La desserte en électricité de la commune urbaine de N’Zérékoré ne se fait pas à la satisfaction des populations. Certains quartiers sont aujourd’hui plongés dans des délestages qui agacent et empêchent certaines activités. Du côté de la guinéenne d’électricité (EDG), le délégué régional Charles Tamba Kamano en donne les raisons et rassure les consommateurs quant au retour à la normale, rapporte l’équipe de Guineematin.com basée dans la préfecture.
Ce sont le secteur Koyapoulou, dans le quartier Wessoua, et le quartier Gonia 2, relevant de la commune urbaine, qui sont touchés par ces coupures intempestives de courant électrique. Des citoyens de ces quartiers, rencontrés ce mardi 12 septembre 2023, ont exprimé leurs inquiétudes face à cette situation.
Widôh SOROPOGUI, médecin stagiaire dans le secteur Koyapoulou : « les responsables d’Electricité de Guinée (EDG) à N’Zérékoré sont venus faire un contrôle. Quand ils sont partis, le courant venait par rotation. Nous ne savons pas ce qui ne va pas. Avant hier, le courant était là pendant la nuit ; mais hier soir, nous n’avions pas eu de courant. C’est ce matin que nous avons eu le courant à 6h. Pourtant, nous payons nos factures. Le courant vient chez tout le monde pendant la journée ; mais pendant la nuit, c’est sous forme de rotation dans notre secteur. Sinon, ils nous ont promis que c’est 24h/24, mais ces derniers temps, c’est le contraire. Je demande aux autorités de bien voir cela », a dit Widôh Soropogui.
Même son de cloche chez Foromo GOEPOGUI, boutiquier dans le secteur Koyapoulou. « Par rapport à la rupture du courant dans notre quartier, il y a presqu’une semaine que nous vivons dans cette situation. Il fut un moment, il y a eu une panne, lorsque les gens sont venus arranger, le lendemain la rotation a commencé. Nous ne connaissons plus la cause. Pendant la journée, nous avons tous le courant ici. Mais la nuit, c’est à tour de rôle. Ils sont passés pour la facture, ça ne fait pas une semaine, et on a payé. J’invite les responsables d’EDG qui sont à N’Zérékoré de nous aider à sortir de ce problème », lance le jeune boutiquier.
Au quartier Gonia 2, c’est la même réalité qui prévaut. Laye Fodé Mansaré, couturier trouvé assis à côté de sa machine électrique en attente du courant, ne cache pas son agacement. « Depuis les installations de l’interconnexion électrique, j’ai remarqué à Gonia ici que le courant vient à tour de rôle et parfois, avec une basse tension. Certains disent que le transfo est gâté et d’autres disent qu’il est grillé. Ça fait deux à trois semaines qu’on n’avait pas de courant. C’est seulement hier matin qu’on a eu le courant. J’ai deux ateliers, l’un sur la rive de la route, et le deuxième, où nous sommes ici, mais qui sont sur la même ligne. Chez moi, s’il n’y a pas de courant, cela m’empêche de travailler, et c’est ce travail qui me permet de subvenir aux besoins de ma famille. Ce n’est pas parce que la population ne paie pas les factures. Ce que je demande au directeur d’EDG, c’est de faire désabonner ceux qui ne paient pas les factures », a-t-il laissé entendre.
Charles Tamba KAMANO, délégué régional de l’EDG à N’Zérékoré, interrogé par nos reporters, est revenu sur les raisons de ces délestages dans ces quartiers. « Il y a trois (3) jours, nous avons mis le transfo en rotation. C’est un transfo de 50 KVA qui est surchargé. Il a un taux de charge de 108%. En principe, quand on constate un transfo en surcharge, on le met en rotation pour un premier temps. Après, on organise le ratissage, qui consiste à débrancher tous les clients qui ne sont pas en règle, c’est-à-dire les clandestins et autres. On ramène les câbles au bureau et tous ceux qui n’ont pas payé, on procède à la coupure. Après toutes ces opérations, on remet le transfo sur le processus normal pour voir si ça va. Mais si ça ne va toujours pas, on cherche un transfo plus puissant pour remettre le processus en marche comme il faut. Mais pour le moment, mieux vaut avoir un peu, que de ne rien avoir. La journée, tout le monde a le courant et la nuit on déleste. Les heures de rotation, c’est entre 19h et 21h que le transfo peut monter jusqu’à 108%. Donc pendant ces heures, nous demandons à ce que les citoyens diminuent l’utilisation abusive des appareils qui consomment beaucoup de courant. Normalement, les gens doivent diminuer les branchements en cas d’une telle situation, jusqu’à ce que nous parvenions à régler. C’est la cause de la rupture ou de la rotation du courant dans ces quartiers. Le processus est long, et ce n’est d’ailleurs pas une panne, mais c’est la surcharge des clients et des clandestins. Il y a certains quartiers, tel que Boma, qui ont fait plus d’un mois dans la rotation. Mais depuis que nous avons réglé, ils ont le courant à tout moment. Nous demandons aux citoyens de garder patience jusqu’à ce qu’on ait une solution. Nous allons commencer les activités. Aux clandestins, de venir s’abonner et d’arrêter de prendre des risques », conseille-t-il.
De N’Zérékoré Foromo Gbouo LAMAH, Jean David LOUA et Joseph GOUMOU pour Guineematin.com
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