Le 4 octobre de chaque année marque la journée nationale des aveugles et malvoyants. La célébration de cette journée permet aux Etats de se pencher sur la situation de ces personnes vulnérables et réfléchir sur des mesures devant permettre d’améliorer leur condition socioprofessionnelle au sein de la société. En Guinée, cette journée est passée inaperçue cette année.
Dans un entretien accordé à Guineematin.com ce mercredi, 4 octobre 2023, Georges Sagna Niang, le président de l’Union guinéenne des aveugles et malvoyants, a dénoncé l’indifférence de l’Etat et des acteurs sociaux par rapport à cette journée.
« Le 4 octobre, c’est une journée nationale, pas une journée internationale. Tous les pays membres des organisations des personnes déficientes visuelles peuvent la fêter dans leurs pays respectifs. En Guinée, malheureusement nous ne connaissons pas cette journée, on a jamais célébré cette journée parce qu’il y a des journées plus importantes aussi comme la journée mondiale de la vue qui se célèbre chaque le deuxième jeudi du mois d’octobre de chaque année, la journée de la vue oculaire qui se célèbre à travers le monde entier. Et, il y a le 15 octobre de chaque année aussi la journée internationale de la canne blanche. La canne blanche, c’est l’instrument qui permet à la personne porteuse d’handicap visuel de se déplacer d’un point A à un point B. Cette journée doit être célébrée dans le monde, parce que c’est décrété par les Nations Unies. Seulement, en Guinée, c’est notre association pour la première fois qui a pu célébrer cette journée, alors que c’est un rôle de l’Etat… L’Etat n’apporte pas son aide. Même les autres journées de la canne blanche, de la vue. L’Etat n’a jamais apporté son plus. Ils sont venus en tant qu’invités. Sinon, dans les conditions normales, ce n’est pas les organisations de la société civile qui doivent organiser des journées dédiées mondialement, internationalement, c’est l’Etat qui est signataire des conventions internationales. C’est l’Etat qui doit célébrer, en compagnie des organisations de la société civile. Cette année nous n’allons pas fêter la journée nationale des malvoyants et aveugles, parce que nous n’avons pas eu de partenaires financiers », a dit Georges Sagna Niang.
Par ailleurs, le président de l’Union guinéenne des aveugles et malvoyants a demandé à l’Etat d’être réceptif à la situation des handicapés.
« L’Etat doit ouvrir ses portes aux personnes handicapées. On ne peut pas aider quelqu’un sans l’écouter. C’est pour cela que nous utilisons toujours le slogan international des Nations Unies qui dit : rien pour nous sans nous. Tout ce qui est fait sans nous est contre nous. C’est-à-dire que si on ne nous implique pas par rapport à la prise de décision nous concernant, nous ne pourrons pas leur faire face. C’est à nous de voir en eux qu’ils veulent une collaboration. L’Etat, c’est un instrument fort. Nous ne pouvons pas aller en force vers l’Etat, c’est l’Etat qui doit venir vers sa population. Aujourd’hui rien n’est prévu. Mais, si vous entendez journée nationale, mondiale, ce sont des journées qui permettent aux personnes que nous sommes de nous exprimer. La journée nationale des aveugles et malvoyants est une journée méconnue. Si l’Etat n’a pas célébré la journée internationale de la canne blanche qui est une journée reconnue, ce n’est pas la journée nationale des malvoyants et aveugles qu’il va célébrer », a indiqué Georges Sagna Niang.
Oumou Lamarana Bah pour Guineematin.com
