Guinée : le Premier Ministre, Bah Oury, explique le prolongement de la Transition

Bah Oury, Premier ministre, Chef du gouvernement

Le prolongement de la Transition est le fruit des responsabilités partagées entre divers acteurs guinéens, jure le Premier ministre. c’est l’un des messages forts que le Premier ministre a tenu à faire en animant une conférence de presse ce vendredi, 10 mai 2024, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

Selon Bah Oury, la complexité du processus de dialogue politique, combinée aux nombreux défis rencontrés depuis le 5 septembre 2021 (date du coup d’État des Forces spéciales dirigées par le chef de la junte, Mamadi Doumbouya, contre le président Alpha Condé), a compromis la dynamique pour un retour à l’ordre constitutionnel dans les délais fixés par l’accord avec la CEDEAO. Le chef du Gouvernement de la Transition a pointé un doigt accusateurs à des acteurs politiques et de la société civile, ainsi que des conditions économiques de la Guinée, qui retarderaient le processus de retour à l’ordre constitutionnel.

Dans sa communication, le Premier ministre a également critiqué les attitudes anti-patriotiques qui nuisent au progrès du pays, appelant à l’unité et à la coopération pour favoriser un retour pacifique à l’ordre constitutionnel. L’ancien opposant guinéen a insisté sur l’importance de mettre l’intérêt national en avant et d’adopter une vision positive et critique de l’action gouvernementale pour le bien-être de tous les Guinéens.

« Vous savez, lorsque vous êtes à la tête d’un pays, vos sentiments, vos intentions et votre intime conviction, c’est de respecter les engagements que vous donnez. Et, c’est le cas du président de la République, le Général Mamadi Doumbouya. Mais, lorsqu’on voit ce que la Guinée a connu depuis le 5 septembre 2021 jusqu’à une période récente, il y a beaucoup de facteurs qui ne sont pas entre les mains de ceux qui pilotent l’exécutif du pays. Donc, la question de la transition, il ne faut pas la voir comme si le gouvernement est seul à décider, à faire les choses. C’est un partenariat global qui implique aussi bien la société politique, la société civile que les conditions économiques et financières du pays. Le processus du dialogue politique a été un processus qui n’a pas été du tout facile. Il a impacté négativement la dynamique pour un retour à l’ordre constitutionnel dans les délais qui étaient indiqués à travers l’accord dynamique entre la CEDEAO et et la Guinée. La responsabilité peut être partagée et ce n’est pas le moment d’aller au fond des choses. C’est pour dire que même si vous êtes contre l’action gouvernementale et vous allez à l’encontre des intérêts de votre pays pour des raisons que seul Dieu peut connaître, vous contribuez à ralentir le processus. Nous savons qu’il y a eu beaucoup d’actions néfastes qui ont contribué à ralentir le processus et la dynamique qui ont été engagés. Le bashing contre la Guinée, le fait de dépeindre en noir tout ce qui se fait dans notre pays, de ne rien voir de bon de ce qui est en train d’être fait, c’est une attitude anti patriotique, qui ne doit pas correspondre à ce qu’un citoyen doit à la République de Guinée, à plus forte raison des hommes et des femmes qui ont été à un moment donné responsables et qui ont parlé au nom du peuple de Guinée, ne devraient pas agir de cette manière. Au contraire, leurs responsabilités devraient les amener à dire : encourageons-les à aller le plus rapidement possible vers la mise en œuvre du processus qui est déjà acté entre la Guinée et la CEDEAO et non pas de manière rituelle de venir avec des manifestations, des bashing au niveau de l’ensemble des départements diplomatiques, de mener des campagnes de presse qui, d’une manière ou d’une autre, ne nous honore nullement. Ceci dit, à partir de maintenant, on se bouche les oreilles par rapport à certains types d’attitudes et de propos et on reste focus sur ce plan là, sur l’intérêt national. Le retour à l’ordre constitutionnel n’est pas une exigence externe. C’est une volonté et une attente du peuple de Guinée qui veut jouir pleinement de ses droits démocratiques et qui veut être dans un environnement de paix, de stabilité et d’unité. Si tout le monde concours dans ce sens, le processus va être plus aisé, plus facile, plus fraternel et non pas conflictuel parce qu’une transition en principe, c’est pour l’ensemble de la société et non pas pour une partie de la société. Mais, le fait d’être dans une logique perpétuelle de conflictualité a étouffé l’élan que la Guinée aurait dû avoir depuis l’indépendance. Donc, travailler pour le pays, mettre l’intérêt national en avant et avoir une vision positive du présent et du futur, tout en étant objectif et critique par rapport à l’action gouvernementale, c’est ce que nous souhaitons par rapport aux éléments de la République les plus éclairés. Il n’est pas dit d’être d’accord sur tout. Loin de là. Mais, au contraire, par rapport à l’intérêt national, qu’il y ait une unité, pour privilégier, protéger et raffermir l’intérêt de tous. Et ça, nous allons y travailler », a notamment expliqué le Premier ministre.

Dans un contexte où la Guinée aspire à retrouver la stabilité politique et démocratique, Bah Oury a exhorté chacun à contribuer de manière constructive et à travailler ensemble pour surmonter les obstacles actuels.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Tel: 622919225

Facebook Comments Box