La rentrée des classes est prévue en Guinée le mardi, 03 octobre 2023, au compte de l’année scolaire 2023/2024. Dans la commune urbaine de Kankan, parents d’élèves et commerçants se plaignent de la conjoncture économique qui sévit dans le pays. Les prix des fournitures scolaires coûtent les yeux de la tête, la clientèle se fait rare alors que les parents d’élèves ne savent plus sur quel pied danser. Tel est le constat sur place par le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.
Nous sommes au grand marché Dibida, dans la commune urbaine de Kankan, au cœur de Nabaya. Dans ce grand centre de négoce de la ville, les grandes boutiques et les petites échoppes de fournitures scolaires sont remplies. Mais la clientèle n’est jusqu’à présent pas au rendez-vous.
C’est ce qu’a indiqué Sarata Kaba, rencontrée dans sa boutique. « Cette année est totalement différente des autres. Nous sommes à une semaine de la rentrée scolaire, mais l’écoulement de nos marchandises ne fait qu’avancer à pas de caméléon. Les clients viennent rarement cette année. L’année dernière, il y avait une grande affluence, contrairement à cette année. Pourtant, nous n’avons pas augmenté les prix. Mais je pense que les parents d’élèves sont frappés par la conjoncture économique. C’est pourquoi ils viennent au compte-goutte », a-t-elle fait savoir.
Même son de cloche chez Moussa Diaby, vendeur de tenues scolaires. « L’année dernière, à une semaine de la rentrée des classes, j’avais déjà effectué ma deuxième commande. Mais cette année, je suis à ma première commande ; et jusqu’à présent, ma boutique est remplie de tenues. C’est une grande inquiétude pour moi. Car si nous n’avons pas de clients à une semaine de la rentrée scolaire, nous nous demandons quand est-ce qu’ils viendront ».
En dépit de la cherté de la vie pointée du doigt par les commerçants comme raison de la rareté des clients, certains parents d’élèves se préparent déjà pour être au rendez-vous le 3 octobre prochain. C’est le cas de Mamadou Bérété, qui vient d’acheter les tenues et autres fournitures scolaires de ses 3 enfants.
« C’est vrai que les gens n’ont pas d’argent actuellement, mais nous sommes obligés d’utiliser le peu que nous avons pour que nos enfants ne restent pas à la maison. Sinon, cette année n’a vraiment pas été facile. Tout le monde se plaint de la conjoncture économique. Au-delà de mes trois enfants, je dois envoyer des fournitures scolaires au village, mais je ne peux le faire aujourd’hui, car l’argent que j’ai est insuffisant », a-t-il déclaré.
Pendant ce temps, certains établissements scolaires publics de la ville se retrouvent dans des conditions précaires à une semaine de l’ouverture des classes.
De Kankan, Souleymane Kato Camara pour Guineematin.com
