses fils résidants à l’étranger. Dr Morissanda Kouyaté a également replacé la cérémonie dans son contexte. « Cette cérémonie marque un tournant décisif dans la fusion entre la patrie guinéenne et ses fils résidants à l’étranger. Il est toujours important de jeter un coup d’œil sur le rétroviseur du véhicule de l’histoire de notre cher pays. Il était des temps où, résider à l’extérieur signifiait être contre son pays. Ce phénomène était aussi aggravé par le fait que des activités subversives étaient préparées et exécutées à partir de l’extermination par certains qui ne partageaient pas le choix politique de la Guinée et ne trouvaient solution que la violence. Le fossé ainsi créé entre les guinéens établis de l’extérieur et leur patrie a eu du mal à se refermer. C’est sur les vestiges tenaces de cette réalité socio-politique que le 5 septembre 2021, son excellence Col. Mamadi Doumbouya a pris ses responsabilités avec le CNRD pour, entre-autres, réconcilier les guinéens où qu’ils se trouvent avec leur pays. C’est en se fondant sur notre passé qu’il a clairement défini la ligne à savoir, quel que soit leurs choix politiques, leurs religions, leurs résidences dans le monde et leurs appartenances… tous les guinéens doivent bénéficier de la même considération et de la protection totale de leurs États. Le président de la République a résumé notre mission par ceci : un guinéen à l’extérieur est égal à tout le peuple de la Guinée, le gouvernement au service des guinéens où qu’ils se trouvent… C’est après avoir eu la preuve de ce choix par des actes concrets du chef de l’État que nos sœurs, nos frères à l’étranger ont renoué sans réserve le fil avec la mère patrie à travers des actions fortes, notamment leur participation effective aux assises nationales et au dialogue inclusif inter-guinéen. Et certains ont payé de leurs poches leurs frais de déplacement pour arriver à cet objectif. Je les félicite pour leur amour pour le pays », a laissé entendre Dr Morissanda Kouyaté.
En présidant la cérémonie ayant abouti à l’élection du bureau du Haut conseil des guinéens établis à l’étranger, le Premier Ministre, Dr Bernard GOUMOU, a appelé ce qu’attend le gouvernement de la diaspora guinéenne. « La présence effective ici des 53 présidents du bureau des guinéens établis à l’étranger est pour moi la preuve que vous êtes prêts à prendre une part active dans la construction de notre nation. Le Haut Conseil des Guinéens Établis à l’Etranger aura la lourde responsabilité de représenter vos intérêts, de promouvoir le dialogue et la coopération entre les guinéens de l’étranger et les autorités nationales ; et de contribuer à la définition des politiques qui vous concernent. Tout le monde est charmé par le capital humain, social et financier des guinéens de l’étranger. Le temps est venu de mieux valoriser ce potentiel riche et diversifié au bénéficie de l’inclusion et du progrès de la Guinée. De très importants projets s’annoncent en Guinée, vous ne pouvez efficacement prendre part à la réalisation de ces projets qu’à travers une instance de ce type. Mieux, à travers cette organisation forte pour vous insérer mieux dans le tissu productif du pays en attirant les investisseurs et mieux, en préparant votre retour au pays. Le président du CNRD veut, à travers cette organisation consultative, complète l’architecture institutionnelle actuelle du pays afin d’accompagner notre processus de développement. Comme le ministre l’a si bien dit tout à l’heure, par cette instance, vous devez intervenir dans la formation qui reflète les préoccupations des populations. Vous allez œuvrer à renforcer la participation active de nos concitoyens vivants à l’étranger, à la définition, l’évaluation de la mise en œuvre des politiques publiques. Il s’agit donc d’élargir les espaces de dialogue, de consultation et de concertation dans la prise de décisions qui engage la vie des Guinéens. Votre organe, tout comme le comité permanent du cadre de dialogue inclusif inter-guinéen ou le conseil national du dialogue social et le conseil national des jeunes, sont autant de cadres d’échanges et de discussions sur lequel le gouvernement s’appuiera pour dialoguer de façon constructive avec toutes les forces vives de la nation », a indiqué le Premier ministre.
Élu président de cette instance consultative de la diaspora guinéenne, Masaran Diémory Kouyaté, président du Conseil des guinéens établis en Allemagne, n’a pas caché sa joie. Il s’est engagé à promouvoir l’unité à sein de cette organisation pour la réussite de la transition Guinéenne. « Nous voulons déjà, avec les anciens qui sont là, qui nous ont montré plusieurs exemples dans la gestion de nos communautés dans leurs pays respectifs, aussi dans l’accompagnement de nos gouvernements successifs, être au service de notre pays. Aujourd’hui, c’est le message d’unité. On doit être les promoteurs de l’unité pour qu’on puisse accompagner la transition, pour qu’elle soit réellement apaisée et inclusive ; et que tous les fils et toutes les filles de ce pays puissent se retrouver et que ce fameux dialogue aboutisse à un consensus. Et nous de la diaspora, on vient de donner cet exemple », a dit monsieur Kouyaté.
Malick Diakité et Oumou Lamarana Bah pour Guineematin.com
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