Répression d’une manif de femmes à N’Zérékoré : 4 blessées et des cas d’étouffement signalés

Protestation de femmes à N'Zérékoré

Des femmes du district de Gbotoye ont à nouveau marché ce vendredi 10 mai 2024 dans la ville de N’Zérékoré. Arrivées aux environs de 10 heures dans la cour de la commune urbaine de N’Zérékoré, elles ont été dirigées vers le tribunal pour demander aux autorités judiciaires la libération du président de leur district, Falikou Kolié, incarcéré depuis quelques jours. Mais, les femmes ont été dispersées par les forces de l’ordre. Des cas de blessées et d’étouffement ont été signalés, rapporte un des correspondants de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Selon nos informations, 4 femmes ont été blessées lors de l’assaut des forces de l’ordre. Deux enfants ont été également étouffés par les gaz lacrymogènes.

Interrogée par notre reporter, Nowaï Honomou, victime de la charge des services de sécurité, a expliqué ce qui s’est passé.

Nowai Honomou, citoyenne de Gbotoye

« Nous sommes venus à Nzérékoré pour demander aux autorités les raisons de l’arrestation de notre président de district. Nous ne savons pas pourquoi il est en prison. Hier, nous sommes venus ici pour demander les raisons de son arrestation, mais les autorités nous ont dit qu’il était trop tard, de rentrer chez nous et de revenir aujourd’hui matin. Ce matin, nous nous sommes rendus à la préfecture, mais on nous a dirigés vers le procureur. Nous étions en chemin et marchions pacifiquement. Nous sommes restés devant les services de sécurité, qui nous ont lancé des gaz lacrymogènes. Certaines de nos amies ont été blessées, d’autres sont à l’hôpital. Qu’avons-nous fait ? Ne sommes-nous pas des guinéennes ? Quand quelque chose se passe dans notre village et que nous demandons des explications, on nous chasse avec des gaz. Qu’avons-nous fait ? Est-ce que celui qui demande peut manger son totem ? Nous ne sommes pas venus pour faire la guerre, nous n’avions pas de bâtons, rien. Nous sommes venus juste pour qu’ils nous donnent notre président. C’est tout », a laissé entendre Nowaï Honomou.

Très dépassée par ce qui vient de se passer au tribunal, Nowaï Honomou implore le président de la transition de libérer leur chef de village. « Je demande au président de la transition de nous aider à retrouver la liberté de notre chef de village. Le village est abandonné aujourd’hui, il n’y a pas de leader car celui qui nous guidait est en prison. Nous ne comprenons pas cette situation. Lorsque nous venons demander des explications, on nous lance des gaz lacrymogènes. Qui parmi les autorités de N’Zérékoré peut nous aider à nous sortir de cette situation ? Monsieur le Président de la République, je suis votre mère, entendez notre appel et libérez notre chef de village. Pour les femmes blessées, nous sommes en train de faire une collecte pour payer les frais de traitement », a déclaré, une citoyenne de Gbotoye.

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah Nowaï Honomou pour Guineematin.com

Tél : +224620166816/666890877 

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