L’école guinéenne a débuté sa nouvelle année scolaire ce mardi, 3 octobre 2023. Dans la commune de Kaloum, c’est au lycée 2 octobre, situé à moins de 40 mètres du ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation, que la cérémonie officielle de l’ouverture des classes s’est déroulée. C’était sous la supervision du ministre de l’élevage et de l’agriculture, Mamoudou Nagnalen Barry. Il était accompagné de plusieurs cadres du département de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation, ainsi que du directeur communal de l’éducation de Kaloum et de son équipe, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Dans ce lycée du centre-ville de Conakry, les enseignants et les encadreurs ont répondu en nombre à l’appel, contrairement aux élèves qui, majoritairement, ont brillé par leur absence. Seule une dizaine d’élèves étaient présents pour cette ouverture.
Après la cérémonie protocolaire, des discours ont été prononcés, appelant élèves, enseignants, encadreurs et parents d’élèves à respecter les directives des autorités éducatives, notamment en luttant contre l’extravagance dans les tenues scolaires. Le directeur communal de l’éducation de Kaloum, Ibrahima Yattara, a indiqué sur place que les règles établies pour le bon fonctionnement des écoles seront strictement appliquées.
« Nos décisions pour cette année scolaire (2023-2024) sont conformes aux directives du ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation, Guillaume Hawing. Chaque année, nous nous inspirons de ces directives pour traduire concrètement des actions sur le terrain. Cette année, nous nous concentrerons d’abord sur le respect des plafonds des frais d’inscription et des tenues scolaires décentes pour les élèves. De plus, nous surveillerons de près les promotions dans les classes intermédiaires, évitant ainsi des promotions automatiques fantaisistes. Tout comme il existe une tolérance zéro pour les examens, nous adopterons la même approche pour les promotions dans les classes intermédiaires. Nous sommes déterminés à assurer la qualité de notre système éducatif guinéen. En ce qui concerne le déficit d’enseignants, il est important de noter qu’il persiste indépendamment de notre volonté en raison de départs non automatiquement remplacés, tels que les décès, les maladies et les départs à la retraite. Nous rechercherons des solutions internes jusqu’à ce que l’État décide de combler ces départs dus à ces circonstances », a-t-il rassuré.
Lors de cette cérémonie, le secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur et de l’Alphabétisation, Julien Bongono, a rassuré que toutes les dispositions avaient été prises pour garantir un bon démarrage de l’année scolaire.
« La rentrée scolaire a été préparée de manière à ce que notre pays connaisse une année scolaire réussie et paisible. Des dispositions ont été prises pour les enseignants et sur le plan pédagogique. À ce jour, des efforts sont en cours pour mobiliser tous les enseignants en vue de la reprise effective des cours dans tous les établissements scolaires. Les mesures prises seront communiquées aux enseignants titulaires et contractuels communaux qui ont travaillé l’année précédente. En ce qui concerne les infrastructures scolaires, le Premier ministre a instruit la poursuite des travaux de rénovation et de construction des écoles entamés l’année précédente. Ces travaux se poursuivront pour le bien-être du peuple de Guinée. L’année dernière, nous avons travaillé sur la rénovation de 546 salles de classe, et la plupart des travaux ont été achevés. Pour certaines écoles, des travaux restent encore à faire, mais ils sont déjà à un stade avancé », a-t-il indiqué.
En présidant cette cérémonie, Mamoudou Nagnalen Barry a encouragé les élèves, les parents et les enseignants à jouer leur rôle pour assurer la réussite de l’année scolaire. Il a particulièrement souligné l’importance du courage des élèves et du sérieux au travail tout au long de l’année.
« Je vous assure que certains de vos amis sont en train de cirer des chaussures ou de s’adonner à d’autres activités, alors que vous avez choisi d’aller à l’école en premier lieu. Parmi vous, il y en a qui travaillent le matin pour étudier le soir. Moi-même, quand j’étais à l’école, je travaillais le matin et j’étudiais le soir, car nous n’avions pas d’école le matin et le soir nous avions des cours en alternance. Je vendais des petits produits le matin, comme des bonbons et des plastiques, et le soir, je partais à l’école. Vous devez savoir que les élèves qui sont dans ces conditions travaillent beaucoup plus, mais ils ont le courage quand même de travailler pour réussir dans leur vie. Ainsi, votre réussite à l’école dépendra également de votre courage et de la qualité de votre travail. Si vous avez eu la chance d’être au lycée 2 octobre ici, à proximité du ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation, saisissez cette opportunité. Vous avez toutes les chances de réussir. Aujourd’hui, nous insistons sur la décence dans les écoles. Nous ne tolérons pas l’extravagance, la nudité, les coiffures extravagantes, et les tenues extravagantes dans les écoles. Nous comptons non seulement sur le corps enseignant pour faire respecter cela, mais aussi sur les parents pour faire leur part à la maison. Nous ne pouvons pas tout laisser aux enseignants, car ils ont déjà leur propre travail à faire. Moi-même, j’ai enseigné pendant de nombreuses années, et je sais que les parents ont également un rôle à jouer », a dit le ministre Mamoudou Nagnalen Barry.
A noter que la cérémonie d’ouverture des classes à Kaloum a mis en lumière le besoin de sensibiliser davantage les élèves et leurs parents sur l’importance de la décence dans l’éducation, tout en soulignant les défis persistants liés au déficit d’enseignants.
Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com
