N’zérékoré : 20 acteurs locaux outillés en technique de lutte contre la désinformation et la haine

L’ONG Web Zaly en collaboration avec la structure Maison de la démocratie et des Droits de l’Homme (M2DH) a lancé l’atelier de formation des acteurs locaux sur la lutte contre la haine et la désinformation en Guinée forestière. L’initiative, financée par l’Union européenne et lancée le jeudi 21 septembre 2023, vise à lutter contre les fakenews et autres messages pouvant conduire à des troubles, rapporte l’équipe de Guineematin.com basé dans la préfecture.

La formation de 4 jours réunit 20 jeunes issus de nombreuses corporations : journalistes, jeunes leaders et influenceurs de la zone. La démarche vise à promouvoir la lutte contre la désinformation et les discours haineux en éduquant les professionnels des médias et les jeunes utilisateurs du numérique sur les compétences de vérification et d’authentification des informations.

Lansana KEITA, coordinateur du projet à Zaly

C’est ce qu’a laissé entendre Lansana Keita, Coordinateur du projet. « C’est un projet de mobilisation des acteurs pour lutter contre la désinformation. Il est mis en œuvre par le consortium Web Zaly et Maison de la démocratie et des droits de l’Homme.  Quand nous faisons un rappel, l’inflammation du dernier conflit dans la ville de N’Zérékoré est causée par une désinformation au sein de la cité. Et c’est dans ce cadre que ce projet s’appuie pour former certains jeunes, journalistes, leaders communautaires ou influenceurs pour lutter contre la désinformation. Il est soutenu par l’Union Européenne et l’Agence Française de Développement. C’est un ensemble de projets mis en œuvre en Côte D’Ivoire et en Guinée par Avocats sans frontières en partenariat avec d’autres structures comme ABLOGUI, AFRIQUE TV. L’objectif principal est de former et d’instruire les jeunes à connaître comment découvrir les fausses informations et faire la différence entre l’information et la désinformation. Après cette formation, les jeunes iront partout à N’Zérékoré faire une campagne de sensibilisation pour lutter contre les désinformations. Je demande à la population, surtout aux jeunes, de faire très attention aux informations qu’ils trouvent sur les réseaux sociaux et de ne pas prendre en compte tout ce qu’on voit. Je les invite tous à faire toujours une enquête personnelle à la source de l’information, c’est-à-dire vérifier le publicateur de l’information. S’il est crédible, on peut prendre en compte. Je demande aussi à toutes les autorités de bien vérifier toutes les informations qu’elles recevront avant de faire quoi que ce soit », a laissé entendre Lansana Keita.

Pour sa part, le facilitateur, Facély KONATE, a indiqué que cette formation sera continuelle pour l’atteinte des objectifs. « Nous vivons dans une région extrêmement sensible, c’est-à-dire qui fait face de façon récurrente à des conflits intercommunautaires qui ont eu d’énormes conséquences humaines et économiques. Et pour finir, nous nous rendons compte que la désinformation se trouve parfois à la base de l’inflammation de ces conflits.  Donc, c’est dans ce sens que nous allons faire cette formation de quatre jours pour leur faire comprendre ce qu’est la désinformation et mettre à leur disposition les outils pour pouvoir détecter les fausses informations et les discours haineux sur les réseaux sociaux qui engendrent ici des conflits. Cette formation porte généralement sur le désordre informationnel, le cadre juridique qui encadre cela, car les gens le font le plus souvent sous l’effet de la méconnaissance de la loi. Nous nous donnerons à fond, corps et âme, pour   mettre tout à la disposition de ces jeunes qui seront formés, pour qu’ils soient outillés afin de pouvoir démultiplier la formation qu’ils vont recevoir, au sein de leurs familles, communautés, lieux de travail. Cette formation ne va pas se limiter juste là pour la désinformation. Il y aura aussi d’autres activités comme les causeries éducatives qui regrouperont assez de personnes. Je demande aux jeunes de faire très attention aux informations sur les réseaux sociaux. Aussi, aux personnes qui affichent les informations, d’être responsables de ce qu’elles font, même devant la loi. Les réseaux sociaux sont comme un ami fidèle, tout ce que nous affichons du jour au lendemain, quand on le demande, il redonne. Alors, j’invite tout le monde à faire très attention à ce que nous faisons sur les réseaux sociaux », a conseillé Facély Konaté.

Makan SOUMAORO, journaliste participante

De leur côté, les participants sont satisfaits de cette initiative. C’est le cas de Makan SOUMAORO, journaliste basée à Zaly. « C’est une très bonne initiative et je remercie beaucoup ‘‘Web Zaly’’ et tous les partenaires pour la tenue de cette formation au sein de notre ville. Quand on prend l’histoire de la région forestière, notamment la ville N’Zérékoré, elle a été plusieurs fois touchée par des conflits communautaires dus à la désinformation. Si aujourd’hui nous sommes en formation pour lutter contre la désinformation, je crois que c’est très appréciable. Il y a certains journalistes comme moi, jeunes leaders et influenceurs de la ville, tous en train de suivre cette formation. En tant que participants, nous allons faire de notre mieux pour reprendre cette formation au sein de nos communautés, partout où nous serons, pour combattre ce fléau. A la sortie de cet atelier de formation, nous serons maintenant capables de faire une différence entre les vraies et les fausses informations sur les réseaux sociaux et même ailleurs. Nous ferons aussi de notre mieux pour créer une commission d’alerte qui nous permettra de détecter les fausses informations. Je demande alors à toute personne de faire très attention à l’information reçue sur les réseaux sociaux, car le monde est devenu aujourd’hui un village planétaire. Les réseaux sociaux ont une importance capitale dans notre vie actuelle, mais aussi nous laissent des conséquences néfastes qu’on ne peut imaginer. Je demande aussi aux autorités de soutenir ce projet et les autres structures qui se battent pour le maintien de la paix dans la zone forestière », a conseillé Makan Soumaoro.

Au terme de cette formation, le porteur du projet, Lansana Keita, envisage qu’une plateforme composée de professionnels des médias et des jeunes utilisateurs du numérique soit mise en place pour la lutte contre la désinformation et les propos haineux.

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo LAMAH et Roger Loulé BLEMOU pour Guineematin.com

Tel : 00224 620 166 816/666 890 877

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