La morgue de l’hôpital régional de Labé devient de plus en plus petite et manque d’équipements nécessaires pour recevoir et conserver un nombre important de corps. Seulement un (1) casier sur dix (10) est opérationnel. Face à la situation, les responsables de la médecine légale tirent la sonnette d’alarme, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.
Interrogé sur le fonctionnement de la morgue de l’hôpital régional de Labé, Docteur Mamadou Cherif Diallo, médecin légiste, est revenu sur sa capacité d’accueil et ses difficultés.
« À la morgue de l’hôpital régional de Labé, nous disposons de trois salles. Il y a une salle de toilettes pour les hommes, une autre pour les femmes et une troisième qui est la chambre froide pour la conservation des corps. Dans chaque salle, il y a une paillasse qui nous sert de table de toilettes et qui reçoit les corps après le décès. Actuellement, nous avons deux chambres froides dont l’une a une capacité de 6 casiers et l’autre une capacité de 4 casiers. Mais il faut souligner d’entrée de jeu, que les chambres froides ne fonctionnent pas à leurs capacités optimales parce que nous avons beaucoup de difficultés à faire fonctionner ces chambres. Il y a beaucoup de casiers qui ne fonctionnent pas et cela est dû à la variation du courant électrique qui endommage souvent ces chambres. Actuellement, sur les deux chambres que nous avons, les 10 casiers théoriquement disponibles, nous n’avons qu’un seul casier qui fonctionne. On ne peut donc recevoir qu’un corps, parce que par salle mortuaire, il n’y a qu’une paillasse. La morgue est devenue exiguë et elle ne s’adapte plus à la capacité de l’hôpital régional de Labé. Elle doit être étendue et c’est urgent pour qu’elle s’adapte à la capacité de l’hôpital car nous avons des problèmes pour gérer dignement les corps », a fait savoir Docteur Mamadou Cherif Diallo.
Par ailleurs, le médecin légiste fustige le fait que certaines familles s’opposent à ce que les corps de leurs parents défunts soient transportés à la morgue. « Nous avons aussi une autre difficulté majeure. Lorsqu’il y a des cas de décès dans les pavillons, normalement le corps est conduit à la morgue. Tout ce qui a trait au corps doit se faire à la morgue. Mais à Labé, nous constatons très malheureusement que quelques fois, il y a des familles qui s’opposent catégoriquement à ce que l’on conduise la dépouille à la morgue. Nous essayons d’expliquer et de sensibiliser l’intérêt de ce dépôt de corps à la morgue ».
En outre, Docteur Mamadou Cherif Diallo est revenu sur l’importance de mettre les corps à la disposition des médecins légistes. « Parce que s’il s’agit d’une maladie contagieuse, nous sommes les mieux placés pour aider la famille à éviter une contagion. Ensuite, nous sommes les mieux placés pour aider les familles à procéder aux différents actes qui doivent être posés avant l’inhumation. C’est pourquoi nous lançons un appel aux populations d’accepter que nous transportions la dépouille à la morgue après le décès d’un des leurs à l’hôpital. Il n’y a aucun frais supplémentaire », a-t-il lancé.
Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com
